SIGMAG - N°35 - Décembre 2022 - 13

PRATIQUE
pas si simple, avec de nombreux
ac teurs présents (commune,
EPCI, Dépar tement, Région) et
plusieurs modèles de données
qui se confrontent. « C'est un sujet
de société, culturel, mais aussi
technique, explique Denis Lainé. Il
s'agit de définir un mode opératoire
de saisie et de mise à jour à
l'échelle régionale, uniformiser les
process, le qui fait quoi ». L'objectif
se complique avec la volonté de
s'inscrire dans un schéma partagé
pour intégrer les données dans OSM
qui apporte son lot de difficultés.
Malgré un retard assumé, le dossier
progresse bien et des tests de saisie
sont menés avec le département
pour déterminer la bonne manière
de le gérer. Pour aller plus loin en
termes d'intermodalité, le service va
mener en parallèle un travail sur la
gestion des arrêts et l'accessibilité
dans le cadre d'un gros projet de
bus.
UNE APPROCHE PRAGMATIQUE
Le GeoBIM est aussi un sujet bien
identifié avec la modélisation du
territoire et des bâtiments ou
infrastructures avec les SIG. Avec
une formation initiale en génie
civil et bâtiment, Denis Lainé
avoue être passionné par les
possibilités offertes pour analyser
les contraintes et les opportunités
d'aménagement . Un Cadastre
solaire a été constitué en 2019,
accessible en interne via ArcGIS
Online. Mais c'est aussi avec la
thermographie réalisée dès 2010
sur l'agglomération de Cherbourg
que des retours intéressants ont
été obtenus à travers des échanges
très interactifs avec les citoyens.
Une présentation où le SIG a montré
toute sa plus-value et permis de
toucher près de 3.000 foyers, sur
les 30.000 concernés par le relevé
thermographique.
Plus récemment une maquette
3D du terr itoire a été publ iée
sur ArGIS Online. Une opération
jugée suffisamment simple pour
être vite engagée : « L'application
a été conf igurée sans aucun
développement, à l'aide du modèle
ArcGIS Instant App « Visionneuse
3D » qui fournit déjà par défaut
des outils utiles pour appréhender
le territoire ». Mais pour aller plus
loin, ce ne sont pas tant les moyens
techniques que les ressources
Dashboard de suivi
des fuites sur le
réseau mis en place
par la Direction de
l'Eau.
humaines qui font défaut. « Compte
tenu des tensions sur le marché de
l'emploi local, il est déjà très difficile
pour nos collectivités de retenir
des dessinateurs AutoCAD. Alors,
trouver ou former un manager ou
un projeteur BIM, est un véritable
challenge, commente Denis Lainé.
Mais notre vision reste pragmatique.
Si le Cotentin ne se positionne pour
l'instant pas dans une approche de
Smart Territoire, l'attente en termes
d'indicateurs et d'outils d'aide à la
décision reste très forte. La mobilité
et la data visualisation sont donc
des actions prioritaires. La Direction
mise sur les tableaux de bord et
un travail de pédagogie est déjà
bien entamé, par exemple avec la
Direction de l'Eau qui a mis en place
des outils de suivi. Des exemples
qu'il faut maintenant consolider en
poussant la DataViz auprès des élus !
« Depuis 20 ans, nous sommes
dans un processus constant de
modernisation, d'adaptation aux
nouvelles technologies et aux
évolutions de l'organisation qui font
que l'on a du mal à stabiliser une
situation. C'est paradoxal, à la fois
passionnant et un peu déroutant ».
La clé pour y par venir est de
s'appuyer sur les compétences et
les moyens de toute la collectivité
et de nouer des partenariats au
bon moment. À l ' instar de ce
qui se pratique avec la Direction
informatique : « nous n'avons pas
de problème d'égo ou d'envie
de gérer les développement s
liés au SIG de façon unilatérale.
Des développement s via l 'API
d'Esri sont donc envisagés par
la DSI avec laquelle la Direction
géomatique entretient d'excellents
rapports ». Ainsi, la modernisation
du SIG du Cotentin autour des
outils ArcGIS et arcOpole va bientôt
rentrer dans une nouvelle phase
avec la mise en œuvre en 2023
d'une infrastructure mutualisée
d'exploitation. Elle capitalisera
l 'expérience des utilisateurs et
celle des géomaticiens pour faire
face à l'augmentation du nombre
d'utilisateurs et à l 'expansion
des usages du SIG à l 'échelle
d'agglomération. Michel Bernard
TOUTE L'IMAGERIE CALCULÉE SUR ARCGIS ONLINE
Dans le cadre de la migration de l'infrastructure SIG, le service a réalisé un gros travail de
consolidation de son archive de données images en exploitant les outils disponibles sur
la plate-forme Cloud d'Esri pour recalculer l'ensemble des caches, désormais stockés en
ligne. Les données remontent à 1920 pour les premières photographies aériennes, d'une
résolution de 0,75 m. Outre les Orthos de l'IGN à 20 cm, des couvertures spécifiques ont
été réalisées au fil des années avec une mise à jour en 2021 qui couvre 567 km² (un tiers
du territoire) avec une résolution de 5 cm. Une zone du front de mer a même été relevée à
2 cm sur la commune d'Urville-Nacqueville. Viennent également s'ajouter quelques plans
historiques des 18 et 19e
siècles.
Échelonnée sur plusieurs mois, l'opération s'est avérée assez complexe et a nécessité un
support important de la part d'Esri du fait de son caractère assez unique. Le volume total
actuel du cache ainsi calculé est d'environ 800 Go. Le choix initial a été de maintenir les
deux systèmes de projection CC49 et WGS84, mais après les retours d'expériences, seul
le WGS84 sera maintenu. Pour le Cotentin, les avantages de cette solution sont multiples.
« Nous avons pu libérer notre infrastructure interne et obtenir des gains en rapidité
de l'ordre de 3 à 5 fois supérieurs à nos capacités de diffusion », explique Denis Lainé.
Cette opération est facilitée par le
contrat EA que l'agglomération
a signé avec Esri France : « nous
disposons d'un capital de crédits
importants qui s'avère largement
suffisant pour couvrir nos besoins
en géo traitements et stockage des
données » !
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