i + D French - May/June 2020 - 27

Collaborateurs

Alors que le monde continue de subir les effets à court terme de la pandémie de coronavirus, les gens
reconnaissent également que ses effets à plus long terme se traduiront par une nouvelle normalité qui
changera perpétuellement, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Parmi les pionniers
innovants de l'environnement construit, l'industrie du design se positionne pour contribuer à donner forme
aux produits, aux services et, surtout, aux endroits qui assureront de manière optimale la santé, la sécurité
et le bien-être de l'humanité, aujourd'hui et dans l'avenir. Nos collaborateurs à ce numéro d'i+D s'expriment
sur le sujet. - Linda K. Monroe

2. Brian Libby,
Concevoir l'avenir
Lorsque Brian s'est entretenu avec les professionnels
pour son article sur le design dans un environnement
de l'après-COVID (p. 28), il a de nouveau pris
conscience que « les designers sont des personnes

intrinsèquement optimistes qui ont toujours réfléchi
à la manière de mieux organiser nos déplacements
dans des pièces, des immeubles ou des villes », dit-il.
« Cet article m'a rappelé que chaque crise comporte
aussi une opportunité. » Par conséquent, il est lui aussi
optimiste quant au rôle du design alors que la société
va encore plus de l'avant. « Les designers sont les gens
qui vont imaginer des solutions à ces nouveaux enjeux,
affirme-t-il. Je pense que la plupart des gens croient
que nous allons évoluer vers une société ouverte
qui conservera certains aspects de la quarantaine et de
la distanciation sociale. La manière dont nous irons
de l'avant comporte un millier de petits problèmes
différents qu'il faut résoudre. Mais nos designers
d'intérieur, architectes et urbanistes ont l'expertise
voulue pour nous aider à y arriver. » Au cours
de ces derniers mois, Brian s'est occupé à terminer son
manuscrit du livre, sur lequel il dit « travailler depuis
des années », et il s'est amusé en s'adonnant à l'un de
ses nombreux passe-temps artistiques, la réalisation
de courts carnets de voyage sur film.
3. Jessica Goldbogen Harlan,
Le meilleur des mondes
Les réponses des personnes qu'elle a interrogées sur
la pandémie mondiale ont piqué sa curiosité, plus
particulièrement leur réinterprétation créative des
codes et règlements de zonage - qui font l'objet de
son article (p. 36). « Je suis fascinée de voir comment
le personnel de l'hôpital Mount Sinai a été en mesure
de créer des systèmes efficaces et efficients sous une
pression inimaginable, rappelle-t-elle. Des petites
choses simples comme rédiger les notes de dossier des
patients au stylo-feutre effaçable sur la fenêtre de la
porte ou improviser des systèmes de filtration de l'air
témoignent d'une ingéniosité qui m'a impressionnée. »
Elle croit qu'à l'avenir, les designers joueront un rôle
important à garder les gens en santé et en sécurité, tant
sur le plan physique que sur le plan psychologique. « Je
peux imaginer une tendance concernant les habitations
i+D - mai-juin 2020

et les lieux publics où l'on intègrera des éléments
de design qui amélioreront notre confort et notre
état d'esprit, si jamais nous devions affronter une
autre pandémie du genre. Des aires communes plus
grandes, des espaces extérieurs privés et de meilleurs
aménagements pour le télétravail sont ce qui me
vient à l'esprit », indique-t-elle. Personne à chats
invétérée, Jessica et sa famille ont néanmoins adopté
un chiot de refuge animalier pendant leur confinement
et, ajoute-t-elle, son opinion (désormais ancienne)
sur le sujet a changé. « C'était très amusant d'être
accompagnée de ma petite chienne dans mes
promenades... Et de voir mon quartier et notre
parc avec ses yeux à elle. »
4. Brian J. Barth,
Changement de paysage
Lorsqu'on l'interroge sur le rôle du design dans un
monde de l'après-COVID, Brian fait remarquer,
« La soudaine réorientation de notre relation à l'espace
public met clairement en lumière que les designers
professionnels joueront un rôle essentiel pour trouver
le moyen d'intégrer à long terme au tissu urbain les
récentes interventions temporaires. » En raison de
son expérience de travail pour un magazine axé sur
l'architecture de paysage, Brian était la personne
toute désignée pour écrire sur le sujet dans le présent
numéro (p. 42), bien que dans ces circonstances
plutôt exceptionnelles. A-t-il appris quelque chose
de nouveau ? Oui, affirme-t-il. « Je suis étonné de la
rapidité à laquelle les designers à qui j'ai parlé se sont
adaptés », répond-il. « Tout en passant au télétravail
et en composant avec les impacts économiques
dus au confinement, ils sont déjà au premier rang
de ceux qui sont en train de concevoir le monde de
l'après-COVID. » Brian fait remarquer qu'en tant
que journaliste pigiste, la situation n'a pas été aussi
tragique pour lui que pour bien d'autres personnes.
« Mais, ajoute-t-il, j'ai apprécié ce temps d'arrêt...
J'ai pu me mettre à jour dans mes lectures ! »

Photo 1 : Rashidah De Vore/Photo 2 : Grace Kook-Anderson/Photo 3 : Erin Brauer/Photo 4 : Christine Nobel

1. Diana Mosher,
Usine à penser
Diana se décrit comme une personne dont le verre
est à moitié plein, et elle aborde les situations
difficiles de manière positive en recherchant toujours
le bon côté des choses ou une quelconque occasion
d'apprentissage. Cela a aussi été le cas des questions
qu'elle a adressées aux personnes interrogées dans
le cadre de son article de la rubrique « Les affaires
du design » sur la communication, en temps de crise
et après (p. 22). « J'ai aimé interroger certains des
communicateurs les plus talentueux et les plus créatifs
de l'industrie sur l'aide qu'ils ou elles ont apportée
aux entreprises pour qu'elles demeurent connectées
et pertinentes, mais aussi pour mettre en place de
nouvelles initiatives entrepreneuriales, explique-t-elle.
Parallèlement, ces intendants des grandes marques
ont réussi à maintenir le ton voulu tout au long de la
pandémie, de sorte que le message ne semble pas sourd
à la tragédie plus vaste qui continue de se déployer. »
Avec les limites en matière d'interactions sociales que
tous et toutes ont connues ces derniers mois, Diana a
mis son temps à profit : elle indique qu'elle s'est mise à
remarquer, puis à documenter sur Instagram, les détails
architecturaux d'intérêt qu'elle a observés au cours
de ses promenades quotidiennes dans son quartier
de Jackson Heights de l'arrondissement de Queens,
à New York. « Même certains des bâtiments les plus
anodins comportent parfois des détails originaux
intéressants ou des améliorations qu'on y a apportées
pour rehausser leur façade extérieure. En temps
normal, je passais devant en hâte, mais maintenant je
prends le temps de m'arrêter et de faire une photo. »

i + D French - May/June 2020

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