TREMPLIN - #03 - LE MAGAZINE DE L’INGÉNIEUR ISAE-Supméca - 28

ZOOM sur le pot vibrant
M. CHRISTOPHE BEN BRAHIM DES PÔLES TECHNIQUES
NOUS A PRÉSENTÉ LE POT VIBRANT, UN ÉQUIPEMENT
DE L'ÉCOLE ISAE-SUPMÉCA PERMETTANT D'EFFECTUER
DES ESSAIS VIBRATOIRES ET DES CHOCS.
sérieux défi logistique auquel font face M. Dion, M.
Ben Brahim et le reste de l'équipe de Supméca pour
rapatrier dans les sous-sols cet équipement de plus
de 8 tonnes et de 2 mètres 20 de long.
D'abord, il faut trouver deux salles disponibles
dans les locaux de l'école. Au sous-sol bien sûr
pour éviter que les vibrations ne fragilisent le sol.
Ensuite, il faut réaliser des travaux d'aménagement
et mettre l'électricité en urgence car la date du
déménagement a déjà été arrêtée.
Un parcours du combattant qui en valait la peine
puisque le pot vibrant sert énormément comme
me l'a expliqué M. Ben Brahim en faisant défiler les
pages de son cahier de manips, bien rempli.
LE FONCTIONNEMENT
M. Ben Brahim est un des trois membres du pôle
instrumentation comme son collègue M. Puyenchet
que nous avions interviewé pour le précédent
numéro du magazine. Après un DUT et un an dans le
privé, il est entré à l'école en 2003 à l'âge de 23 ans
comme contractuel dans l'équipe de tribologie. Puis
il est devenu titulaire l'année suivante en postulant
pour un poste d'assistant ingénieur.
Il était donc
déjà là, le 1er janvier 2004, quand le service des
Pôles Techniques a été créé. Auparavant chaque
laboratoire avait son assistant. La direction a décidé
de centraliser les compétences ce qui a permis de
partager les connaissances et le matériel entre les
différentes équipes du laboratoire Quartz.
M. Ben Brahim a participé à l'installation du pot
vibrant. Il en est désormais le référent. C'est lui qui
lance les essais de vibration et qui forme les élèves et
les doctorant·e·s pour qu'ils soient autonomes sur la
machine. Son expertise comme ingénieur d'essais le
conduit à concevoir et réaliser également des essais
complexes sur des sites
internationaux (Espagne,
Italie, ...) dans le cadre de partenariats de recherche
d'ISAE-Supméca.
L'INSTALLATION
En 2018 se présente une occasion à ne pas rater :
Airbus souhaite se séparer d'un de ses pots vibrants.
En effet, son site de Suresnes ferme et les équipements
vont être envoyés à Toulouse ; seulement le trajet du
pot vibrant est jugé trop coûteux. Par l'intermédiaire
de son réseau, l'école obtient le matériel à
condition de ne l'utiliser que pour l'enseignement et
la recherche et d'en financer le transport. C'est un
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Ce qui était pour Airbus un petit pot vibrant est tout
de même assez conséquent et peut accueillir sur
sa table vibrante de 61x61cm des échantillons de
550kg, maximum.
Son principe est similaire à celui d'un haut-parleur. Un
électro-aimant (une bobine magnétique) mobile est
placé devant un aimant fixe. Quand les impulsions
électriques traversent la bobine de l'électroaimant
la direction de son champ magnétique est
rapidement modifiée. Il est attiré puis repoussé par
l'aimant fixe ce qui le fait vibrer. Pour déplacer
tout le poids de la table vibrante il faut alimenter
l'électro-aimant avec un amplificateur électronique
de forte puissance.
Sur le TIRA TV59320, nom commercial du pot vibrant,
l'opérateur doit installer l'accéléromètre « pilote » ou
« référence ». On le place généralement au plus près
du montage. Les autres accéléromètres de mesures
sont installés sur la structure à tester. Si la structure est
légère on privilégiera des accéléromètres miniatures
(inférieurs à 1 gramme) de peur de modifier les
modes de vibrations de l'échantillon. Des techniques
de mesures sans contact par cameras rapides haute
résolution sont régulièrement réalisées sur cette
installation.
La machine peut suivre des profils de vibrations
sinusoïdales, aléatoires ou des chocs. Elle balaie des
fréquences de 0 à 3000Hz et peut se déplacer de 5
cm. Au prix du désassemblage de la table on peut
également pivoter le vibrateur à la verticale.
Aujourd'hui sur le pot vibrant est monté un
échantillon en composite kelvar Carbone tissé
appartenant à un doctorant. Il est là pour un premier
test de calibration. Ensuite, il sera remplacé par un
composite tissé avec des fils à mémoire de forme
pour en étudier l'amortissement.
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