ParaMag - N°397 - Juin 2020 - 20

REX

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Photo du haut
Le point rouge montre le point d'arbrissage de
Marine, légèrement décalé de la piste : l'aérodrome
est visible en haut de l'image. À quelques mètres
près, Marine impactait le sol inconsciente, et les
conséquences auraient pu être bien différentes.
Photo Jeremy Allison
Photo du bas
Vincent se pose sur l'aérodrome avec son groupe,
cette photo montre bien les reliefs qui
entourent la zone.
Photo Marine Descols.

conséquences désastreuses. Il convient
donc de tout mettre en œuvre pour le
garder ou au moins d'avoir une idée
précise de là où se trouvent les autres
parachutistes afin d'éviter toute collision.
«Cette consigne est valable pour les
groupes, mais aussi en one to one avec
un élève : pas de visuel = pas de lift !»
précise Marine.
Marine analyse aussi sa part de l'action :
«Il aurait fallu définir une zone d'évolution en cas de perte de visuel ou de
proximité. Je n'ai pas anticipé ça,
car le niveau individuel de mes élèves
sur ce stage était suffisamment bon
pour évacuer ce genre de problème.
Tous faisaient déjà fait beaucoup
de sauts de trace, à priori il n'y avait
donc pas à craindre de perte de visuel,
mais j'aurais dû penser à faire un petit
rappel.»
Il faut encore souligner l'anticipation de
l'élève qui a permis l'arrivée rapide des
secours au bon endroit et qui aurait
aussi permis une prise en charge rapide
en cas de blessure corporelle (fracture,
hémorragie, etc.).

Les conséquences

Tout est bien qui finit bien...
Et cette fois encore il faut remercier
l'AAD, ouvreur automatique de sécurité,
qui a sauvé une vie de plus. Marine
utilise un déclencheur Cypres (mode
expert), fabriqué par la société Airtec,
en Allemagne.

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«L'erreur qu'il a commise est assez
courante, mais la plupart des pratiquants
ne s'en rendent pas compte puisqu'ils
ne blessent généralement personne.»
explique Marine.

Juin20:397
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L'élève qui a heurté Marine n'a pas été
blessé, étant donné que de son côté,
seul son sac a impacté. Mais il fut fortement atteint psychologiquement par les
circonstances de l'accident, considérant
même ne plus jamais ressauter.

De son côté, en termes de blessures
physiques, Marine a eu beaucoup
de chance de tomber dans un arbre
et de ne pas s'y blesser. Se retrouver

inconsciente sous une voile est généralement suivi de graves conséquences,
étant donné l'impossibilité pour le
parachutiste de déterminer une zone
de posé adéquate et de faire sa
manœuvre d'atterrissage.
Alors qu'elle avait toutes les raisons
d'être joyeuse pour s'être sortie indemne
de son accident, Marine n'était cependant pas totalement «intacte».
À défaut de blessures physiques,
le choc qu'elle a reçu produit aussi un
impact physiologique et psychologique.
Elle a, dans un premier temps, souffert
d'une perte de mémoire conséquente,
la rendant incapable de se souvenir
des circonstances de l'accident.
Par la suite elle a été plongée dans une
longue période de dépression causée
par le choc physiologique qu'elle a subi
et qui l'a fait se remettre en question
sur de nombreux points. Le tout était

accompagné de l'incertitude de remettre
un jour les pieds sur une drop zone.
Cette détresse morale, à priori
inexplicable, a duré trois mois.
«Je remettais beaucoup de choses en
question, l'accident a provoqué un
choc physiologique qui m'a mis à plat.
C'est typique d'un syndrome posttraumatique.»
Pour réussir à s'en sortir psychologiquement, Marine a réalisé un gros travail
sur elle-même. La préparation mentale
et la méditation l'ont aidé à retrouver
une attitude mentale positive tout au
long du processus de guérison.
Aujourd'hui, Marine a repris le parachutisme et la wingsuit, et elle continue son
activité de coaching. Comme elle le
faisait déjà auparavant, elle l'associe
à un travail mental important et qui
l'aide au quotidien dans la pratique
et l'enseignement de sa discipline. n
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