SIGMAG - N°29 - Juin 2021 - 17

PRATIQUE
passera par l'évolution des profils et
le renforcement des compétences :
« les géomaticiens doivent adopter
de nouveaux concept s, car si
le recueil de données est très
développé, il faut savoir gérer les
données dans le temps, or il y a
beaucoup d'acteurs concernés et
nombre d'outils très différents ».
L'enjeu consiste aussi à passer
d'une vision projet par projet vers
une consolidation, une capitalisation
des informations et des expériences
qui dif fuse dans toutes les BU
du groupe et permette à Egis de
proposer de nouveaux services à
ses clients.
S'IMPLIQUER EN AMONT
La normalisation fait résolument
par tie de l'ADN du groupe qui
travaille énormément sur ces sujets,
en participant aux groupes de travail
internationaux de l'ISO, du CEN de
BSi, mais aussi au sein du projet
MINnD. C'est dans ce cadre que des
avancées notables ont été réalisées
pour élargir le cadre d'application
des IFC ( ini t ialement pensés
pour le bâtiment) au domaine
des infrastructures (rails, route,
ponts, etc.), puis rapprocher BIM
et SIG, avec la mise en application
des standards de l'OpenBIM et de
l'OpenGIS. « L'interopérabilité est
un enjeu primordial ! Actuellement,
nous mettons en œuvre des ETL
comme FME pour connecter les
données des différents systèmes et
outils. Des avancées significatives
sont aussi faites dans la lecture
directe des fichiers IFC dans ArcGIS
Pro depuis la version 2.8, constate
Lionel Fabre. L'utilisation d'un SIG
présente des avantages décisifs
pour mettre en place des jumeaux
numériques, car, contrairement
aux SIG ou aux out ils de CAO
d'infrastructure, les logiciels du
BIM ne savent pas gérer la double
précision. C'est un vrai problème
pour agréger des projets sur des
territoires de grande taille ». Dès
lors l'intégration des maquettes
dans un continuum géographique
géré dans un SIG est une approche
bien plus logique.
Egis a notamment
été récompensé
pour la mise en
place de processus
avancés pour
l'intégration
BIM-SIG dans
le cadre de la
réhabilitation du
complexe logistique
et industriel de
l'Îlot Charles III à
Monaco.
« L' ét a bl i s sement d 'un po nt
entre SIG et BIM améliore déjà
les méthodes, affirme Béatrice
Ga s ser, Di re c t r i ce te c hnique
et développement durable. En
centralisant les données dans un
socle numérique commun, nous
pouvons avoir une connaissance
b e a u c o u p p l u s f i n e d a n s l a
gestion des actifs. Nous sommes
aussi en mesure d' inf luencer
avec pertinence l'emplacement,
l'orientation et même les matériaux
de construction d'une structure et
donc, d'optimiser la conception,
d'accélérer la validation des projets,
de réduire les coûts, de créer
des villes plus intelligentes et des
infrastructures résilientes ».
Programme
de 10 ans, la
construction sur
32km du tramway
de Birmingham
a nécessité une
coopération
parfaite entre BIM
et SIG.
UNE MISE EN ŒUVRE CONCRÈTE
Ces concept s étaient déjà en
devenir dans les travaux menés
pour le chantier du Tramway de
Birmingham avec la mise en œuvre
d'une plate-forme SIG permettant
d 'a c c é d er à l ' in f or ma t i o n
m u l t i m o d a l e , d e f a c il it e r
l'exploitation par tous les acteurs
et de pallier les contraintes liées
aux caractéristiques urbaines du
projet. Arnold Ledan, Responsable
de la transition numérique au
sein de la Business Unit Geo3E
(Grands Ouvrages Énergie, Eau et
Environnement) du groupe, prône
lui aussi l'utilisation systématique
du BIM et du SIG pour tous les
projets entrepris par Egis. De la
même manière que le groupe a
été pionnier dans l'utilisation du
BIM il y a déjà quelques années.
« L'interopérabilité des données
entre BIM et SIG est désormais
très satisfaisante. Dès lors, il n'est
plus question de limiter cet usage
à la phase d'exécution et au DOE
numérique », confie-t-il. D'ailleurs,
un projet à très grande échelle vient
d'être lancé avec la réalisation d'une
soixantaine de maquettes BIM
directement intégrées dans le SIG
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en IFC dès les premières phases de
conception.
Aux Phi l ippines, c'est sur la
réparation d'un ouvrage d'art de
50 ans présentant des pathologies
lourdes qu'Egis a conçu une plateforme
permettant de fusionner BIM
et SIG pour le suivi et la maintenance
curative. Initialisée il y a deux
ans, cette plate-forme agrège un
ensemble d'outils de visualisation,
d'analyse et de reporting qui tirent
profit de nombreuses briques SIG
et de données provenant de sources
temps réel acquises avec des outils
nomades ou des capteurs. L'objectif
est de suivre en temps réel le
comportement de l'ouvrage et
d'avoir une vision prévisionnelle des
opérations à mener pour en garantir
le fonctionnement et la sécurité.
Au t re exemp le à Angers où
une inter face a été développée
pour associer les informations
de projet et de planification au
contexte géographique suivi dans
ArcGIS Enterprise. Ce système de
supervision « GeoWEB 5D pour la
gestion du renouvellement urbain »
permet de suivre plus de 700
projets de réhabilitation urbaine
pour Angers Loire Métropole.
« Les informations représentées
sur la carte nous permettent de
modifier le diagramme de Gantt
en conséquence, explique Frédéric
Jehan, Chef du dépar tement
géomatique, dans un entretien à
ArcNews. Ce composant est un
facteur de différenciation énorme
pour nous. Cela nous permet de
mettre en œuvre un SIG séquencé
dans le temps af in que nous
puissions comparer visuellement le
plan d'origine dans MS Project avec
les mises à jour au fur et à mesure
que le projet se développe. Ensuite,
nous savons quels sous-projets
sont en avance sur le calendrier et
lesquels sont retardés. En spécifiant
chaque sous-projet sur une carte,
nous pouvons cliquer dessus pour
obtenir tous les détails liés à ce
projet ».
Grâce à ces approches WebSIG
à « N » dimensions, Egis met en
évidence les avantages de la mise en
œuvre d'un système collaboratif qui
rassemble plusieurs participants
dans un projet à grande échelle
sous une plate-forme géospatiale
commune. Michel Bernard
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