Imposer le droit l'avertir ? » Une partie de l'armée demande au pouvoir exécutif d'être autorisée à jouer pleinement son rôle de gardienne de la Nation et de la Constitution. Elle dénonce l'incohérence des ordres qui lui sont donnés habituellement. L'exécutif a fermement condamné cette intervention, annonçant une prise de sanctions contre les signataires. Dans le même ordre d'idées, faut-il s'étonner que dans un discours prononcé le 8 juin 2020, le ministre de l'Intérieur Ch. Castaner, ait déclaré : « Les manifestations [contre les violences policières] ne sont pas autorisées dans les faits car il y a un décret du Premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du confinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Je crois que l'émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent » et d'ajouter « il n'y aura pas de sanction et de procès-verbal ». Face à son incapacité à intégrer l'émotion dans la règle, l'État justifie la désobéissance à la règle au nom de l'émotion. Le retour de la violence refoulée peut à l'occasion venir de l'État lui-même via ses forces de l'ordre. On pourrait même parler d'un ensauvagement de la force publique. L'interdiction administrative puis la répression policière violente de la version française des convois de la liberté, mouvement pourtant pacifique de protestation de milliers de véhicules privés qui ont afflué samedi 12 février vers Paris en sont un exemple flagrant. La guerre en Ukraine, telle qu'elle a été gérée politiquement par le pouvoir en place apparaît également comme 125