Les Clés de la presse - Magazine n°52 - 22

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stratégie d'éditeurs

Les Clés de la presse - n°52, novembre 2019

Bayard
croit toujours au papier
Fort de bons résultats financiers, le groupe Bayard accélère
son développement, en France autour de
la marque la Croix et de la presse jeunesse, et à l'international, notamment en Chine.

La Croix l'hebdo, un enjeu
à haut risque
C'était l'un des lancements les
plus attendus dans la presse quotidienne. Après deux ans de travail et un
report de plusieurs mois, la Croix a
enfin lancé en octobre son hebdomadaire, une offre éditoriale qui remplace sa formule du week-end. La Croix
l'hebdo fait le pari du temps long, de
la réflexion et du décalage avec l'actualité. La ligne éditoriale s'attache
à proposer un espace à rebours de
l'info foisonnante, pour mettre en

N° 1 | CONVERSATION
AT
: ALAIN JUPPÉ- EXPLORER : LE BUREAU DES RETROUVAILLES
V

Bayard peut sabrer le champagne.
L'année 2018 s'est achevée sur un résultat financier en nette hausse. Le
groupe de presse (la Croix, Pèlerin,
Notre temps, Okapi) et d'édition jeunesse (Petit ours brun, Tom Tom et
Nana) a enregistré un résultat net de
3,9 millions d'euros, contre 300 000
euros l'exercice précédent.
Parmi les 150 publications du
groupe, les titres jeunesse se sont
particulièrement illustrés et représentent la moitié du chiffre d'affaires. Côté presse grand public, les
ventes sont un peu moins florissantes.
La diffusion France payée de Pèlerin a
baissé de 7,28 % tandis que Notre temps
a perdu 4,22 % d'abonnés. A la Croix,
les ventes numériques lui permettent
de maintenir sa diffusion. C'est
d'ailleurs tout l'enjeu du groupe pour
les prochaines années, qui fonde beaucoup d'espoirs dans la capacité du quotidien à recruter des abonnés numériques.

NOUVEAU

Esp.,
p , Ital.,
It , Lux. : 4,50 € - Liban : 10 000 LBP - Mar
Maroc : 45 MAD - Guadel., Martin.,
Île de la Réun.: 4,50€ - Guyane fran : 6 € - Nouvelle Cal.,Polynésie fran.: 1 200 XPF

Pascal Ruffenach, président du directoire du groupe Bayard

perspective l'actualité avec des rencontres inspirantes, des solutions
nouvelles, des débats d'idées, des
dossiers de fond sur la spiritualité,
l'écologie, la culture, la société...
« Pour survivre, les titres de presse
ont besoin d'une forte personnalité
éditoriale, expliquait Anne Ponce,
directrice de la rédaction, lors de la
conférence de présentation. Notre
conviction est d'offrir aux lecteurs
un espace de lecture apaisé, au-delà de
l'actualité, avec peu d'infos mais
traitées en profondeur, sans besoin
d'exhaustivité mais avec du débat, de
la poésie, de la pédagogie... »
Soutenu par une enveloppe de 3 millions d'euros, ce lancement s'intègre
dans une stratégie de conquête d'un
nouveau lectorat abonné avec un objectif : recruter 15 000 fidèles supplémentaires, à travers un éventail d'offres d'abonnements mêlant print et
Web. « Nous nous sommes rendu compte
que les abonnés à la formule week-end
et au digital étaient plus fidèles que
les abonnés exclusivement numériques,
nous explique Pascal Ruffenach, président du directoire de Bayard. La temporalité hebdomadaire n'est pas révolu-

tionnaire, mais elle correspond à un
rythme fort dans la vie quotidienne.
L'information en ligne a longtemps été
perçue comme un libre-service, mais
plus il y a de l'abondance, plus les
lecteurs sont en quête d'espaces clos,
de repères. » Ce lancement intervient
après une prise de conscience collective dans la profession : les plus
jeunes, « les moins de 50 ans » évoque
Pascal Ruffenach, ne lisent plus
chaque jour un journal papier, hormis
peut-être lors d'un achat spontané
après un événement d'actualité majeur.
Moins contraignant qu'un quotidien, l'hebdomadaire vise à toucher
les personnes en quête d'un temps de
lecture particulier, assorti d'un
suivi au jour le jour de l'actualité
sur Internet. L'idée pour Bayard est de
convaincre les lecteurs de s'abonner à
l'une des quatre offres couplées
d'abonnements, incluant l'accès illimité aux contenus numériques, afin de
compenser la baisse des ventes print.
Pour autant, la question des revenus
est très liée aux abonnements numériques, dont le prix plancher est de
11,90 euros pour la Croix, quand l'offre intégrale est à 38,50 euros. « Un

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