SIGMAG - N°33 - Juin 2022 - 43

MÉTIER
un suivi individualisé pour maintenir
le lien », détaille Fabien Vary.
Graph Land n'avait pas non plus
développé d'offre à distance avant
la pandémie, recevant trop peu
de supplications pour amor tir
les investissements inhérents.
« Nous avons décidé de prendre
le train en marche en débutant
par des périodes test avec des
cours collectifs réunissant quatre
col l aborateurs à dis t ance le
matin. Nous ajoutions une heure
individuelle l 'après-midi pour
maintenir le confort du formateur
et év i ter le dé c rochage des
participants. Nous avons ensuite
assoupli ce système, car, bien que
très efficace, l'heure individuelle
devenait complexe à gérer au
niveau des RH », témoigne Laura
Ferreira chez Graph Land. Le
centre de formation a dû adapter
en conséquence sa pédagogie.
« Utilisant beaucoup l'espace en
salle de classe, j'essaie à distance de
trouver des exercices plus parlants
d'après les groupes de niveaux
que nous avons mis en place pour
affiner l'accompagnement », illustre
Julie Ducros, formatrice au sein de
Graph Land.
D'autres organismes ou cabinets
de formation avaient déjà misé
sur le distanciel, bien avant le
con f i nemen t . Ce r tes mo i n s
challengés, ils ont dû basculer quasi
du jour au lendemain toutes leurs
formations à distance. Esri France
n'a pas pu s'appuyer sur l'outil
technique en sa possession qui
obligeait le formateur à se rendre
dans ses locaux, mais sur la solution
éprouvée par ses homologues au
Canada et aux États-Unis. « Comme
nous avions déjà les suppor ts
pour les formations à distance,
les formateurs ont sur tout dû
travailler sur leur manière d'animer
une formation à distance. Cela
demande plus d'interactions et
de temps de pause pour éviter les
décrochages. Par chance, l'une de
nos formatrices est passée par Esri
Canada. Elle a pu transmettre ses
astuces et ses conseils aux autres
formateurs », explique Renaud
Michon. Ailleurs, l'équipe du portail
FormationSIG.com, qui réalisait
20 % de ses formations à distance
avant mars 2020, avait déjà modifié
le contenu de ses programmes et
autres règles d'usage. « À distance,
nous avons diminué la voilure,
réduisant le nombre de thèmes
à aborder de 10 à 15 % sur les
formations les plus techniques.
Nous avons instauré des ruptures
plus régulières, avec une pause
quasiment toutes les heures,
contre une le matin et une l'aprèsmidi
en présentiel », indique Fabrice
Lartigou, responsable d'agence et
pédagogique chez arx iT. IdGeo n'a
pas non plus été pris au dépourvu
par l'épidémie, ayant mis au point
en septembre 2019 une formation
Technicien géomaticien 100 % à
distance pour le compte de la Région
Occitanie. « Nous avions eu le temps
de monter en compétences, de
réviser l'ingénierie pédagogique
et d'adapter les plannings, en
réservant les créneaux matinaux
aux apports théoriques et l'aprèsmidi
aux travaux pratiques dans
un souci d'ef ficacité », informe
Renaud Lahaye, gérant d'IdGeo. Le
centre de formation professionnelle
spécialisé dans la géomatique et
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la télédétection a également mis
en place un accompagnement
personnalisé, à raison d'un rendezvous
individuel tous les quinze jours
en visioconférence, de manière à
entretenir le lien avec les stagiaires
et ainsi éviter les décrochages
scolaires. En fin de compte, la
formation géomaticien 100 % à
distance enregistre un taux de
réussite de 90 %, équivalent à celle
menée en présentiel...
UNE EFFICACITÉ APPRÉCIÉE
ET APPRÉCIABLE
Alors, y a-t-il un inconvénient ?
« À distance, les liens d'amitié qui
peuvent se créer entre tous les
membres d'une promotion sont
nettement moins forts », constate
Renaud Lahaye. Du point de vue
des formations courtes, si certains
c l ients ont préféré repor ter,
d'autres ont adhéré au concept,
bien plus qu'elles ne l'auraient
imaginé. C'est le cas d'Altitude
Infrastructure qui, après un essai
fructueux, commandait une dizaine
de sessions à distance. « Alors que
l'entreprise était très friande du
présentiel, elle privilégie désormais
le distanciel. Cela s'explique aussi
par sa structure, géographiquement
éclatée sur le territoire national, qui
rend plus compliqué et coûteux
le rassemblement des équipes »,
analyse Renaud Lahaye. En fait,
si la pédagogie à distance a été
largement éprouvée, les formateurs
n'ont eu le choix de s'adapter. Tous
ne partagent donc pas le même
avis sur la question. Par contre, ils
admettent massivement soigner
leur préparation et se servir le
jour J des solutions d'animations
collaboratives disponibles
SIGMAG
http://www.FormationSIG.com
SIGMAG - N°33 - Juin 2022

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