ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 13

À l'issue de l'AG du 14 mars dernier,
demain s'annonçait donc identique à
aujourd'hui. La lente décrue de la
participation à l'AG, témoin de la semblable décrue de l'intérêt porté par les
structures affiliées à la FFP, semblait
devoir se prolonger inéluctablement.
Qu'on en juge : 72 présents pour 8.220
suffrages en 2017 (moyenne de 114
suffrages par personne présente), 58
présents pour 7.850 suffrages en 2018,
42 présents pour 7.030 suffrages en
2019, 36 présents pour 6.180 suffrages
en 2020 (moyenne de 195 suffrages
par personne présente). Le nombre de
présents a été divisé par deux en quatre
ans dans l'indifférence générale.
Demain s'avérait ainsi sans intérêt.
Mais ça, c'était le jour d'avant...
La crise a changé les perspectives.
Demain, le jour d'après, s'annonce
incertain. Avis de forte turbulence.
Mais l'incertitude ouvre le champ
des possibles.
Pendant la Grande Dépression des
années 1930, alors que des gens
tombaient de faim dans les rues ou
faisaient la queue devant les soupes
populaires, alors que l'Amérique perdait
ses certitudes, le président Roosevelt
a créé un laboratoire d'idées avec de
jeunes universitaires, chercheurs, économistes, etc..., pour imaginer des solutions
inédites. Le peuple, appelé à y participer,
a adressé moult lettres pour transmettre
ses propres idées. De ce brainstorming
est issu le virage social de la politique de
Roosevelt. La crise avait stimulé la
créativité et fait bouger les lignes.

À suivre... n

L'idée directrice de ce barème est de
pondérer le poids électoral des grosses
structures puisque, par exemple, la 1ère
tranche accorde 10 voix pour 10 licenciés
alors que la 4ème tranche accorde 10 voix
pour 50 licenciés. Une structure à 10
licenciés aura ainsi 10 voix, une structure
à 100 licenciés aura 40 voix (avec 10
fois plus de licenciés, elle a 4 fois plus de
voix), et une structure à 1.000 licenciés
aura 170 voix (avec 100 fois plus de
licenciés, elle a 17 fois plus de voix).
Destinée donc à permettre aux petits
clubs de ne pas être électoralement
écrasés par les poids lourds que sont
les écoles et DZ et à motiver les responsables desdits clubs, cette excellente idée
généreuse peut néanmoins être utilisée,
dans le respect des statuts mais en se
détournant de son esprit, pour « optimiser la démocratie », comme disait Guy
Sauvage.
Faisons une simulation explicative avec
l'École de Parachutisme de Lyon-Corbas
(EPLC). Lors de l'AG de la FFP du 14
mars dernier, elle disposait de 190 voix
(selon le PV de l'AG). Si l'on applique le
barème à l'envers, ces 190 voix correspondent à un nombre de licenciés entre
1.501 et 2.000, mettons 1.800.
Autrefois, il y avait trois autres clubs à
Lyon : le Club Parachutiste du Lyonnais,
le Para Club du Beaujolais, et l'UNP.
Si ces 1.800 licenciés étaient répartis
entre les quatre clubs, chacun aurait
450 licenciés et se verrait attribuer 110

En s'intéressant au détail du PV d'AG de
la FFP du 14 mars 2020 sous l'angle de
la répartition des voix et en faisant un
rapprochement avec le tableau fédéral du
nombre de sauts annuels on tombe sur
une surprise inattendue :
n au 47ème rang, l'école de Laval en
Mayenne : 3.025 sauts en 2019 et 120
voix (entre 451 et 500 licenciés),
n au 46ème rang, l'école de Metz en
Moselle : 3.174 sauts en 2019 et 30 voix
(entre 21 et 50 licenciés).
Mais où sont passés les licenciés
mosellans qui disposent de deux avions
largueurs, un Pilatus et un Cessna 206,
là où les Mayennais n'ont qu'un Cessna
206 pour un nombre de sauts similaire ?

