ParaMag - N°401 - Novembre 2020 - 24

TECHNIQUE

Pour une personne titulaire du B4, sans
aucune expérience en soufflerie et qui
souhaiterait tout de même faire de la tête
en bas, il sera nécessaire de consacrer
quelques sessions de vol à l'apprentissage des bases. Ces sessions seront
ajustées en fonction du profil et du
temps imparti, mais il sera tout de même
possible de s'initier très rapidement à la
position tête en bas sur le filet et voire
même de continuer l'apprentissage
si les prérequis en terme de sécurité
sont validés.
Le spotter et le driver (qui s'occupent
respectivement de la sécurité de l'élève
dans la veine et du réglage de la vitesse
du vent) feront preuve d'une vigilance
supplémentaire afin d'écarter le risque
d'incident lors du passage à la position
tête en bas et de son maintien,
en faisant varier le vent en fonction
de la position de l'élève.
Ce point est incontournable pour des
raisons de sécurité. Le vol en soufflerie
est différent du saut d'avion et, généralement, même un parachutiste expérimenté
en tête en bas devra repasser sur certains
basiques avant de pouvoir voler sans
risque dans la veine.
Quelles sont les grandes étapes
d'apprentissage de la tête en bas
en soufflerie ?
La première étape est un briefing où l'on
explique à l'élève les consignes relatives
à la sécurité et à la communication dans
la veine. L'élève apprend de nouveaux
signes de base qui vont nous permettre
de communiquer clairement tel que «fin
de travail tête en bas et remise en dos»
«ou «lâcher la main du filet «. Ce briefing
permet également d'expliquer à l'élève ce
que l'on attend de lui, les positions à tenir
et les objectifs de l'exercice.
Ensuite, l'apprentissage commence tête
sur le filet, avec les mains accrochées,
cela permet de se mettre en confiance
et d'aborder les deux positions de base
à savoir le «daffy» et le «crocheté».
Ces deux positions sont essentielles
pour une bonne maîtrise du vol tête
en bas. Lors de l'apprentissage, il est
normal qu'une position convienne plus
qu'une autre. Dans ce cas, on privilégiera
l'enseignement de celle-ci. La seconde
s'acquerra naturellement par la suite
au fil des vols et des exercices.

Novembre20:401
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Là où le «daffy» permet d'effectuer des
petits déplacements «en douceur»,
la position crochetée, plus dynamique,
permettra de se déplacer sur des
distances plus importantes ou de se
lancer sur d'autres mouvements,
comme le «carve «, plus efficacement.
De plus, à condition de bien la maîtriser,
la position crochetée peut offrir une
efficacité supplémentaire lorsqu'il y a

Photos ci-dessus
La position crochetée est plus dynamique, elle permet de se déplacer sur des distances plus importantes ou
de se lancer puissamment sur d'autres mouvements, comme le «carve». Elle peut aussi offrir une efficacité
supplémentaire (lorsqu'il y a moins de vent) et une liberté totale au niveau des mains.
Photos Ice Mountain

«Low speed»/«high speed»,
qu'est-ce que ça veut dire ?

Ce sont des plages de vitesse, utilisées pour le vol en soufflerie. Le «low speed»
désigne un pourcentage de vitesse de vent plutôt faible dans la veine, et dans
lequel un élève apprend les positions de base, sur le ventre et sur le dos, ainsi
que le vol dit «dynamic». Il y entame les premières transitions, mais il est
cependant impossible d'y tenir durablement à la verticale. Pour cela, et une
fois que les acquis nécessaires sont validés, on va augmenter les vitesses de
vent pour finalement aboutir à du «high speed» qui permettra à l'élève de tenir
assis, tête en haut, puis tête en bas. Entre ces deux plages de vitesse, on parle
de «vitesses intermédiaires».
Généralement dans les souffleries, les coachs n'expriment pas les vitesses en
km/h mais plutôt en pourcentage, par exemple 70% de la vitesse maximale de
la machine. «Low speed» et «high speed» ne désignent donc pas des vitesses
de vent très précises en km/h, cela va dépendre de plusieurs facteurs comme
la puissance du moteur de la veine (qui diffère selon les souffleries) et aussi du
gabarit du parachutiste en question.

Une question, en diagonale...

...ou en parallèle de l'interview sur le vol tête en bas, nous avons posé une
autre question à Cyrill : En soufflerie, est-il possible de s'entraîner ou de se
perfectionner à la pratique du vol dans l'angle ou de la trace ? Voici sa réponse :
«Pour ce type de vol, le travail du carve que ce soit en tête en bas ou tête en
haut à différentes vitesses de vent, en «in-face» (visuel vers l'intérieur de la
soufflerie) ou en «out-face» (visuel vers l'extérieur), va aider dans
le perfectionnement de la position.
Le carve n'est finalement que la combinaison d'un mouvement linéaire
(avancer ou reculer) combiné à une rotation. La position du corps est donc
à peu de choses près la même.
Mais il est vrai que rien ne vaut le ciel pour pratiquer et profiter au mieux de
ces bons sauts d'angle.
Note de la rédaction ParaMag : Pour vous perfectionner ou vous initier au vol
dans l'angle, vous pouvez aussi acheter l'excellent ouvrage «Les sauts d'angle :
Le guide officiel», dont les auteurs sont Jérémy Saint-Jean «Team Los Gringos»
et Sébastien Chambet, entraîneur national des disciplines artistiques.
À retrouver sur www.anglejumps.com

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