SIGMAG - N°31 - Décembre 2021 - 28

GUIDE
GEOBIM : BIEN PLUS QU'UNE PASSERELLE
LA NOUVELLE SOLUTION D'ESRI FACILITE LA COLLABORATION ENTRE BIM ET SIG EN INSTAURANT UN LIEN DIRECT ET
UNE VISUALISATION INTÉGRÉE DE FICHIERS EN CLOUD TO CLOUD, ENTRE ARCGIS ET AUTODESK CONSTRUCTION CLOUD.
M
o n t r e -moi ! Te l le es t
l'invitation qui peut être
lancée, par exemple, entre
deux inter venants d'un projet
d'infrastructure, entre un chef de
projet et un géomaticien. Mieux
encore : avec ArcGIS GeoBIM, ces
deux acteurs peuvent « se servir »
tout seuls et d'un clic « consommer »
dans leur propre logiciel les fichiers
de l'autre, visualisant alors toute la
plus-value apportée par Revit ou
InfraWorks et par ArcGIS ! Tout cela
est possible grâce à ArcGIS GeoBIM,
une nouvelle solution disponible
depuis octobre 2021. Fait notable et
assez rare dans le monde de
l 'édition : cette of fre d'Esri est
directement valorisée dans une
page détaillée sur le site Internet
d'Autodesk, avec un lien vers celui
d'Esri... Rien d'étonnant malgré tout,
car, depuis 2017, Esri et Autodesk
travaillent en étroite collaboration
pour faciliter les échanges entre
BIM et SIG, deux environnements
connexes et complémentaires. Par
exemple, dès 2018, ArcGIS Pro était
capable de lire nativement des
fichiers BIM Revit sans aucune
conversion, et l'utilisateur pouvait
accéder à la structure d'un projet,
aux géométries 3D et aux attributs
BIM réactualisés si nécessaire. Par
la suite, ArcGIS Pro devenai t
directement connectable à Autodesk
BIM 360...
« Dans un premier temps, l'idée
a cons i s té à fa i re ven ir des
informations depuis les logiciels
d'Autodesk comme Revit ou Civil
3D dans ArcGIS et faciliter l'inverse,
à savoir l'utilisation de données
SIG dans un envi ronnement
BIM ou CAD, expl ique Gaëtan
Lavenu, responsable de la veille
technologique chez Esri France
et animateur du blog arcOrama. Il
s'agissait en quelque sorte de créer
une passerelle d'interopérabilité
entre les deux univers. Le but est
que le SIG apporte du contexte au
BIM qui, de son côté, apporte du
détail à l'outil SIG. ArcGIS GeoBIM
suit un pr inc ipe légèrement
différent, car elle est véritablement
dédiée à la collaboration et au
partage d'informations dans une
mise en contexte géospatiale. C'est
une solution SaaS lié à ArcGIS
Online -et très prochainement
ArcGIS Enterpr ise- qui sert à
faciliter l'intégration entre données
SIG sur le Cloud d'ArcGIS Online
et des contenus techniques dans
Autodesk BIM Collaborate Pro via le
Cloud Autodesk Construction Cloud.
Cela en évitant toute conversion ».
LIENS DYNAMIQUES
Si elle est une solution développée
par Esri, GeoBIM repose en grande
par tie sur Autodesk Forge qui
sert à visualiser les documents
et de construire des workflows
à travers dif férents outils que
les utilisateurs d'Autodesk ont
l 'habitude d'utiliser. Quant au
fonctionnement de GeoBIM, il est
assez simple, ressemblant plus
à une application de « par tage
d'écran » qu'à une « armoire à
plans ». D'abord, il faut activer les
extensions des deux côtés (chez
Esri, elle revient à environ 250 euros
par an, par utilisateur nommé.
L'abonnement mensuel à Autodesk
BIM Collaborate Pro coûte un peu
moins de 160 euros). Après, il faut
créer son écran en disposant ce que
l'on veut voir, de la même manière
qu'on le réaliserait avec Experience
Builder : gestion de documents (à
travers Autodesk Docs), viewer 3D,
tableau de bord, etc. Chaque fenêtre
peut ensuite être redimensionnée
ou repositionnée selon ses besoins.
« Avant d'accéder aux ressources
côté Autodesk, l'utilisateur crée un
projet avec ses données 2D ou 3D
SIG. L'important est alors de vérifier
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que, côté Autodesk, les fichiers de
conception ou autres documents
techniques sont correctement
géoréférencés. C'est grâce à cela
qu'ils pourront être correctement
liés aux entités de couches SIG
ArcGIS. Dès lors, l'utilisateur n'aura
plus qu'à cliquer par exemple sur
l'emprise d'un terrain pour ouvrir
la maquette BIM 3D ou accéder au
fichier dans son format natif (DXF,
DWG, PDF, IFC, etc.). À l'inverse, il
peut cliquer sur une conduite pour
voir le réseau dans sa globalité.
L'utilisateur bénéficie aussi d'outils
comme des Dashboa rds qui
peuvent, par exemple, faire des
synthèses, vérifier l'avancement
d'un projet et le mettre en parallèle
d'un calendrier financier ».
Dans tous les cas, ce qui est
bluf fant, c'est que la moindre
modification du moindre fichier
source est instantanément mise à
jour pour l'ensemble des personnes
connectées au projet via GeoBIM.
Cela va par exemple être très
intéressant pour la gestion des
réserves. C'est une phase souvent
délicate et par fois longue qui
nécessite à la fois de visualiser là
où sont les problèmes et d'accéder
aux documents techniques pour
les corriger. La solution permettrait
d'avoir une vision globale, rafraîchie
en temps réel, pour caractériser
les points en défauts, prioriser les
interventions et planifier les levées
de réserves, tout en gérant l'aspect
financier et opérationnel.
Ainsi, les possibilités offertes par
ArcGIS GeoBIM semblent très
variées, pour une solution qui va
intéresser aussi bien les chefs
de projets AEC, les décideurs des
équipes de conception (architecte
ou ingénierie) ou bien encore les
propriétaires et acteurs en charge
de la maintenance de l'ouvrage
une fois livré. De fait, les maîtres
d'ouvrages et gestionnaires se
reposent de plus en plus sur une
approche spatiale et l'utilisation du
SIG dans la période qui reste la plus
longue du cycle de vie d'un bâtiment
ou d'une infrastructure.
X.F.

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