SIGMAG - N°30 - Octobre 2021 - 33

DOSSIER
OPTIMISER LES TOURNÉES
À L'AIDE D'ALGORITHMES
Pour l 'un des pl u s g r a n d s
logisticiens français, qui preuve du
côté stratégique du sujet réclame
l'anonymat, Capgemini a travaillé sur
le processus de réconciliation des
données entre les contenus fournis
par IER et les propres informations
rout ières du cl ient. Cel les-ci ,
construites tout au long d'années de
distribution, contiennent les subtilités
provenant d'une connaissance
aiguë du terrain. L'objec tif de
monitorer ainsi le réseau routier
et son évolution de la veille pour
le lendemain consiste à disposer
d'une donnée fiable et récente,
afin d'optimiser les ressources et
d'améliorer la qualité de service.
En clair : livrer le plus rapidement
possible, avec le moins de véhicules
et de personnel possible, et donc
augmenter la productivité sans
buter sur un réseau routier mal
connu et mal défini. Le client dispose
ainsi d'algorithmes d'optimisation
de tournées prenant en compte
des modifications impor tantes
tel un quartier traversé par une
manifestation et qu'il conviendra
d'éviter pour ne pas retarder les
livraisons. Pour l'heure, la prise
en compte du trafic et des risques
qui surviennent sur un trajet ne
sont pas disponibles en temps réel.
Toutefois, un calcul d'itinéraire en
amont incorporant des informations
spécifiques à une cargaison fait déjà
l'objet d'expériences concluantes.
Par exemple, un par tenaire de
Capgemini en Californie s'est attelé
à construire un calcul d'itinéraire
pour le transport de cargaisons de
vin en tenant compte à la fois de
la température extérieure et de la
variation de celle-ci le long du trajet.
Il inclut aussi l'état de la chaussée
pour faire dévier les camions de
routes abîmées par des nids de
poule et éviter d'endommager les
caisses de vin. « Les technologies
permettent aujourd'hui d'intégrer
ce genre de contraintes et de
les injec ter dans l 'algorithme
de calcul de tournée, poursuit
Mehdi Zahi. Dans les métiers de
la logistique, les algorithmes sont
importants, mais les sources de
données et leur qualité viennent
les enrichir. La gestion de trafic est
une science bien plus complexe
qu'un simple outil participatif ».
AFFINER LES ZONES
DE CHALANDISE
C'est aussi le point de vue que
partage la société suisse Inser
basée à Lausanne. Spécialiste du
traitement de la donnée SIG, la
société évolue depuis longtemps
dans l 'un i ve rs d'Ar cV i ew et
ArcGIS. Très ac t ive dans des
projets d'infrastructure routière
et ferroviaire, travaillant pour des
organismes fédéraux sur toute
la Suisse, Inser a également
l ancé ces der n i ères années
d'impor tants projets avec des
organismes humanitaires tels que
le CICR et MSF. Elle est également
présente dans le géoreporting,
à sa vo i r l 'e x p l o i t a t i on de s
données d'entreprise sous forme
cartographique, cela afin d'en tirer
des informations supplémentaires.
Ainsi, Inser a mis son expertise
au service de la société Tamédia
(rebaptisé TX Group en 2020), le
plus grand groupe de médias privé
de Suisse, éditant notamment
le quot idien « 24 Heures » et
l'hebdomadaire « Matin Dimanche ».
La diffusion de ce titre se fait d'une
manière très particulière. Il est
disponible dans des cassettes à
journaux où le magazine est en libreservice.
Comme bon nombre de
titres du pays helvète, l'exemplaire
est payable une fois retiré de sa
boite afin d'être disponible partout
et à toute heure, le titre bénéficie
d'un réseau de distribution composé
de 4.385 cassettes et points de vente
sur toute la Suisse Romande. Les
cassettes atteignent à elles seules le
nombre de 3.070 unités. Inser a été
chargé de cartographier ces points
de vente afin de visualiser quels
étaient les bâtiments qui pouvaient
en bénéficier à une distance à vol
d'oiseau de moins de 150 mètres. La
demande du groupe de presse visait
à savoir si son réseau de distribution
était bon, ni trop complet, ni trop
lacunaire. Le spécialiste SIG a ainsi
livré une « carte d'oursins », avec
pour chaque point de vente une
étoile représentant à chaque fois la
connexion avec les bâtiments aux
alentours. Ces connexions restent
purement théoriques, mais elles ont
l'avantage de montrer la distribution
de la clientèle potentielle par rapport
à un point de vente. Chaque cassette
est visualisable et « cliquable ». Les
données qui s'affichent portent sur
l'adresse, mais elles permettant
aussi de savoir si la boite est active
ou éteinte, de connaître le nombre
d 'exempl ai res vendus sur l a
semaine ou en moyenne sur le mois.
Ce travail de visualisation a mis en
évidence certains chevauchements,
de la cannibalisation de points
de vente. Il a aussi dist ingué
des zones d'ombre, avec des
quartiers densément peuplés et
à proximité desquels il n'y avait
aucun point de distribution.
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