Les Clés de la presse - Magazine n°52 - 15

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Les Clés de la presse - n°52, novembre 2019

Marie Claire mise sur l'éducation
Pour le groupe Marie Claire, l'avenir passe par la formation, l'international et le numérique, avec l'ambition d'accélérer significativement
les diversifications, notamment événementielles.

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Un terme s'impose à Marie Claire
comme une raison d'être pour les années
qui viennent, la diversification. Sur
ce créneau, l'ambition du groupe est de
taille : elle doit représenter 30 % du
chiffre d'affaires et 40 % du résultat
net. Les activités de diversification
s'articulent en trois pôles : Marie
Claire licensing, Marie Claire academy
et Marie Claire beauty. Pour exploiter
le potentiel de ses marques, le groupe
s'appuie sur la force de leurs
audiences et sur leur potentiel à l'international, notamment leur notoriété
et le développement de leur écosystème
éditorial, à travers des expériences,
des événements et des formations. « La
politique d'innovation doit embarquer
les équipes, cela se traduit par une
fusion des rédactions Web et print, des
conférences de rédaction conjointes,
des synergies entre les titres..., développe Gwenaelle Thébault, directrice
générale déléguée du groupe. Notre
stratégie consiste à proposer une voix
unique sur l'ensemble des supports, un
socle de valeurs liés à la beauté, au
bien-être et au féminisme, et de partir
de ces assets pour renforcer la crédibilité, les audiences et l'influence,
notamment à l'international. »

La formation, un enjeu de
diversification
En 2019, le groupe a lancé une édition en Argentine avec l'objectif
« d'être aussi puissant que Vogue et
Elle ». Les efforts concédés portent
leurs fruits : les 30 éditions de
Marie-Claire comptent pour 38 % du
chiffre d'affaires et touchent une
audience de 80 millions de lectrices
chaque mois. Le chiffre d'affaires
digital a progressé de 20 % en 2018 et,
dans certains pays, notamment en Asie,
le poids du digital est supérieur à
60 %. L'un des enjeux de croissance se

Gwenaëlle Thébault, directrice générale
déléguée du groupe Marie Claire

situera sur le continent asiatique,
avec des produits en licensing.
La politique d'innovation de
Marie-Claire passe aussi par une
exploitation concrète de ses atouts :
des marques solides, des territoires
d'expertise (beauté, mode, vin) et des
audiences qualifiées. Pour capitaliser sur ces leviers, le groupe a entrepris une série de prises de participation et d'acquisitions ces dernières
années. L'entrée, en juillet 2018, au
capital du groupe Keatis, spécialisé
dans la formation aux métiers de l'esthétique, a donné lieu à la création du
label Marie-Claire academy, une structure dédiée à la formation des métiers
de la beauté. Toujours dans le domaine
de Franck Thomas formation, fondé par
le meilleur sommelier de France et
dédié à la formation des métiers de la
sommellerie et de la gastronomie. Ce
rapprochement permet à la Revue du vin
de France de proposer des cycles de
formation pour les amateurs d'œnologie
à Paris et en régions.
Dans le domaine de la beauté, le
rachat de France lab en 2015 a donné
naissance au pôle Marie Claire beauty,
une structure chargée d'élaborer des
stratégies marketing pour des entreprises du secteur, en s'appuyant sur
les annonceurs luxe habitués des magazines et l'expertise des journalistes.
Pour pallier la baisse structurelle de
la diffusion print, les marques fortes
du groupe sont mises à contribution

pour aller chercher de nouvelles
pistes de revenus et de croissance.
Parmi les derniers projets en date :
les soirées-concerts gratuites de Stylist, les expositions photo de Marie
Claire maison à l'Hôtel de Ville, les
rencontres et salons B2B de la Revue du
vin de France... « Les expériences peuvent être ponctuelles, avec des expositions de photo, mais l'idée est aussi
de pérenniser ces initiatives pour
construire une rentabilité dans la
durée », ajoute Gwenaëlle Thébault.
Ces rendez-vous avec les lectrices
sont également un point de contact avec
les annonceurs qui, sous forme d'opérations spéciales, complètent le
modèle économique du groupe.

A chaque marque un projet
La digitalisation des titres est
également un chantier majeur pour le
groupe qui compte trois sites gratuits
principaux (Marie Claire, Cosmopolitan et Magicmaman) et le site freemium
de la Revue du vin de France. L'abonnement numérique, via des offres exclusivement digitales ou couplées avec le
print, commence à faire son apparition
sur les sites de Marie Claire idées et
de la Revue du vin de France, et pourrait être amené à se généraliser sur
les autres sites du groupe. « Nous
avons amorcé cette réflexion en réservant les contenus à valeur ajoutée, les
notations de domaines viticoles ou les
tutoriels DIY, pour les abonnés », nous
détaille Amalric Poncet, directeur
délégué en charge des activités digitales. Chacune des marques travaille
sur des opportunités similaires, poursuit-il, que ce soit sur les plateformes ou les formats.
Pour aller toucher de nouvelles
audiences, Cosmopolitan a fait partie
des tous premiers éditeurs français à
s'embarquer dans l'aventure Discover
de Snapchat, et s'apprête à lancer un
programme natif pour les Shows de Snapchat. Côté podcast, Marie Claire,
Cosmo et Magicmaman ont lancé leurs
propres programmes en propre ou en
coproduction avec des annonceurs.
Mathilde Joris
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