«Où sont passés
les licenciés
mosellans ?»
On constate alors que la Moselle compte
huit clubs affectés chacun de 30 voix,
c'est-à-dire ayant chacun entre 21 et
50 licenciés : clubs de Metz (2), Bitche,
Sarrebourg, Hombourg Haut, Sarreguemines, Thionville, outre l'école de la
Moselle sur le terrain d'aviation de
Doncourt-les-Conflans près de Metz.
Tous ont donné procuration à Albert
Roth pour l'AG de la FFP du 14 mars
2020, lequel s'est donc retrouvé avec
un total de 240 voix de clubs, outre les
voix de la Ligue présidée par l'un de ses
fils, Richard Roth (10 voix) et du Comité
départemental (10 voix) portant le total
à 260 voix, soit plus que les écoles
voisines : 170 voix pour Nancy (22ème,
11.056 sauts en 2019 avec un Pilatus)
et 180 voix pour Strasbourg (20ème,
11.726 sauts en 2019 avec un Pilatus).
Le total des licenciés de ces huit clubs
est situé entre 168 minimum (21x8)
et 400 (50x8) maximum. S'ils étaient
concentrés dans une seule structure,
comme à Lyon, ladite structure disposerait d'un nombre de voix situé entre 60
(pour 168 licenciés) et 100 (pour 400

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Juin20:397
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«La FFP ne veut pas sortir de sa
sclérose ? Alors créons une Fédération
de la Chute Libre Indépendante », disait
Bernard Colas et ses acolytes du GTR.

Selon l'article R.131-3 du Code du sport
relatif aux dispositions obligatoires que
doivent contenir les statuts des fédérations : «le nombre de voix dont disposent
les représentants des associations
affiliées est déterminé notamment en
fonction du nombre de licences délivrées,
selon un barème à fixer». Les statuts de
la FFP adoptés par l'AG du 28 avril 2016
stipulent une attribution de voix suivante,
tant pour les associations que pour les
organismes à but lucratif (sociétés) :
n de 1 à 10 licenciés = 10 voix
n de 11 à 20 licenciés = 20 voix
n de 21 à 50 licenciés = 30 voix
n de 51 à 500 licenciés = 10 voix supplémentaires par tranche de 50 licenciés
n de 501 à 1.000 licenciés = 10 voix
supplémentaires par tranche de 100
licenciés
n à partir de 1001 licenciés = 10 voix
supplémentaires par tranche de 500
licenciés

voix. Le total des voix lyonnaises serait
alors de 440 voix, soit plus du double
des 190 actuelles. C'est très facile à
mettre en place : il suffit de répartir les
licences-tandem dans les différents
clubs, les passagers n'ayant aucune
attache particulière avec tel ou tel club,
étant en outre dans l'ignorance qu'en
payant leur tandem ils adhèrent à un
club pour une année entière. En plus,
chaque club pourrait demander des
subventions, multipliant ainsi par quatre
les chances d'en obtenir.

RÉFLEXION

«Adoncques, rien ni personne dans
le parachutisme français ne pouvant
donner matière à critique, il faut bien se
convenir que la situation ne peut donner
lieu à aucun discours, et encore moins
à deux lignes de commentaire.
Je ne tomberai donc pas dans le piège,
qu'on se le dise».

LES MODALITÉS
DE REPRÉSENTATION
À L'AG DE LA FFP

>

dans le dédale des fourvoiements où
il perdrait son âme, nous avons atteint
l'ultime sérénité intégriste, cet espèce
de nirvâna où baignent, éperdus de
gratitude, les peuples heureux d'être
énergiquement guidés. Sans ce regard
lucide qui voit notre bonheur mieux que
nos yeux imparfaits ne sauraient le faire,
sans cette main providentielle qui sait
optimiser la démocratie à notre avantage,
saurions-nous en éviter les dangereux
récifs ? Je vous le demande ».
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