SIGMAG - N°29 - Juin 2021 - 48

PORTRAIT
RIEN N'EST FIGÉ, TOUT PEUT ÉVOLUER
CHARLÈNE PERRIER N'A JAMAIS FUI LES CONTRATS COURTS. ELLE LES ADDITIONNE PLUTÔT, MAIS DE MANIÈRE POSITIVE.
ILS CONFORTENT SON BAGAGE, POUR REBONDIR ET SE FRAYER UNE PLACE.
C
harlène Perrier a toujours « su
ce qu'el le ne voulait pas.
L'inverse étant un peu moins
vrai ». Un exemple ? En troisième,
elle n'hésite pas à quitter la section
« sport études natation » où elle est
inscrite depuis son entrée au collège.
« Trop de pression et de compétitions
et soudain l'idée de ne pas faire
car r ière dans ce mi l ieu ». La
Laval loise s' imagine plutôt en
professeur des écoles, partageant
sa passion pour les maths et les
sciences. Après son bac, elle s'inscrit
en Sciences de la terre et de l'univers
à l 'u n i v e r s i té du Ma n s. La
spécialisation en géologie lui fait
ensuite de l'œil avant que ses envies
la conduisent à Orléans vers le Master
« Hydrosytèmes et Environnement »,
compétences géomatique de l'OSUC.
« J'avais juste fait un peu de carto,
mais je sentais que la géomatique
pouvait me plaire »... Son stage de
fin d'études au BRGM confirme cette
i n tu i ti o n . C ha r l è n e P e r r i e r
cartographie les argiles gonflantes
par télédétection et géophysique.
« Après avoir passé près de deux
mois la tête dans les archives, j'ai
développé une base de données
géotechniques spatialisées. Puis, j'ai
réalisé mes premiers traitements
Raster sous ArcGIS ».
Le con t r at de ma i n - d 'œuv r e
occasionnelle qu'elle signe ensuite
avec l'INRA n'inverse pas la tendance,
même s' i l
ins taure une sor te
d'habitude dans l 'intermittence.
D'a b o r d , la mi s s i on s'a v è r e
CHARLÈNE PERRIER EN QUELQUES DATES
1990 Naissance à Laval (53)
2008 Bac S
2010 Licence Sciences de la terre et de l'univers au Mans (72)
2013 Master Hydrosystèmes et Environnement - Géomatique
à l'OSUC d'Orléans
2014
2015
Ingénieure cartographe à l'INRA UR Sols
Ingénieure SIG à l'INRA Infosol
2018 Géomaticienne au Conseil Régional Centre-Val de Loire
2019 Chargée SIG à TOPOS, l'agence d'urbanisme
des territoires de l'Orléanais
2020 Chargée du SIG de la CC Vallée dorée à Laigneville (60)
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intéressante, lui permettant d'établir
des plans d'échantillonnage à partir
de données de résistivité électrique
et d'images aériennes. Ensuite, son
contrat de trois mois n'est reconduit
qu'une fois et c'est avec regret
qu'elle prend congé... La situation
n'est que temporaire puisqu'elle est
rapidement embauchée par l'INRA
pour finaliser la carte pédologique
des sols de l'Aisne au 1/250.000.
Engagée pour une durée initiale
de dix mois, elle se voit finalement
désignée pour harmoniser les cartes
des sols de la France entière ! « Au
dépar t , seulement une dizaine
de départements étaient traités.
J'ai opéré des prédictions et des
validations auprès des exper ts
en carte sur une dizaine d'autres
départements. Créer une carte des
sols à l'échelle de la France est
un travail de très longue haleine »,
souligne Charlène Perrier. Pendant
plus de trois ans, elle se plaît à
affiner ses acquis techniques, depuis
la saisie d'une base de données
nationale à l'analyse et au traitement
SIG. Pour tant, ne pouvant pas
cumuler plus de quarante-huit mois
de contrats, elle doit quitter l'INRA.
Avant cela, elle se voit chargée
d'une révision de zonage des sols
agricoles défavorisés, en lien direct
avec le ministère de l'Agriculture
et de l'Alimentation. « Je dois mes
connaissances en SQL à cet te
dernière mission de trois mois ». À
son terme, elle se retrouve à nouveau
sur le marché de l'emploi, avec un
curriculum vitae solidement boosté.
ASSEOIR SA POSITION
Ainsi, Charlène Perrier ne chôme
pas longtemps. Elle repère une offre
de la Région du Centre-Val de Loire
pour mettre à jour les itinéraires
de cyclotourisme. Si le contrat est
une nouvelle fois de trois mois, la
jeune femme tente sa chance et
obtient le job. « Cette expérience
m'a démontré que j'aimais traiter
et analyser des données, quelle
que soit la sémant ique ». Sa
mission terminée, la géomaticienne
enchaine sur une autre. Cette fois,
elle renforce les équipes de Topos
pour alimenter la base de données
existante suite à une restructuration
de l'agence d'urbanisme orléanaise.
La jeune femme se montre force de
proposition, tant est si bien que son
contrat précaire se transforme en un
emploi durable. « J'ai su trouver ma
place en travaillant en collaboration
avec tous les chefs de projet et
en les épaulant de mon regard de
géomaticienne », commente-t-elle
humblement. Malheureusement
l'aventure ne dure qu'une année.
Cette fois, c'est son compagnon
militaire qui est muté : Charlène
Perrier doit déménager.
Une nouvelle page s'ouvre dans
l'Oise avec un nouveau poste de trois
ans au sein de la communauté de
communes du Liancourtois la Vallée
Dorée. L'objectif consiste à mettre
à jour, structurer et spatialiser le
SIG eau potable et assainissement.
Après avoir passé le marché SIG,
Charlène Perrier entame la refonte
du SIG sous arcOpole PRO et ArcGIS.
Elle ambitionne d'y ajouter des
compétences autour des déchets,
de la mobilité, de l'environnement...
Et si d'habitude, elle s'empare du SIG
pour cartographier et spatialiser ses
futures vacances, ou bien épauler
ses amis qui la surnomment avec
humour « SAV ArcGIS bonjour »,
elle consacre désormais une bonne
partie de son temps libre à la couture.
Depuis le premier confinement, elle
a ainsi confectionné pas moins de
200 masques de protection en tissus.
En attendant de s'engager dans une
autre aventure. Qui sait ? F.P.D-A

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