La revue RH&M - N°78 - Juillet 2020 - 45

Performance sociale
Prévoyance

Il ne faut donc pas attendre que la Covid19 rétablisse des rapports de charges déjà
orientés à la hausse, et écarte les problèmes de portabilité que le chômage à
venir va engendrer ...
C'est pourquoi cette crise va obligatoirement tendre les négociations annuelles de
renouvellement dès fin 2020, en mettant
en risque les finances de l'employeur et
de ses employés.
Selon toi, quels sont les leviers des
DRH pour maitriser les hausses
budgétaires et éviter une baisse de
pouvoir d'achat des salariés au 1er
janvier 2021 ?
Pour être à la hauteur du mur proche, il
faut se préparer sans attendre. Le premier des leviers est celui de l'information
financière et de la capacité de prévision,
dans un domaine où les coûts sont cachés
sans comptabilité directe de l'absentéisme
maladie.
En prévoyance, les coûts ne sont pas
cachés mais ils sont obscurs à loisir si
l'on n'est pas averti. Ils reposent sur
des normes de provisionnement que je
connais bien pour avoir participé à leur
élaboration il y a 30 ans !
La production d'une information à jour
en permanence, issue du SIRH de l'entreprise est capitale, pour éviter d'être livré
exclusivement aux comptes de l'assureur
et disposer de leviers de contre-pouvoir.
Je viens de le dire, ces comptes reposent
sur des bases statistiques passées et dépassées, et étrangères à l'entreprise. De
ce fait, ils nécessitent toujours d'être corrigés par des « provisions pour sinistres
inconnus » qui retranscrivent les craintes
conjoncturelles de l'assureur : dans le
contexte actuel, celles-ci peuvent être
nombreuses, donc lourdes de prétentions
tarifaires !
Le levier peut surprendre car il prétend
mettre à disposition une information financière indépendante qui tire sa source
du SIRH de l'entreprise. En prévoyance,
c'est le seul moyen de reprendre du-

rablement l'initiative du pilotage en
s'exonérant du caractère partial sur un
poste de coûts lourds, 35 % des cotisations : les provisions pour sinistres mal
nommés « d'inconnus » ou bien nommés
selon le coté de la table où l'on se tient.
Budgéter 2021 sur la base d'informations
à fin 2019, et même plutôt 2018 au prétexte que les provisions 2019 ne sont pas
significatives est un mode de décision
d'un autre siècle ! En tout cas, pas celui
de notre temps avec les moyens de la data
science...
Justement, dans le cadre des interventions d'ABV Group, nous
réduisons ensemble les coûts
prévoyance, sans changer ni les
garanties, ni l'organisme de prévoyance, ni le courtier et sans
irritant social, ni organisationnel
pour les équipes RH. Une belle
promesse pour générer un gain
de l'ordre de 15%. En quoi notre
intervention répond aux besoins
organisationnels et stratégiques
des DRH dans la gestion de la crise
actuelle ?
Avant que la Covid-19 ne surgisse et
qu'apparaissent avec elle les besoins évoqués, de très grands employeurs français
ont choisi d'exploiter avec nous des gisements d'économies financières tout en
permettant d'initier une démarche plus
large d'optimisations opérationnelles et
salariales.
Notre première étape consiste à mettre en
place le tableau de bord, « Prevviz ». Il
est alimenté par un jeu de données communes dans les SIRH, faciles à extraire,
voire déjà extraites par la DSN. Ce tableau
de bord sert à suivre et prévoir l'évolution,
à observer les écarts, et à cartographier
un nombre très réduit d'indicateurs clés
en temps réel.
Prevviz procure ce qu'aucun dispositif
n'apporte aujourd'hui : la valeur monétaire des impacts provoquées par les
absences maladie. Impacts opérationnels,
salariaux et prévoyance.

Basé sur les évènements mêmes, donc
factuel et tourné vers l'action, le monétaire ainsi obtenu conduit à challenger les
chiffres remis par l'assureur et à identifier
leurs probables surplus.
Tel est l'objectif du second temps de notre
mission : débusquer d'éventuels boni de
provisions et, par voie de conséquence, alléger de manière récurrente la tarification
des contrats prévoyance en adéquation
avec une situation à jour de l'entreprise.
La récupération financière de ces deux
sources de surplus, lorsqu'elles sont mises
en évidence, est parfaitement réalisable et
contribue à retrouver les précieux points
d'EBIT en ces temps de reconstruction
économique.
La crise de la Covid-19 est sanitaire
et économique. Les DRH sauveront
les entreprises parce qu'ils guideront des mesures financières pour
adapter les coûts du travail. Les
régimes prévoyance s'inscrivent
dans ces enjeux. Les assureurs sont
des entreprises soumises, comme
toutes, à des impératifs de solvabilité. La période du (dé)confinement
et les réductions d'emploi à venir ne
faciliteront pas la gestion de l'équilibre des régimes de prévoyance.
Il faut donc apprendre à piloter au
plus juste et de manière réactive. L'à
peu près n'a plus cours aujourd'hui.
Alors, que les assureurs augmentent la tarification de leurs contrats
ou qu'ils fassent à très court-terme
« le dos rond », le fait est que déjà
toutes les entreprises, sans exception, supportent la charge de
provisions non documentées, autant de gisements à explorer. Les
avancées technologiques de la data
science et les compétences actuarielles d'une équipe chevronnée
permettent aujourd'hui leur révélation. Les résultats sont ensuite
communiqués par l'entreprise ou
son courtier aux assureurs pour
revue de la tarification des contrats
en place.

LA REVUE RH&M N°78 | JUILLET 2020 | P.45

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