Repères - N°40 / Janvier 2019 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 6

Piscine de désactivation à la centrale
de Saint-Laurent (Loir-et-Cher).

Piscine
d'entreposage des combustibles usés
Légendexxxxxxxx
surxxxxxxxxxxxx
le site de La Hague (Manche).

Combustible nucléaire usé

Entreposage à sec ou en piscine :
deux options passées au crible
Faut-il entreposer le combustible usé en piscine ou à sec ? La commission d'enquête
parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires a écouté le point de vue
des experts sur les enjeux de ces deux solutions.

e législateur doit s'appuyer sur des
expertises pour éclairer ses choix en
matière de sûreté et de sécurité nucléaires », confie Paul Christophe, président
de la commission parlementaire d'enquête.
Dans son rapport remis le 5 juin 2018, l'Institut examine la sûreté des deux méthodes
d'entreposage du combustible usé : en piscine et à sec. Il s'appuie sur les expériences
de différents pays. Une quinzaine d'experts
de l'IRSN ont été mobilisés pendant deux
mois. « Le rapport ne recommande pas une solution plutôt qu'une autre. Il met en évidence
la complémentarité des deux pratiques, qui
répondent chacune à des besoins bien définis.
Le choix de l'une ou de l'autre, après une phase
initiale de refroidissement nécessairement en
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piscine, dépend largement des choix nationaux
en termes de gestion des combustibles usés et
des besoins associés, notamment celui de les recycler ou non », précise Paul Christophe.

Veiller à la tenue mécanique
des gaines
Lorsqu'il est déchargé des réacteurs, le combustible usé a une puissance thermique élevée qu'il est nécessaire d'abaisser en dessous
d'environ 6 kW pour pouvoir le transporter
et le soumettre à la filière de gestion retenue. Quelles que soient sa composition et
sa destinée, le combustible usé passe toujours par une première phase d'entreposage en piscine de désactivation sur le site
de production. Ensuite, les deux pratiques

d'entreposage - à sec et sous eau - sont observées de par le monde. Le choix dépend
de la pratique de gestion du combustible.
Lorsqu'il n'est pas recyclé, ce qui est le cas
dans la majeure partie des pays, il est placé
dans un entreposage à sec, à condition que
sa puissance thermique soit descendue en
dessous d'environ 2 kW. « Cette phase peut
durer de trois à cinq ans pour les combustibles
à base d'uranium enrichi [UNE] et à base
d'uranium de retraitement réenrichi [URE],
explique Frédéric Ménage, spécialiste de
l'expertise de sûreté. Pour les combustibles
à base d'uranium et de plutonium [MOX],
cela peut prendre plusieurs dizaines d'années
car leur puissance thermique est plus élevée et
décroît plus lentement. »

FAITS ET PERSPECTIVES

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