ParaMag - N°383 - Avril 2019 - 13

Alors voilà, «T'as fait quoi dan l'para ?»...
Gilles Vigoureux n'était pas un grand
champion, ni un pionnier du parachutisme. Comme quoi on peut aussi être
reconnu pas sa communauté et essentiellement pour ses qualités humaines.
Si Gilles a bien été deux fois en couverture de ParaMag, la première fois en
octobre 1999 (pour un simple saut bateau, entre amis, à Brienne), celle dont il
pouvait être le plus fier était en octobre
2014, avec ZeRecord, le fameux record
de France à 104 organisé par Martial
Ferré, et dont il faisait partie.
L'histoire pourrait s'arrêter là, et puis voilà
qu'une surprise est arrivée. Il faut parfois
qu'une personne disparaisse pour que
son passé glorieux ressurgisse, surtout
lorsque cette personne faisait preuve
d'une grande modestie.
Le 28 février dernier, la FFSNW,
fédération française de ski nautique et
de wakeboard, diffusait ce communiqué :
«Nous sommes au regret d'apprendre le
décès de Gilles Vigoureux le 25 février
dernier.
Gilles a été membre de l'Équipe de
France dans les années 70 avec plusieurs titres et records de France en
figures à son actif. Il fut aussi capitaine
de l'Équipe de France. Méticuleux et précis, ses parcours étaient rythmés et sans
approximation. Il était un des premiers
Européens à s'essayer aux cordes au
pied inversées notamment.
Sa passion du sport l'avait entraîné vers
le parachutisme où il eut aussi une carrière compétitive.
Puis il s'essaya brillamment au barefoot
en remportant le championnat
de France, toujours en figures.
Une photo qui le symbolise bien :
Gilles aux championnats du Monde de
1975 à Londres.
La FFSNW s'associe à la douleur de la
famille et présente ses condoléances
à Bernard, son père, Gérard son frère,
Alexandra sa demi-sœur et ses enfants.»
Champion d'Europe de ski nautique à 17
ans, Gilles avait commencé sa carrière
sportive très tôt. En parallèle, il faisait
aussi partie d'un show nautique aux
États-Unis, réalisant des démonstrations très engagées, devant un public
nombreux.
En 1992, puis 1993, il est sacré
champion de France de barefoot.
L'année suivante, lors d'un entraînement
en Floride avec son ami Didier Valin,
lui aussi compétiteur dans cette discipline, il découvrait le parachutisme en
faisant un saut en tandem à Zephyrhills.

Gilles aux championnats du monde de ski nautique
à Londres, 1975.
Photo FFSNW

Didier, qui était déjà un parachutiste
confirmé à l'époque, se souvient :
«Après son premier tandem, je n'aurai
jamais cru qu'il se mettrait au parachutisme : ça l'avait profondément terrifié !
Habitué à dépasser ses limites, Gilles
était aussi un bon pédagogue ; alors il
n'a pas voulu s'arrêter là. Quelques jours
plus tard, à la fin de notre entraînement
en barefoot, il a décidé de retourner sur
la DZ pour faire un deuxième tandem,
pour mieux comprendre . Et là c'était
parti, quelque mois plus tard, il débutait
le parachutisme par une méthode
traditionnelle, à la Ferté Gaucher.»
C'est ainsi que Gilles Vigoureux est né au
parachutisme, à l'âge de 42 ans.
Nous laissons le mot de la fin à son ami
Didier Valin, qui était donc son coéquipier de barefoot et de parachutisme et
qui lui a écrit ce poème, en hommage :
Gilles, mon ami
Comme toujours précurseur,
tu es parti bien tôt.
T'as laissé sur la terre ton pénible fardeau
Comme toujours précurseur,
tu es parti là-haut
Pour voler dans le ciel
et pour marcher sur l'eau
Comme toujours précurseur,
tu tiens le grand flambeau
Pour éclairer la route que
nous suivrons bientôt
Patiemment, comme toujours,
tu nous attends là-haut
La rédaction de ParaMag présente ses
condoléances à la famille et aux proches
de Gilles Vigoureux. n
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