i + D French - September/October 2020 - 46

Vie
et design
Sans obstacle

Égalité d'accès
Au Canada, Brian Everton, président de Design for All,
est l'un des chefs de file dans le domaine du design pour
les personnes ayant un handicap. Il travaille dans ce secteur
depuis plus de 25 ans, se spécialisant principalement dans la
modernisation d'une maison ou d'un environnement de travail
après une lésion corporelle, ainsi que dans la consultation
sur des projets d'architecture particuliers et des examens
en matière d'accessibilité.
Les règlements canadiens concernant l'accessibilité diffèrent
de ceux des États-Unis et ils sont antérieurs à l'ADA. Un code
national de construction modèle, qui a évolué depuis 1941
et auquel on a ajouté dans les années 1970 une grande partie
des directives relatives à l'accessibilité, normalise le travail des
constructeurs et des designers. La Loi canadienne sur
les droits de la personne, adoptée en 1977 et modifiée
en 1985, garantit que les personnes handicapées jouissent
des mêmes droits, protections et possibilités que tout le
monde. Depuis peu, l'adoption, en 2019, de la Loi canadienne
sur l'accessibilité permet de garantir encore davantage
les droits des personnes handicapées.

Les rampes accessibles du Musée canadien pour les droits de
la personne sont dotées de deux mains courantes de hauteurs
différentes pour les visiteurs de toutes tailles et de toutes capacités.
(Photo : Ian McCausland/MCDP)

Les attrayantes rampes en albâtre de part et d'autre
du Musée canadien pour les droits de la personne en
font une destination accessible à tous les visiteurs,
quel que soit leur degré d'activité.
(Photo : Aaron Cohen/MCDP)

L'un des projets les plus connus de Brian Everton est le Musée canadien
pour les droits de la personne, à Winnipeg, Manitoba, où il a travaillé aux
installations d'accessibilité pour l'ensemble de l'édifice, de rampes inclinées
partout dans le musée à une salle de changement sans obstacle qui compte
une table à langer pour adultes et un lève-personne motorisé. Une application
mobile est dotée de fonctionnalités destinées à aider les visiteurs malvoyants
et malentendants, et les écrans numériques sont dotés de claviers universels.
Mais le designer a également travaillé à plus de 300 projets résidentiels, où
il s'agissait dans bon nombre des cas de modifier la structure pour la rendre
plus accessible. Ces projets commencent habituellement par les besoins
principaux : salle de bain, chambre et cuisine. Mais M. Everton aborde
aussi des questions qui pourraient ne jamais venir à l'esprit d'un profane.
Par exemple : « La première question que beaucoup de gens posent est
pour savoir comment ils vont s'y prendre pour faire entrer dans la maison
le membre de leur famille atteint d'un handicap, dit-il. Mais mon point de
départ à moi est de savoir comment les faire sortir de la maison. Ce que
j'essaie d'établir, c'est qu'une personne handicapée doit bénéficier du même
niveau de protection et avoir deux sorties accessibles en cas de situation
comme un incendie ou une violation de domicile. » Il prend même en compte
l'accessibilité à des infrastructures de la maison comme le panneau électrique
ou le réservoir d'eau chaude. Il ajoute : « Je tente de garantir aux gens le
même accès que tous à l'ensemble de leur maison, dans toute la mesure
du possible. »

i+D - septembre-octobre 2020
i + D French - September/October 2020

Table of Contents for the Digital Edition of i + D French - September/October 2020
