La revue RH&M - N°55 - Octobre 2014 - (Page 44)

CHRONIQUE de la RSE Des responsabilités sociales et environnementales dans l'industrie automobile, vues comme autant d'opportunités de développement Dans le secteur automobile, l'émergence des préoccupations environnementales et du Développement Durable a élargi les responsabilités des entreprises à une série de domaines d'action jusqu'alors largement négligée ou ignorée. La pression énergétique, le contrôle des impacts et des émissions atmosphériques liées aux activités, mais également les politiques d'achats et de partenariats sont autant de domaines que la Responsabilité Sociale de l'Entreprise (RSE) a installés au centre des politiques stratégiques des constructeurs. U ne industrie liée aux enjeux "carbone" depuis toujours L'industrie automobile a accompagné l'essor du monde occidental moderne depuis la fin du XIXème siècle et a contribué à en définir les caractéristiques actuelles. Avec elle, les énergies fossiles et leur exploitation, particulièrement en ce qui concerne le pétrole, sont devenues un enjeu économique, diplomatique et politique important. Plus de 120 années de configuration socioéconomique étroitement liées aux énergies fossiles ont induit de profondes imbrications qui expliquent la forte inertie constatée et l'impossibilité de passer rapidement à la « Green Economy ». Les raisons d'espérer d'un secteur entré dans sa phase stratégique de déclin Les constructeurs d'automobiles sont confrontés à des risques climatiques majeurs et beaucoup agissent pour en assurer la maitrise en innovant et en investissant1. L'industrie semble avoir atteint la dernière phase de son cycle d'évolution en Europe, c'està-dire celui du déclin. En 2013, le nombre de véhicules vendus en Europe a chuté de 1,8% selon une étude de l'AICA2. Aux phases de création et de développement a succédé une longue phase considérée comme celle de la maturité. Le secteur a su résister aux chocs pétroliers des années 1970 sans fondamentalement changer son modèle d'organisation, mais butte sur les enjeux climatiques et énergétiques des années 1990-2000. La question désormais incontournable du changement climatique modifie en profondeur le fonctionnement des constructeurs. Les investisseurs, donneurs d'ordres et consommateurs exigent désormais des garanties concernant la capacité d'anticipation et d'innovation des entreprises sur les enjeux carbone. Une R&D active et déjà très avancée sur des choix technologiques innovants Les entreprises du secteur ont engagé des dépenses en Recherche et Développement qui atteignent des montants jamais connus auparavant. Face à un marché qui tend à se contracter et à une concurrence qui se renforce du fait de l'arrivée de constructeurs des pays émergent, Chine en tête, des moyens importants sont engagés pour garantir un positionnement discriminant. La motorisation est un élément clé de la transition énergétique des entreprises du secteur. Les principaux acteurs et P.44 | OCTOBRE 2014 | LA REVUE RH&M N°55 leurs partenaires industriels, fournisseurs et sous-traitants, ont des objectifs stratégiques et des intérêts partagés dans les domaines de la motorisation électrique et de la fabrication des batteries. Les voitures électriques ont fait leur apparition dans le milieu des années 1980 mais ne rencontrent de réels débouchés que depuis le début des années 2000. L'importance des moyens engagés, l'urgence de la mutation technologique dictée par les problématiques environnementales et la pression de la société civile expliquent la relative rapidité avec laquelle les constructeurs ont pu proposer des modèles aux consommateurs. Une attente sociétale forte en termes de sécurité Les véhicules automobiles, produits du transport, sont devenues des éléments de la mobilité. C'est sous cet angle que les industriels envisagent désormais leurs métiers. Ils fabriquent et proposent des véhicules qui permettent aux utilisateurs de se déplacer, avec les meilleures garanties de sécurité physique, une souplesse de déplacement large et un confort d'utilisation important. La pression sociétale est aujourd'hui très importante en termes de sécurité routière. Les industriels ne sont pas les seuls acteurs à pouvoir agir pour réduire les accidents routiers mais ils ont un rôle central à tenir. La responsabilité des constructeurs concerne la sécurité « primaire » pour éviter l'accident (système de prévention embarqué, freinage, ...), la sécurité secondaire en cas de choc (protection des occupants par un habitacle plus sûr) et la sécurité tertiaire pour protéger et secourir (système d'alerte, lancement des secours). En France, la pression sociétale s'est compléter d'une batterie large de mesures réglementaires et répressives qui pèsent sur les constructeurs. Un véhicule façonné par la cité après l'ère de la ville bâtie sur les codes de la voiture Le concept de ville intelligente qui organise la vie dans la cité de façon responsable place le véhicule au cœur des enjeux et inverse le sens de la décision de l'offre de mobilité offerte. Les opportunités de développement existent et amènent les constructeurs à repenser en profondeur leur offre de produits et de services. La période où la ville devait s'adapter à l'automobile est révolue. Désormais, l'automobile doit s'adapter aux nouvelles exigences de la cité. Au même titre que les autres services collectifs proposés comme les réseaux d'eau et d'énergies, la mobilité en ville et son lot de services associés (signalétique, stationnement, logistique, accès aux véhicules, ...) doit se penser en fonction d'une organisation globale 1. Rapport annuel Carbon Disclosure Project (CDP) Global 500, édition 2011 2. Rapport d'analyse économique mondial Le marché mondial de l'automobile, Banque Scotia, OCTOBRE 2014 Pascal BELLO Président du cabinet ESG Score

