ParaMag - N°387 - Août 2019 - 23

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REPORTAGE

Photos ci-dessus et ci-contre à droite
Parmi l'exposition de véhicules militaires d'époque
se trouvait un authentique planeur Horsa !
Photos Yves-Marie Guillaud
Photo ci-contre à gauche
Ces parachutes de largage de charges à la Résistance sont exposés dans le Musée de la Résistance
et de la déportation de Nantua.
Photo Yves-Marie Guillaud

armement défensif, avec escale vers
Plymouth sur la côte de la Manche pour
ravitailler en carburant, commandé et
piloté par le colonel Clifford Heflin, avec
quatre autres membres d'équipage, volant
à 7.000 pieds, il emportait 1.400 kg de
fret (dont aucune arme au grand dam des
résistants), 11 passagers, 3.500 litres de
carburant, dont 400 litres à l'intérieur de
l'habitacle en raison de l'impossibilité de
se ravitailler à Izernore où il a atterri le 7
juillet à 3h, guidé pendant une minute
seulement par quatre torches espacées
de 150 m.

fal , un chirurgien britannique amené par
le Dakota. «Parsifal», nom d'un opéra de
Richard Wagner, compositeur allemand
adulé par Hitler, créé en 1882 au festival
de Bayreuth, festival auquel Hitler assistera sans faille par la suite et qui a toujours
lieu actuellement. On appréciera l'humour
britannique dans le choix de ce nom de
guerre. L'Ain sera définitivement libéré le
4 septembre, après les exactions commises par l'occupant, dont les pillages,
viols et tortures dans le village de Dortan
qui sera entièrement incendié à l'exception du château.

Aussitôt camouflé par des arbres coupés
reconstituant un bosquet autour de lui,
il devait repartir le soir même, mais la
mauvaise météo l'a contraint à patienter
24 h de plus. L'équipage a été présenté
au Gouverneur de Nantua, a visité l'imprimerie du journal «La voix du maquis»
et la zone contrôlée par le maquis de
l'Ain. Il a été initié à la fondue savoyarde
avant le vol retour du 8 juillet ramenant
11 passagers. Des nombreux autres vols
suivront à Izernore, mais après l'offensive
allemande.

Le colonel Heflin écrira : «Je recommande instamment que toute l'assistance
possible soit accordée aux troupes du
Maquis, car je n'ai jamais vu un tel état
d'esprit que celui démontré par ces
hommes. En leur apportant le matériel
dont ils ont un besoin pressant, je pense
que cela raccourcira la guerre et sauvera
des milliers de vies alliées».

Un North American T6, avion militaire
d'entraînement et d'appui-feu léger,
contemporain du Dakota et magnifiquement restauré par Les Ailes Anciennes de
Corbas, vole en patrouille à proximité du
«Dak». Par la porte ouverte du Dakota,
la vue est inspirante sur cet avion tout
proche**. On se croirait dans «Retour
vers le futur». Serions-nous «Bayard» le
lieutenant britannique expert en explosifs et sabotages, «Yvellot» le lieutenant
québécois ou «Lajoie» les futurs radios
des maquis de l'Ain et du Jura, ou un
autre des agents de liaison, d'infiltration,
d'espionnage ou de sabotage que le
Dakota emportait vers leurs destins 75
ans plus tôt ? Plus le point de largage
approche, plus chacun se sent pénétré
par le symbole.
Penchés à la porte du Dak, les largueurs
voient se rapprocher l'agglomération
d'Oyonnax où le 11 novembre 1943 le capitaine Romans-Petit, chef des maquis de
l'Ain, a fait défiler les maquisards jusqu'au
monument aux morts malgré l'interdiction
du gouvernement du Maréchal Pétain,
avec dépôt d'une gerbe en forme de Croix
*À voir : le Musée de la Résistance et de la
Déportation de Nantua, récemment rénové
et fort bien conçu.
** Un para, Pascal Maury, a eu la géniale idée
d'accrocher une caméra sur le T6 pour de
magnifiques images du vol et des sorties.

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Août19:387
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Le 11 juillet 1944, trois jours après le
décollage, les Allemands ont en effet
déclenché l'opération Treffenfeld, une
attaque des maquis qui ont dû reculer et
regagner les montagnes du Jura, au Crêt
de Chalam où les blessés étaient soignés
par le commandant Geoffrey, alias Parsi-

En ce dimanche 7 juillet 2019, très
exactement 75 ans plus tard, le Dakota
décolle de Bourg-en-Bresse et monte
lentement vers les premiers reliefs du
Bugey pour une démonstration parachutiste dans le cadre d'une reconstitution
historique. À bord, des paras de la région,
mais pas l'organisateur Bernard Cetier
occupé par d'autres tâches. Ceux qui
n'ont jamais sauté d'un avion ancien qu'il
faut ménager s'étonnent, s'inquiètent un

peu, de la lenteur de l'ascension audessus de la cime des arbres.
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