i+D - Septembre/Octobre 2019 - 28

Les affaires
du design
La pleine
conscience

Pleine conscience en pratique
Il n'y a pas qu'une seule bonne façon de pratiquer la pleine conscience. En fait,
Louise Chester recommande de la pratiquer selon les préférences individuelles
de chacun. Vivre en plus grande conscience est le voyage de toute une vie.
Mais un bon endroit par où commencer est de stabiliser son esprit au moyen
d'une forme d'entraînement à la concentration - en choisissant, possiblement,
la respiration pour ancrer notre attention, en célébrant ce moment de pleine
conscience lorsque nous remarquons que nous sommes laissés distraire,
puis en nous détendant, en abandonnant cette distraction et en ramenant
notre attention sur la sensation de la respiration », explique-t-elle.
À ceux qui disent qu'ils sont trop occupés ou qu'ils n'ont pas le temps
de méditer ou de pratiquer la pleine conscience, elle propose l'observation
suivante : « Plus vous êtes occupé, plus vous avez besoin de cette pratique !
Et les bienfaits s'accumulent rapidement. Tellement de participants à nos
programmes affirment que leurs dix minutes de pratique quotidienne leur
rendent en multiples ce temps dans leur journée et rehaussent la qualité
du travail qu'ils font. »
Ann-Marie McKelvey est d'accord, ajoutant que quelques minutes de
méditation silencieuse seulement chaque jour peuvent avoir un impact positif.
« Il y a certains élèves de notre école à qui je recommande de s'asseoir en
silence pour observer leurs pensées seulement cinq minutes le matin et cinq
minutes le soir. » Même 30 secondes de rire spontané peuvent changer la
perspective d'une personne, ajoute-t-elle. « C'est un cadeau que nous nous
faisons à nous-mêmes parce que cela modifie notre point de vue. Cela fait
bouger le chi qui stagne en nous pour que l'énergie qui est dans notre corps
commence à se déplacer - et c'est aérobique. »
Les designers et autres personnes qui commencent à s'ouvrir à la pleine
conscience et à la méditation ne sont pas obligés de le faire seuls, non plus.
Mme Chester est une ardente défenseuse des groupes de méditation, parce que
« pratiquer ensemble offre une multitude d'avantages, qui vont de créer une
culture de l'inclusion et de cohésion sociale forte, à instaurer une plus grande
joie et plus de créativité chez ceux qui viennent s'y exercer ensemble ».

« La pleine conscience, c'est une
question de formation de l'esprit.
Ce n'est pas une chose qui est
innée chez les êtres humains. »
- ANN-MARIE MCKELVEY,
MINDFULNESS COACHING SCHOOL

ROBERT NIEMINEN
est un auteur indépendant et un collaborateur
régulier aux magazines retrofit et Retail
Environments, ainsi que l'éditorialiste
d'interiors+sources.

i+D - septembre-octobre 2019

De grands pas
vers la conscience
On ne se le cachera pas : il y a beaucoup de battage sur
le sujet de la pleine conscience. Certains de ses adeptes
disent qu'il s'agit d'une panacée pour pratiquement tous
les maux, tandis que les sceptiques la considèrent comme
rien de moins que de la pure charlatanerie.
En fait, une récente étude publiée dans la revue évaluée
par les pairs « Perspectives on Psychological Science »
de SAGE Publishing révèle que « la désinformation et la
mauvaise méthodologie associées à des études antérieures
sur la pleine conscience peuvent causer des préjudices aux
consommateurs, les induire en erreur ou les décevoir ».
À ce titre, il est plus important que jamais d'avoir des
sources d'information crédibles et des pratiques fondées
sur des données probantes. Et l'on fait de grandes
avancées pour remettre les pendules à l'heure.
Par exemple, l'industrie de la santé prend note de la
recherche scientifique croissante qui explore les avantages
de la pleine conscience et qui s'oriente vers son adoption
en complément des soins cliniques. À preuve : l'école de
médecine de l'université du Massachusetts a récemment
annoncé l'ouverture de son centre pour la pleine
conscience, une nouvelle division consacrée à l'étude
universitaire de la pleine conscience. Dans une lettre aux
constituants de l'université, Eric W. Dickson, présidentdirecteur général de l'UMass Memorial Health Care,
a déclaré : « Nous savons sans équivoque que la pleine
conscience peut non seulement réduire la douleur
et la souffrance, mais qu'on peut aussi l'utiliser comme
complément aux soins médicaux de base pour une
multitude de maladies, et comme mesure préventive
pour réduire l'incidence des maladies liées au stress. »
De même, la Foundation for a Mindful Society a présenté
Mindful Cities Initiative, un nouveau projet qui vise
à promouvoir à la fois le bien-être personnel et la santé
publique grâce à la sensibilisation au sujet de la pleine
conscience. En commençant par des projets pilotes à Flint,
au Michigan, et Jackson Hole, au Wyoming, Mindful
Cities Initiative s'efforce d'apporter des programmes
fondés sur la pleine conscience dans les collectivités en
mettant les dirigeants de la ville en lien avec des ressources,
de la documentation et des partenaires afin de sensibiliser
les citoyens au moyen d'information digne de foi sur les
avantages de la pleine conscience.
Ces développements, entre autres, démontrent le potentiel
thérapeutique légitime des pratiques de pleine conscience.
Et à mesure qu'augmentera le volume de recherche, on
sera susceptible d'adopter davantage la pleine conscience.

i+D - Septembre/Octobre 2019

Table des matières de la publication i+D - Septembre/Octobre 2019