Plaidoirie pour Sade Jean-Marie Biju-Duval 8 novembre 1988 Mesdames et Messieurs les hauts magistrats, Monsieur le Bâtonnier, Mes chers confrères, Puisque nous sommes entre nous... Puisque nous sommes encore entre nous... avant que ne déferlent les hordes sauvages des conseils juridiques, ces juristes de grands chemins, ces mercenaires du droit, que déjà nous entendons mugir dans nos campagnes... Avant que leurs féroces cohortes ne viennent jusque dans nos prétoires égorger nos principes, nos profits et nos rêves... Avant que ne s'ouvre l'ère des grandes invasions... Permettez-moi de commencer ce discours par un aveu ; je ne suis pas fait pour les bons sujets. Car enfin, en ce lieu et par les temps qui courent, c'est de Guizot que j'aurais dû vous parler ! De l'alliance de l'astuce et du portefeuille ! L'union sacrée du verbe et du compte en banque ! Le tout sur l'air enfiévré de « la patrie en danger ». Mais j'ai dit : S A D E. Je vous laisse le droit des affaires !