La revue RH&M - N°79 - Octobre 2020 - 8

LES ENTRETIENS RH&M

TÉMOIGNAGE DE TOTAL

Namita SHAH
Directrice générale People & Social Responsibility TOTAL
Lauréats des trophées des binômes
PDG/DRH 2020 - Patrick POUYANNE / Namita SHAH

Propos recueillis par :
Edgard Added, Directeur de la Revue RH&M
Rapporteur :
Rodolphe PIBOUTEAU, International
integration HRD & Compensation/Benefits
Director, Groupe ROCHER

LAURÉAT DES TROPHÉES
DES BINÔMES PDG/DRH 2020
Que représente Total dans
le monde et quels en sont
les enjeux les plus importants ?
Total, c'est 100 000 salariés, dans 130
pays, dont la moitié en Europe et 30 000
environ en France. Aujourd'hui, notre
principal enjeu est de répondre au défi
du changement climatique et de mettre
en oeuvre notre ambition d'atteindre la
neutralité carbone d'ici 2050. D'un point
de vue RH, cela est majeur pour notre
attractivité et pour notre image.
Namita, qu'est-ce qui caractérise
votre stratégie RH ?
Les attentes de nos 100 000 salariés ne
sont pas les mêmes en France, en Europe
et dans le reste du monde. Depuis bientôt
un an, nous avons déployé une stratégie
RH qui s'appelle Better Together fondée
sur trois ambitions, chacune ayant des
chantiers qui lui sont associés. Ce projet est le fruit de nombreux groupes de
travail, réunis pendant deux ans dans le
monde entier, pour comprendre ce nos
collaborateurs veulent vraiment. Il a
abouti à des objectifs précis et un timing
pour les délivrer avec des KPI. Mais le
plus important est que ce n'est pas aux
RH mais à chaque manager de mettre en

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œuvre et de faire aboutir ces chantiers.
C'est un projet managerial, avec les RH
en soutien.
Comment expliquez-vous que
l'image de Total soit meilleure
à l'étranger qu'en France ?
D'abord, il y a la taille de l'entreprise, une
des premières du pays, le symbole même
de la multinationale, avec les plus et les
moins de ce que cela représente. Et puis
les enjeux économiques ne sont pas les
mêmes en France que dans les pays en
développement d'Afrique ou d'Asie, où
l'accès à l'énergie pour la croissance économique est une nécessité. En France,
l'accès à l'énergie est acquis et l'accent
est mis sur le climat. Il y a un vrai sujet
économique et géopolitique qu'illustre
le débat climat.
Vous êtes avec Patrick Pouyanné
des enfants de Total. Est-ce que
vous vous connaissiez déjà
auparavant ou vous êtes-vous
simplement découverts quand
on vous a attribué vos nouvelles
responsabilités ?
Ça m'amuse quand vous dites que je suis
une enfant de Total parce que chez Total,

être un enfant de Total signifie être ici
depuis sa sortie de l'université ! Moi, je
suis arrivée il y a « seulement » 18 ans,
dans la branche exploration-production,
comme juriste cessions-acquisitions. À
l'époque, Patrick Pouyanné était responsable, entre autres, de la stratégie
et croissance de cette branche. C'est
comme ça que je l'ai connu car j'étais
invitée par ces équipes pour expliquer
les problèmes juridiques ou les contrats
qu'on était en train de négocier. Il m'a
proposé de sortir du juridique et de
rejoindre ses équipes de business development. Plus tard, le COMEX et lui
m'ont proposé de partir en Birmanie
pour diriger la filiale.
En quoi vos expériences diverses,
votre culture, votre parcours particulièrement rare rendent votre
fonction plus fluide, plus claire, plus
efficace ?
Mon père était diplomate. Nous avons
donc beaucoup voyagé et nous avons dû
nous adapter à de nouveaux pays, langues et personnes tout le temps. Cela m'a
appris à écouter et d'affiner mon intelligence émotionnelle. Quand je suis arrivée chez Total, je ne parlais pas français,

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