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pas des difficultés de comparabilité statistique). En France, cette enquête est réalisée par l'Insee et porte le nom d' « Enquête Emploi ». Selon les résultats de la dernière enquête, la durée annuelle effective annuelle moyenne de travail des salariés à temps complet est en France la plus faible (avec la Finlande) de tous les pays européens. La durée effective de travail des salariés à temps complet était de 1 661 heures en France en 2013. C'est 186 heures de moins que l'Allemagne, 120 heures de moins que l'Italie et 239 heures de moins que le Royaume-Uni. L'ordre de grandeur de ces écarts est confirmé année après année. Pour les travailleurs salariés à temps partiel, la durée moyenne de travail effectif était en France en 2013 de 993 heures par an, contre 851 heures pour un salarié moyen à temps partiel allemand, 1 012 heures pour un salarié à temps partiel en Italie, 864 heures au Royaume-Uni. Ces durées dépendent de la durée à temps complet mais aussi de la quotité de temps partiel précisée dans les contrats individuels. On peut également calculer une durée effective moyenne de travail pour l'ensemble des salariés, en mêlant les salariés à temps complet et ceux à temps partiel. Cette durée est de 1 536 heures pour la France en 2013, 1 580 heures pour l'Allemagne, 1 636 heures pour l'Italie, 1 637 heures pour le RoyaumeUni. Il s'agit là de moyennes de durées entre des catégories très différentes, dont l'interprétation est ambigüe, car elle dépend autant des différences de structures de l'emploi entre pays (la proportion des travailleurs à temps partiel et à temps complet est très différente d'un pays à l'autre, et faible en France) que des écarts de durées du travail des travailleurs placés dans des situations comparables. On notera enfin que la durée annuelle moyenne de travail des travailleurs indépendants est en France parmi les plus élevées en Europe, 43 % de plus que celle du salarié moyen à temps complet, contre 27 % pour l'Allemagne, 21 % pour l'Italie, 7 % pour le Royaume-Uni. Une baisse significative en France de la durée effective de travail en quinze ans Entre 1999 et 2013, la durée effective annuelle moyenne de travail des salariés à temps complet a diminué dans l'ensemble des pays européens. Les résultats bruts de l'enquête donnent des diminutions de 15 % en France, 10 % en Espagne, 9 % en Allemagne, 8 % en Italie, 3 % au Royaume-Uni. Ces variations sont toutes surestimées en raison du passage de l'enquête Forces de travail au début des années 2000 d'une seule interrogation en mars à une enquête en continu (portant désormais sur l'ensemble des semaines de l'année), ce changement a contribué à améliorer la précision de la mesure mais il a introduit une discontinuité dans les séries. On peut estimer à environ cinq points de pourcentage l'impact (en baisse) du changement de méthode. Les modifications concernent l'ensemble des pays et ne devraient pas avoir modifié a priori la hiérarchie des évolutions. C'est en France que la durée de travail des salariés à temps complet a le plus baissé en Europe. Après correction, on trouve une baisse de 10 % en France de la durée effective de travail, ce qui n'est pas tout à fait surprenant. La baisse de la durée du travail est concentrée en France sur les salariés à temps complet, les durées des autres catégories ayant assez peu bougé. C'est en effet sur les salariés à temps complet que les lois sur les 35 heures ont eu un impact direct. L'écart de durée effective entre la France et l'Allemagne n'est « explicable » que pour deux tiers L'enquête interroge aussi les salariés sur leurs « durée habituelle » de travail. En Allemagne, la durée habituelle du travail ressort à 40,6 heures par semaine en moyenne, soit 1,4 heure de plus par semaine qu'en France (39,2 heures). En termes annuels, cette différence explique 73 heures sur l'écart des durées effectives annuelles des salariés à temps complet. Les absences pour maladie, formations et autres, sont très similaires dans les deux pays. L'écart dû aux RTT (qui n'existent bien évidemment pas en Allemagne) est de l'ordre de 60 heures par an. Les salariés allemands ont une durée habituelle hebdomadaire plus longue et n'ont pas de RTT, ce qui explique près de deux tiers de l'écart de durée effective de travail des salariés à temps complet entre la France et l'Allemagne. L'écart résiduel serait dû à une sous-estimation par l'enquête de la durée des congés en l'Allemagne mais reste à expliquer. Des écarts importants des durées de congés entre secteurs d'activité en France L'enquête permet aussi de connaître des durées effectives moyennes de travail des salariés à temps complet par secteurs d'activité. En France, cette durée est la plus élevée dans les secteurs de l'agriculture et des services marchands. Elle est proche de la moyenne dans l'industrie et dans la construction. Elle est sensiblement plus faible dans les services non marchands (72 heures de moins que la moyenne de l'économie). Ces résultats s'expliquent largement par les écarts de durée des congés (RTT incluses) qui seraient en France de l'ordre de 5 semaines dans les PME, 6 semaines dans les autres entreprises privées et de 7,6 semaines dans les trois fonctions publiques (et même 8 semaines pour l'Etat). En résumé, la durée effective de travail des salariés à temps complet est en France l'une des plus faibles de tous les pays européens. Les quotités de temps partiels apparaissent en revanche en France plus élevées que dans les autres pays. Enfin, il existe des disparités fortes de durée effective annuelle de travail entre salariés à temps complet selon leur secteur d'activité du fait d'écarts importants entre les durées des congés (y compris RTT). Certaines zones d'ombres statistiques subsistent et il serait souhaitable que les statistiques publiques s'efforcent de les lever, concernant un sujet aussi important dans le débat de politique économique et sociale. Il est vrai que ce débat est surtout franco-français. LA REVUE RH&M N°55 | OCTOBRE 2014 | P.23

