ParaMag - N°391 - Décembre 2019 - 6

Point 1

Point 2

Andrey Veselov

PARA INFOS

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Point 3

Chicago
Double record du monde pour Franck Eloffe
En juillet dernier, à Chicago, 84 freeflyers de divers pays
établissaient un nouveau record du monde de grande formation
tête en haut (cf. ParaMag n° 388 de septembre 2019). Quatre
Français sont dans ce record : Raphaël Coudray, Gregory Crozier,
Karine Joly et Franck Eloffe.
Ce dernier a fait coup double, et il fait désormais partie du club
très fermé des recordmen du monde «multi-disciplines».
Par exemple, Raphaël Coudray a placé la barre très haut puisqu'il
est dans de nombreux records du monde de grande formation en
freefly, dont le dernier en date à 84 à Chicago, et aussi dans le
record VR à 400 établi en février 2006 en Thaïlande, record qui
reste à battre à ce jour !
Quelques semaines après le record à 84 à Chicago, Franck Eloffe
vient de participer à un record du monde VR de séquence en
grande formation de nuit : 4 points à 22. Voici son récit.
« Début novembre dernier, j'étais à Eloy et le vendredi 8 je suis allé
sur la DZ Skydive Arizona. Il y avait plein de «belly flyers» (NDLR :
des relativeurs) qui s'affairaient à préparer un record du monde de
nuit.
Je suis allé à la rencontre de l'organisateur, Steve Woodford, et je
lui ai demandé s'il y aurait un extra slot. Il m'a répondu qu'il avait
besoin de trois choses: ma licence FAI (j'en avais une pour la participation au record du monde freefly en juillet), une combinaison
avec des boudins et être autonome pour les sauts de nuit.
J'avais tout cela et il m'a donc proposé une place sur le banc des
remplaçants, «the bench». Je lui ai demandé combien nous étions
sur le banc et il m'a répondu : un (juste moi, en fait !).
Le vendredi soir, ils ont réussi un record du monde
de 2 points à 22 parachutistes.

Décembre19:391
paramag.fr

Le samedi matin au réveil, j'ai reçu un message de Steve qui me
demandait d'être présent sur la DZ à 12h. Durant le saut de nuit la
veille, il y avait eu une collision entre deux paras. Heureusement
ils vont bien, mais l'un d'entre eux s'est fait sortir des sauts par
l'organisation.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, bref : je suis
intégré dans le groupe à 22 !

Point 4

Samedi midi, on commence à répéter les figures pour le record
suivant : il y en a trois, que l'on répète en boucle.
Nous faisons deux sauts d'entraînement dans l'après-midi et un
saut au crépuscule. En plein jour, le groupe tourne à 5/6 points
par saut. Pour ma part, c'est aussi ma plus grosse formation en
«belly» !
Je suis premier stinger sur la base. Les autres paras sont un peu
intrigués par mon style... Comme je n'ai jamais essayé de boosters,
je n'utilise pas ceux qui sont présents sur la combinaison que
l'on m'a prêtée. Et il est trop tard pour apprendre une nouvelle
technique dans un saut de record, mais finalement ça fait bien rire
les paras du groupe.
Le saut de nuit est quand même un peu impressionnant. J'ai peur
de ne pas trouver la personne devant moi... Puis finalement nous
sommes à la porte, prêts pour l'exit. Je suis concentré comme
pour les records de freefly (en mode machine, on vient pour
gagner !). Puis c'est parti...
Au final je trouve immédiatement la base et je prends mon slot.
J'ai une bonne vue sur l'ensemble de la formation, même en pleine
nuit. Je vois aussi les flashs du caméraman au-dessus de nous.
Les points déroulent doucement, mais sûrement. Tout le monde
fait bien son travail.
Break off, 180°, je track à fond puis j'ouvre mon parachute.
Pour le saut de nuit j'utilise ma voile de wingsuit (une Pilot7
de 117 pieds carrés). Elle s'ouvre parfaitement, dans l'axe,
puis j'attaque la descente.
L'organisation a prévu un circuit d'atterrissage spécifique. Après
l'ouverture, tout le monde se met face au vent et se dirige toujours
tout droit jusqu'au posé. Les croisements sous voile sont proscrits
pour éviter les collisions. Le largage est prévu à cet effet.
Le désert est grand et il y a un tas de bénévoles qui sont dans
leurs voitures, répartis un peu partout pour nous rapatrier, les
phares en direction du sens de posé. Tout le monde se pose bien
et il n'y a aucune blessure à déclarer.
Une heure après c'est officiel, le juge déclare un record du monde
de nuit : 4 points à 22.»
Remarque du cameraman, Andrey Veselov : «4 points à 22,
ça peut sembler peu pour ceux qui n'ont jamais sauté que de
jour... Je peux vous dire que de nuit, c'est différent. De plus, j'avais
demandé à Steve de ralentir la cadence afin de pouvoir faire de
belles images de nuit : merci à lui d'avoir accepté !»

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