SIGMAG - N°29 - Juin 2021 - 16

PRATIQUE
EGIS : LE SIG À LA CROISÉE DES CHEMINS
EN 2020, ESRI INC. A SALUÉ L'APPROCHE SIG ET GEOBIM D'EGIS PAR UN « SPECIAL ACHIEVEMENT IN GIS AWARD ». UNE RÉCOMPENSE
LOGIQUE DES EFFORTS ENTREPRIS PAR LE LEADER DE L'INGÉNIERIE POUR PARFAIRE UNE UTILISATION SYSTÉMATIQUE.
A
cteur international et leader
français avec 16.000 salariés
dans le monde en 2020, EGIS
est une société de conseil, ingénierie
et exploitation dans les secteurs de
l'aménagement, du bâtiment, des
infrastructures de transport, l'eau,
l'énergie et l'environnement. Dans
son plan stratégique « Impact the
future», EGIS se donne comme
objectif de rejoindre le top 10 des
sociétés d'ingénierie mondiales à
l'horizon 2026. Pour l'atteindre, le
groupe mise notamment sur la R&D
développe de nouvelles offres de
service innovantes. Déjà leader sur
le BIM, ut i l isé dans 75% des
maîtrises d'œuvre de conception,
Egis mise sur le fait que le SIG soit
pleinement intégré aux processus
de production, pour apporter une
valeur ajoutée importante sur les
marchés. « Nous avons conscience
que tout le monde parle de BIM et
de jumeau numérique aujourd'hui,
explique Lionel Fabre, Directeur du
déploiement numérique. Nous
déployons actuellement des offres
d'hyperviseurs urbains et d'infrastructures
augmentées où le SIG
s'avère différenciant ».
Assimilés depuis très longtemps par
Egis, les SIG étaient majoritairement
u t i l i s és po u r l e s ét u d e s
d'environnement. Depuis plusieurs
années, l'usage du SIG a été étendu
et le groupe a commencé à en
repenser le déploiement et en revoir
l'organisation. D'une exploitation
major itairement bureautique,
l'usage s'est déporté également
en mode serveur, avec plusieurs
portails et un foisonnement de
données et d'application. « Au terme
de deux années de ce déploiement,
nous avons compris qu'il fallait
rationaliser la réflexion, constate
Lionel Fabre. L'architecture en place
n'était pas forcément adaptée aux
nouveaux usages et métiers du
groupe, qui demandent de plus en
plus de productions croisées entre
les entités ». De fait un, problème
d'architecture globale se posait,
avec des limitations d'accès aux
SIGMAG
bases de données à distance
et le fait que le SIG ne soit pas
encore intégré comme une brique
essentielle. Or, la gouvernance des
données est la richesse des bureaux
d'études et tout ce qui les concerne
doit absolument être maitrisé. Cela
explique la prudence des sociétés
d'ingénierie vis-à-vis des offres de
Platform as a Service. Mais devant
les avantages et la souplesse de
déploiement offerte par les platesformes,
la politique est en train de
s'adapter. Le groupe étudie donc
différentes solutions basées sur
des API et services ouverts pour
progressivement trouver une
indépendance par rappor t aux
éditeurs « conventionnels ».
UNE ARCHITECTURE HYBRIDE
Un gros travail est donc en cours,
avec la participation de la société
GraphLAND qui accompagne
Egis mettre en place dès 2021
une architecture adaptée. C'est
l'occasion d'une mise en perspective
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Le groupe
déploie des offres
d'hyperviseurs
urbains et
d'infrastructures
augmentées,
utilisant le potentiel
du BIM et du
SIG. L'objectif
est de suivre en
temps réel le
comportement d'un
ouvrage et, par
exemple, de prévoir
les opérations
de maintenance
à réaliser ou à
programmer.
très large. « Nous revoyons les
positions de chaque technologie
pour développer des solutions
autour des jumeaux numériques
et le SIG est une composante forte
de ces offres », confie le Directeur
du déploiement numérique. La
maintenance prédictive est par
exemple une demande à laquelle
le SIG est capable d'appor ter
des éléments de contexte et
d'évaluation décisifs. « Il ne s'agit
pas de réinventer ce qui existe,
mais de le rendre plus opérationnel
et accessible à travers des tableaux
de bord, des représentat ions
plus explicites, mais aussi avec
l'enrichissement par de nouvelles
données telles que le LiDAR, la
photographie HR ou encore le
couplage avec les modèles 3D ».
Cette évolution de la stratégie
numérique doit prendre en compte
l'organisation du groupe à l'échelle
mondiale. Depuis l'origine, tout a
été géré sur les infrastructures
internes. Et si le mode online
semble efficace, pour un groupe
comme Egis la gestion des données
présente pourtant des difficultés,
car il faut dupliquer et gérer les
données en mode désynchronisé,
avec énormément de transactions
et d'intervenants. Il faudra donc
doser et hybrider les différentes
approches et solutions. Un autre
point, tout aussi stratégique,

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