i + D French - September/October 2020 - 39

Trouver refuge - par Brian J. Barth

Effets de la COVID ?
Les refuges pour sans-abri et les immeubles locatifs à forte
densité, de logements de soutien et de logements abordables
sont devenus des foyers d'éclosion du coronavirus. Non
seulement les gens y vivent-ils à proximité les uns des autres,
mais ils sont aussi plus susceptibles d'avoir d'autres problèmes
de santé qui compromettent leur système immunitaire et
les rendent plus vulnérables à contracter la COVID-19 que
la population générale. L'organisme CDC a publié des lignes
directrices pour de tels environnements, notamment une
augmentation de la distance entre les lits dans les refuges
et l'installation de barrières de protection.
Jill Pable dit que jusqu'à présent, les changements ont été
de nature improvisée, les designers étant aux prises avec
les implications à long terme de préserver de la pandémie les
communautés vulnérables. Mais elle remarque une
conséquence inattendue : certains refuges ont été en mesure
de déplacer des résidents dans des chambres d'hôtel du
voisinage qui sont libres en raison de la diminution des
voyages. « Cela a été particulièrement utile pour ceux qui
ont des problèmes de santé mentale. Les organismes
signalent que leurs clients sont plus calmes, probablement
en raison de l'espace supplémentaire et de l'intimité dont ils
jouissent, souligne-t-elle. J'espère que ces nouvelles données
probantes permettront de réexaminer les grands refuges d'un
œil nouveau, car les solutions destinées à des petits groupes
de personnes sont probablement une meilleure orientation
pour favoriser leur mieux-être. »
BRIAN J. BARTH
est un journaliste pigiste ayant des antécédents
en planification et design de l'environnement.
Il a collaboré à une gamme de publications,
du Landscape Architecture Magazine
à NewYorker.com.

Trouver la permanence dans un
camp de réfugiés
Antonin Yuji Maeno, cofondateur de Cutwork Studio établi à Amsterdam
et à Paris, cite une statistique choquante : la durée moyenne de séjour dans
un camp de réfugiés est de presque deux décennies. « La plupart des gens ne
vivent pas plus de sept ans dans leur appartement à Paris », dit-il, à titre de
comparaison. « Construire des camps de réfugiés non permanents n'est tout
simplement pas logique. Nous devrions construire des colonies de réfugiés
comme s'il s'agissait de nouvelles villes à leurs débuts. »
Pour soutenir ce concept contre-intuitif à première vue, Cutwork a conçu
une habitation à faible coût et de conception supérieure pour remplacer les
tentes et les cabanes au plancher de terre battue que l'on trouve typiquement
dans les communautés temporaires de personnes déplacées. Cet abri, qui
porte le nom de Cortex, peut être produit en grande quantité et érigé en
une seule journée par deux personnes. « Il n'y a qu'à y ajouter de l'eau »,
explique M. Maeno. Littéralement parlant. Les murs de cet abri sont composés
de moquette imprégnée de béton. Vous déroulez le matériau sur le cadre
en tubes métalliques exclusif à Cutwork - il est possible de couper sans
équipement spécial ni formation les pièces légères, puis de les fixer ensemble
instantanément - et vous l'arrosez. Il durcit rapidement pour devenir une
habitation ayant une durée de vie de 30 ans.
Les agressions sexuelles et les incendies sont deux dangers constants dans les
villes de tentes, mais l'abri Cortex est résistant au feu et il est livré avec une
porte verrouillable. Les murs intérieurs sont recouverts d'un tissu apaisant,
de couleur claire. Des fenêtres triangulaires qui s'ouvrent pour créer une
ventilation croisée les jours chauds sont installées dans les faîtes du toit.
L'isolant en laine de roche protège du froid la nuit. Autrement dit, c'est
une vraie maison, qui ne peut que contribuer au rétablissement de ceux qui
sont pris dans une crise de réfugiés. « Les tentes ne sont pas la bonne solution
sur le plan environnemental ou économique, car il faut tout le temps les
remplacer, explique M. Maeno. Et elles ne sont pas bonnes non plus pour
le bien-être des résidents. »

Lorsqu'elle conçoit des résidences à logements multiples,
le designer Kia Weatherspon spécifie des matériaux en
grande quantité aussi souvent que possible pour réduire
les coûts et créer des occasions d'acquisition de matériaux
supérieurs dans certaines zones.
(Photo : avec la permission de Determined by Design)

Il suffit de deux personnes non qualifiées pour construire en
une seule journée l'abri Cortex, qui a une durée de vie de 30 ans.
(Image : avec la permission de Cutwork)

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