Table des matières de la publication La revue RH&M - N°55 - Octobre 2014

Couverture
FORCES & IDÉES - C. BAKI-BOISIERS - l’éloge de l’intégrité
IDÉES NOUVELLES & ENTREPRISES - M. MAFFESOLI - les nouveaux bienpensants
SOMMAIRE
LES ENTRETIENS RH&M
LE GRAND ENTRETIEN - F. REBSAMEN, Ministre du travail, de l’eMploi et du dialogue social
DRH, CE QU’ATTENDENT LES PDG - C. LE GOFF, présidente du groupe roche France
STRATÉGIE RH - Y. MARTRENCHAR, drh groupe bnp paribas
STRATÉGIE RH - D. BAILLY, directeur de la perForMance rh et de la prospective stratégique rh de la poste et de la proMotion de l’executive Master rh de l’essec
STRATÉGIE RH - B. DE SENNEVILLE, global vice-president oF hr – social relations & F. schonenberger, directrice des relations sociales France
TENDANCES RH & MANAGEMENT
ÉTUDE - F. BONNETON du Manager authentique au drh authentique ?
ÉTUDE - G. BARDINET baroMètre de la Mobilité des cadres
QUESTIONS À… - S. PAPO
ÉTUDE - A. BRUN-SCHAMMÉ & M. DIDIER la durée eFFective du travail en France et en europe
TÉMOIGNAGE - M. MORIN bien-être au travail
RH À L’INTERNATIONAL
E. JAHAN les services « low-cost » vont-ils tuer notre Modèle
F. TOFFOLETTO recent legislative changes to italian eMployMent law
M. DELUZET l’exigence Mondiale des droits huMains
RH & RECHERCHES ACADÉMIQUES
L’ÉTAT DES RECHERCHES SUR LA CONFIANCE ORGANISATIONNELLE - J.-M. PERETTI
AGENDA RH&M
INÉGALITÉS FEMMES / HOMMES EN DÉBUT DE CARRIÈRE : OÙ EN EST-ON ? - A. KLARSFELD
LA FORCE DU PARTAGE - C. DARTIGUEPEYROU
CONSEIL EN DROIT SOCIAL - N. MANCRET
LE LANGAGE AUX AGUETS - J. BORDEAU
CHRONIQUES
DU LEADERSHIP E.-J. GARCIA
DU MANAGEMENT - D. TURCQ
DE LA COMPLIANCE - B. CORDIER-PALASSE
DE L’INTELLIGENCE SOCIALE - J.F. CHANTARAUD
DE LA RSE - P. BELLO
DE L’INNOVATION - S. BRÉMOND-MOOKHERJEE
DU FUTUR - F. GOUX-BAUDIMENT
FOCUS
SOMMAIRE
INTERNATIONAL
PROTECTION SOCIALE
SIRH
ORGANISATION RH
INNOVATION RH
CONVICTIONS RH
FORMATION RH
TRIBUNE LIBRE
ETRE OU NE PAS ÊTRE, C’EST LÀ LA QUESTION ? - J.-M. GARRIGUES
LIBRIS CLUB RH&M
LA POLITIQUE DE L’OXYMORE - B. MÉHEUST
UNE AUTORITÉ NOUVELLE : LES MUTANTES - M.-L. SUSINI
LIBRIS CLUB
REPORTAGE
L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 2014
ENTREPRISES
ART DE VIVRE - E. JOB
ART & ENTREPRISE - J.P. LORRIAUX
LES COUPS DE GUEULE - d’H. SÉRIEYX

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