i+D - Novembre/Decembre 2019 - 24

Les affaires
du design
La propriété
intellectuelle

Protéger la valeur du travail de création est un défi que les photographes ne connaissent que trop
bien. Pour le photographe d'architecture Peter Rymwid, le processus consiste à facturer ses services
en conséquence et à travailler avec les entreprises de design et les magazines qui publient ses
photos et paient des droits, ce qui l'aide à demeurer en affaires. « Je crois que la plus importante
considération pour tous ces photographes est de commencer à penser de la même façon que
moi pour ce qui est de parler aux différentes rédactions et de protéger leur travail, explique-t-il.
Lorsqu'une personne ou une entreprise veut utiliser une photo, je leur réponds qu'ils doivent payer
pour le faire. »

John Edelman, Be Original Americas
et Herman Miller Consumer Group
(Photo : Bonnie Edelman Photography)

Trop souvent, ajoute-t-il, des images sont utilisées dans les revues ou les médias sociaux
sans consentement, ce qui gruge les profits d'un photographe - un problème qu'il résout en
travaillant avec des agences de design pour faire publier ses photos et être payé en contrepartie.
« Les photographes devraient travailler de concert avec les designers et les architectes en
vue de les publier, de manière à ce que les gens dépensent plus volontiers de l'argent pour de
bonnes photographies », dit-il.
Sur le front du design de produits, des organisations comme Be Original Americas sont le fer
de lance d'initiatives visant à sensibiliser les designers, les prescripteurs et le public au problème
des contrefaçons et à la valeur de l'appui aux produits d'origine. John Edelman, président de
Be Original Americas et président du conseil du Herman Miller Consumer Group, fait remarquer
que de nombreux consommateurs et même certains prescripteurs n'ont pas conscience qu'ils achètent
des contrefaçons ou ne comprennent pas l'impact qu'a une telle pratique sur la création de modèles
authentiques. « Au fil du temps, cela va lentement tuer la capacité de financer des concepts originaux,
révèle-t-il. Cela coûte tellement cher de faire une chose correctement et d'offrir du bon design ».

Et le coût du vol de propriété aggrave le problème.
C'est pourquoi Be Original Americas travaille
directement avec le Service des douanes et de
la protection des frontières des États-Unis pour
prévenir les contrefaçons avant qu'elles entrent
sur le marché. À ce jour, cet organisme a aidé
le service des douanes à saisir des marchandises
d'une valeur de 15,1 millions de dollars
interceptées à partir de 38 conteneurs. (Pour plus
de renseignements sur Be Original Americas,
consulter l'article « Unique en son genre » dans le
numéro de janvier-février 2018 d'i+D, p. 36.)
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Quand il s'agit de promotion et de protection des
idées créatives, les médias sociaux sont une arme
à double tranchant. John Edelman indique que,
d'une part, les plateformes comme Instagram
et Pinterest ont permis au public d'être exposé à du
design de haut niveau à une échelle sans précédent,
mais que, d'autre part, ces plateformes ouvrent
la porte à de plus grandes possibilités d'usurpation
de PI. « Les médias sociaux ont été une très
bonne chose pour le design authentique, mais ils
constituent en même temps un danger, et il faut
arriver à un équilibre, observe-t-il. Ce sont les plus
grands propagateurs de mal, mais aussi de bien,
dans le monde. »

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Victoria Reitz fait remarquer que lorsqu'un design
ou une photo sont affichés sur une plateforme
de médias sociaux, ils sont théoriquement couverts
par une forme vague de droits d'auteur (fait que
confirme David Abrahams). Mais, à moins que
son produit soit montré dans une salle d'exposition
reconnue, tout designer peut copier une idée vue
dans les médias sociaux et la présenter comme
étant sienne à un client, sans que personne ne s'en
rende vraiment compte. « Il n'y a aucun moyen
d'empêcher ça. Une fois que vous affichez quelque
chose en ligne, vous ne savez jamais où cela va se
retrouver. C'est un énorme problème », dit-elle.
David Abrahams souligne que si un concept
ou une image sont affichés sans permission, le
titulaire d'un droit d'auteur peut demander à un
site Web de les retirer, ce que bon nombre sont
prêts à faire. Il explique qu'en vertu de la

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