Table des matières de la publication La revue RH&M - N°55 - Octobre 2014

Couverture
FORCES & IDÉES - C. BAKI-BOISIERS - l’éloge de l’intégrité
IDÉES NOUVELLES & ENTREPRISES - M. MAFFESOLI - les nouveaux bienpensants
SOMMAIRE
LES ENTRETIENS RH&M
LE GRAND ENTRETIEN - F. REBSAMEN, Ministre du travail, de l’eMploi et du dialogue social
DRH, CE QU’ATTENDENT LES PDG - C. LE GOFF, présidente du groupe roche France
STRATÉGIE RH - Y. MARTRENCHAR, drh groupe bnp paribas
STRATÉGIE RH - D. BAILLY, directeur de la perForMance rh et de la prospective stratégique rh de la poste et de la proMotion de l’executive Master rh de l’essec
STRATÉGIE RH - B. DE SENNEVILLE, global vice-president oF hr – social relations & F. schonenberger, directrice des relations sociales France
TENDANCES RH & MANAGEMENT
ÉTUDE - F. BONNETON du Manager authentique au drh authentique ?
ÉTUDE - G. BARDINET baroMètre de la Mobilité des cadres
QUESTIONS À… - S. PAPO
ÉTUDE - A. BRUN-SCHAMMÉ & M. DIDIER la durée eFFective du travail en France et en europe
TÉMOIGNAGE - M. MORIN bien-être au travail
RH À L’INTERNATIONAL
E. JAHAN les services « low-cost » vont-ils tuer notre Modèle
F. TOFFOLETTO recent legislative changes to italian eMployMent law
M. DELUZET l’exigence Mondiale des droits huMains
RH & RECHERCHES ACADÉMIQUES
L’ÉTAT DES RECHERCHES SUR LA CONFIANCE ORGANISATIONNELLE - J.-M. PERETTI
AGENDA RH&M
INÉGALITÉS FEMMES / HOMMES EN DÉBUT DE CARRIÈRE : OÙ EN EST-ON ? - A. KLARSFELD
LA FORCE DU PARTAGE - C. DARTIGUEPEYROU
CONSEIL EN DROIT SOCIAL - N. MANCRET
LE LANGAGE AUX AGUETS - J. BORDEAU
CHRONIQUES
DU LEADERSHIP E.-J. GARCIA
DU MANAGEMENT - D. TURCQ
DE LA COMPLIANCE - B. CORDIER-PALASSE
DE L’INTELLIGENCE SOCIALE - J.F. CHANTARAUD
DE LA RSE - P. BELLO
DE L’INNOVATION - S. BRÉMOND-MOOKHERJEE
DU FUTUR - F. GOUX-BAUDIMENT
FOCUS
SOMMAIRE
INTERNATIONAL
PROTECTION SOCIALE
SIRH
ORGANISATION RH
INNOVATION RH
CONVICTIONS RH
FORMATION RH
TRIBUNE LIBRE
ETRE OU NE PAS ÊTRE, C’EST LÀ LA QUESTION ? - J.-M. GARRIGUES
LIBRIS CLUB RH&M
LA POLITIQUE DE L’OXYMORE - B. MÉHEUST
UNE AUTORITÉ NOUVELLE : LES MUTANTES - M.-L. SUSINI
LIBRIS CLUB
REPORTAGE
L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ 2014
ENTREPRISES
ART DE VIVRE - E. JOB
ART & ENTREPRISE - J.P. LORRIAUX
LES COUPS DE GUEULE - d’H. SÉRIEYX

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