ParaMag - N°395 - Avril 2020 - 54

Double-Mètres se rapproche
de lui : «La sortie s'est mal passée ?»
«Non.» répond Colargol.
«L'étoile ce n'était pas sympa ?
Si, si répond Colargol.»
«Le posé, c'était bien ?
Oui, c'était bien», répond Colargol.
«Alors ?» demande Double-Mètres.
«Alors, j'ai juste oublié que j'avais caché
50 billets dans le POD de ma voile
principale. C'est un saut à 1 000 dollars
que je viens de faire...»
Double-Mètres aurait eu cette réflexion :
"Pas de Bol, Colargol !"

Notre analyse

Les posés hors zone doivent, la plupart
du temps, s'effectuer sur une zone
dégagée de tout obstacle.
En cas de vent fort, si la voile recule en
direction d'un obstacle majeur, il ne faut
pas hésiter à se mettre «vent arrière»
pour dépasser cet obstacle et atteindre
une zone dégagée, ou moins dangereuse.
Ne pas hésiter signifie aussi le faire
suffisamment haut, de préférence
au-dessus de 300 mètres. L'essentiel est
de préserver son intégrité physique.
Les obstacles majeurs sont les lignes
électriques, les autoroutes, les routes à
grande circulation, les voies ferrées, les
arbres, les plans d'eau et les bâtiments.
Colargol démontre que l'on peut aussi
s'en tirer en se posant sur certains
obstacles majeurs, et que personne
d'autre que vous n'est mieux placé pour
savoir ce qu'il faut faire en cas d'incident
sous votre parachute !
En dehors des obstacles majeurs,
il y a d'autres obstacles, en principe plus
facile à éviter (car il y a généralement de
la place autour) : fossés, grillages
et clôtures, arbres et obstacles isolés,
cultures, mais parfois aussi plus difficiles
à repérer. Colargol en a fait les frais,
accroché à son lampadaire.
Il y a appliqué la consigne enseignée
en cas d'atterrissage dans les arbres,
lorsque l'on reste suspendu :
attendre de l'aide et ne pas essayer
de descendre tout seul.

Avril20:395
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Rappels :
n Si la position devient trop inconfortable,
il est possible de desserrer un peu
les sangles cuissardes.
n Si la situation oblige à se déséquiper,
toujours retirer la sangle de poitrine
en premier.
n Hors zone, c'est mieux de se poser
autant que possible face au vent.

Mais ne jamais virer trop près du sol,
ne jamais se présenter face à un grillage
ou face à la pente.
Et pour les cachettes de billets de
banque..., chacun fera comme il pourra !

Épilogue

La rubrique fait un autre voyage dans le
temps ce mois-ci à travers ces trois
incidents survenus à Colargol.
Mais il s'agit en fait de trois personnes
différentes, leur seul point commun
étant... qu'ils n'ont pas eu de bol !
Ils ont tous les trois fini par arrêter le
parachutisme, plus ou moins rapidement.
Le véritable fil conducteur de ces trois
récits est en fait Double-Mètres,
qui a assisté aux mésaventures des
trois Colargol. Double-Mètres a fait
(et fait toujours) carrière dans le parachutisme. En 1985, il a intégré l'équipe de
France de vol relatif à 8, qui a gagné
une médaille d'argent aux championnats

Cette photo illustre l'atterrissage de
Colargol accroché dans un lampadaire. L'action s'est déroulée à Vichy
durant un saut de démonstration
pour la clôture des championnats
de France, à la fin des années 80.
La parachutiste a eu plus de chance
que Colargol, car elle a pu poser
directement les pieds par terre.
Photo Didier Klein
Archives ParaMag

du monde. Ensuite il est devenu moniteur
breveté d'État, qualifié PAC et Tandem,
et plieur-réparateur de parachutes.
Durant de nombreuses années,
il a assuré le poste de moniteur sur
diverses drop zones, sur certaines
en tant que DT adjoint, puis de DT.
Il s'est ensuite consacré à 100% à la
vente et à l'entretien des parachutes.
Sa devise ? «Keep calm, and skydive». n
http://www.paramag.fr
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