ParaMag - N°405 - Mai/Juin 2021 - 38

RENCONTRE

LES PARALPINISTES
DU GROUPE MILITAIRE
DE HAUTE MONTAGNE
Par Patrick Passe

Suite à la diffusion d'un reportage, sur FR3 en février dernier, ParaMag a voulu en savoir plus sur ce
groupe discret, mais très actif. Notre rencontre avec Arnaud Bayol, membre du groupe,
nous a permis de découvrir cette section d'élite de l'Armée de terre.

e Groupe Militaire de Haute
Montagne fut créé en 1976.
Basé à Chamonix, le groupe est
constitué de dix hommes, officiers,
sous-officiers et militaires du rang,
qui constituent l'équipe de pointe de
l'alpinisme au sein de l'Armée de terre.
Les missions du GMHM consistent en
la maîtrise des conditions physiques et
climatiques extrêmes, l'expérimentation
et la transmission au profit des troupes
de montagne de l'Armée de
terre française.

Rôle du GMHM

Mai21:405
paramag.fr

Le groupe a évolué ces dix dernières
années afin d'être à l'avant-garde des
techniques de pointe dans le but de
maîtriser les milieux terrestres extrêmes
et d'y évoluer, comme avec le parapente
et le kite, qui s'avère être un exemple
très concret. Le kite se présente
désormais comme un outil utilisé par les
commandos de montagne. Il fait partie
du domaine appelé «aérotracté» qui
prend tout son sens en milieu polaire.
Une fois que le GMHM maîtrise une

spécificité considérée comme phase
exploratoire, le groupe l'étudie sur le
terrain en lien avec le Groupement de
Commandos de Montagne (GCM).
Tout ce qui a été découvert et expérimenté sur le terrain, le GMHM le
transmet aux troupes de montagne
de l'Armée de terre qui se chargera
d'exploiter (ou pas) toutes les données.
Le GMHM est donc un groupe d'experts, et non de combattants, en charge
d'explorer tous les aspects techniques
qui permettront à un groupe de type
commando d'évoluer en milieu terrestre
extrême, et plus particulièrement
en montagne, et en milieu polaire.

La cordée
des paralpinistes

Parmi les dix personnes que compte
le Groupe Militaire de Haute Montagne,
trois sont des paralpinistes, une discipline
qui associe la pratique de la montagne
et le saut de paroi rocheuse. En France,
le principal instigateur du paralpinisme
fut Erich Beaud, suivi par Dominique

Photo ci-dessus
Les trois paralpinistes du Groupe Militaire de Haute
Montagne s'élancent de l'aiguille du Mojon Rojo
(2170 mètres) en Patagonie. Février 2020.
Photo GMHM

Gleizes, ex-adjudant du GMHM,
tous deux très actifs en paralpinisme
dans les années 80-90 et ayant
séparément ouvert de nombreux spots
à cette époque. Parmi ces précurseurs,
il faut également citer Jean-Marc Boivin,
aventurier de l'extrême passionné par
de nombreuses activités de montagne.
Il s'est tué au cours d'un BASE jump du
Salto Angel au Venezuela en 1990.
L'adjudant Arnaud Bayol intégra le
Groupe Militaire de Haute Montagne en
2012 alors que le paralpinisme n'était
pas encore une spécialité au sein du
groupe. Mais Arnaud pratiquait déjà le
parachutisme sportif et le BASE jump
dans le cadre civil.
En 2015, le commandant Albrieux,
chef du GMHM, proposa à l'adjudant
Bayol de pratiquer le paralpinisme dans le
cadre du GMHM et non plus à titre privé.

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