SIGMAG - N°36 - Mars 2023 - 30

DOSSIER
restreinte avant de l'étendre
dans un futur plus ou moins proche
à l'ensemble de l'agglomération
bel fo r t a in e . L a c ol le c t i v i t é
tente aussi de réduire l'impact
environnemental de ses activités
de service public, par exemple dans
la collecte des déchets ménagers.
L'objectif est de réduire les tournées
des camions afin de réduire les
émissions de CO2. Pour y parvenir,
le Grand Belfort a fait l'acquisition
de la brique GeoEvent Server de
chez Esri qui va lui permettre de
collecter en temps réel des données.
Le serveur sera alimenté par des
capteurs insérés dans les points de
collecte volontaire pour mesurer en
temps réel le niveau de remplissage.
Pour l'heure, 500 conteneurs sont
en cours de déploiement, avec
l'objectif d'at teindre d'ici 2024
les 1.200 conteneurs sur les 52
communes de l'agglomération. « Le
projet est de généraliser les capteurs
et de capitaliser des données pour
réduire les tournées de collecte et
donc l'impact climatique induit par
une moindre consommation de
carburant, résume Mathieu Fournet,
directeur des systèmes d'information
à la communauté d'agglomération
du Grand Belfor t. Avec une vue
en temps réel, nous espérons
supprimer un camion sur notre flotte
de quatre véhicules, soit une baisse
de 25 % des émissions carbone.
Dans les faits, cette réduction ne
sera pas effective immédiatement,
car l'année prochaine sera mise en
place la collecte des biodéchets.
Cela permettra toutefois à périmètre
constant d'absorber l'impact de ce
nouveau service sans augmenter
notre impact environnemental ».
SIGMAG
Cette plate-forme mise en œuvre
pour la col lec te des déchet s
ne s'ar rêtera pas là pui sque
l'objectif est qu'elle gère d'autres
thématiques en lien avec le climat.
Ce sera le cas pour un programme
qui optimisera la consommation
éne rgé t ique des bât iment s .
Deux ouvrages publics (une école
maternelle et un gymnase) sont en
cours d'équipement et serviront de
démonstrateurs. Bardés de capteurs
intelligents, ils renseigneront sur
l'hygrométrie, la température ou
encore les consommations afin de
prendre des actions concrètes pour
en réduire l'impact climatique.
DES HYPERVISEURS
FOCALISÉS SUR LES ENJEUX
ENVIRONNEMENTAUX
Autre grand projet : la mise en
place à partir de 2024 d'un jumeau
numérique du potentiel solaire du
bâti. Une campagne d'orthophotos
est programmée cet été sur Belfort
afin d'obtenir une représentation
en 3D plus réaliste du territoire et
simuler l'implantation de dispositifs
photovol taïques sur les toi t s.
L'impact visuel sera ainsi obtenu.
Une information précieuse pour
la ville qui possède un classement
important aux Bâtiments de France.
Le périmètre du jumeau numérique
sera par ailleurs étendu d'ici 2024
à la totalité de l'agglomération
de manière à pouvoir proposer
aux mairies et aux communes de
regarder le potentiel solaire à
exploiter sur leurs propres bâtiments
publics. « La résilience climatique est
devenue une thématique prioritaire
qui nous oblige à travailler sur de la
prospection à court terme, résume
30
Util isation des vues
immer s i ves dans le
jumeau numérique du
Grand Belfort.
Capture de la couche
GEMAPI/PAPI autour
de l'aéroport de Toulon-Hyères.
Anthony
Merour, responsable et
administrateur SIG et chargé de
mission open data au Grand Belfort.
Il nous faut donc trouver les outils
adaptés à des besoins urgents avec
une mise en production rapide.
Nous faisons ainsi en sor te que
tous les deux ans, notre territoire
qui comprend 700 km de voies soit
couvert en vue immersive. Toutes les
couches métiers dont nous avons la
connaissance dans notre SIG y sont
représentées, des réseaux d'eau aux
réseaux électriques en passant par
les caméras de vidéosurveillance
ou encore les bancs publics. Des
couches environnementales y ont été
progressivement ajoutées comme
les déversoirs d'orage ». Avec trois
bassins versants, le Grand Belfort
comprend en effet des périmètres
d'inondation, voire de sécheresse,
plus impactés que d'autres. Les
zones a rg i leuses éga lement
présentes sur le territoire sont
ainsi particulièrement surveillées
en période estivale, d'autant que
l'agglomération commence depuis
quelques années à manquer d'eau.
SIGMAG - N°36 - Mars 2023

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