Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 14

DOSSIER
Les mesures de radioprotection
au-delà du patient
Un patient traité en médecine
nucléaire est temporairement
une source de rayonnements.
L'IRSN explore l'élimination
des nouveaux médicaments
radiopharmaceutiques.
La radioprotection des personnes
à son contact s'améliore.
E
n 2021, un nouveau médicament radiopharmaceutique
- le lutétium 177
associé au vecteur PSMA1 - reçoit une
autorisation temporaire d'utilisation pour
le traitement des cancers métastatiques de
la prostate par radiothérapie interne vectorisée
(voir infographie p. 11). Le service
de médecine nucléaire (MN) du centre
hospitalier régional universitaire (CHRU)
de Nancy-Brabois (Meurthe-et-Moselle)
l'adopte. « Nous l'administrons à raison
de quatre à six cures, espacées de six à dix
semaines », détaille Gilles Karcher, professeur
de MN dans ce CHRU. L'Agence
nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé (ANSM) envisage de
l'autoriser pour le traitement à des stades
plus précoces du cancer de la prostate.
L'arrivée de ce médicament va accroître le
nombre de prises en charge. Plus de 50 000
nouveaux cas de ce cancer sont détectés
en France chaque année. « Le nombre de
patients traités pourrait être multiplié par
dix, anticipe Gilles Karcher. Cela nécessite
d'adapter les mesures de radioprotection
pour limiter l'exposition de l'entourage et du
personnel médical. » Sans oublier d'autres
professions : égoutiers, transporteurs...
Personnels de l'assainissement
Cette adaptation commence dès l'hôpital.
Les urines radioactives des malades sont
collectées dans des cuves de décroissance. Il
faut quatre à six mois pour que leur radioactivité
ait décru sous le seuil permettant le
rejet à l'égout2 (voir webmag).
Depuis 2019, l'application Cidrre3 développée
par l'IRSN estime la dose reçue par les
Page 14 - Repères N° 55 - octobre 2022
En cas de traitement en médecine nucléaire, les mesures de radioprotection
visent les proches du patient et le personnel médical.
personnels des réseaux d'assainissement et
stations d'épuration. Objectif : s'assurer que
les rejets ne les exposent pas à plus d'un millisievert
(mSv) par an4.
Cidrre intègre l'activité totale de radionucléides
administrés annuellement par
un service de MN et le volume d'eau usée
rejeté. « L'application est mise à profit quand
le nombre de patients augmente ou dès qu'un
nouveau médicament radiopharmaceutique
est employé », illustre Éric Blanchardon,
expert en radioprotection de la population.
L'entourage : quelle exposition ?
Quid du rayonnement émis par le
patient ? « L'enjeu est de l'estimer au plus
juste. Les précautions à prendre pour limiter
l'exposition de son entourage ne doivent
pas compliquer inutilement le quotidien de
chacun », répond David Célier, expert en
radioprotection.
Lors de la sortie du patient de l'hôpital, une
mesure du rayonnement à un mètre est réalisée.
Cette donnée, associée à un modèle de
décroissance radioactive, estime la durée
pendant laquelle des précautions doivent
être prises.
Si après administration d'un médicament
radiopharmaceutique une fraction de la
radioactivité est excrétée très rapidement,
une autre reste plus longtemps dans le corps.
En raison d'un nombre de malades potentiels
élevé, les traitements du cancer de la prostate
avec le lutétium 177 pourraient être réalisés
en ambulatoire avec une sortie le jour de
l'injection (lire p. 11). L'IRSN élabore une
nouvelle méthode de calcul de l'exposition.
« Elle tient compte des deux phases d'élimination
d'un médicament », précise David Célier.
La méthode classique a été conçue pour
le traitement du cancer de la thyroïde avec
l'iode 131. Comme l'hospitalisation dure
environ quarante-huit heures, le modèle de
décroissance considère que l'excrétion rapide
est terminée quand il rentre à domicile.
Deux mètres de distance
L'Institut explore les nouveaux médicaments
radiopharmaceutiques (lire p. 11). En 2021,
deux rapports et avis5 résument ses recommandations
pour la radioprotection.
Depuis 2020, le réseau européen Eurados6,
dont l'IRSN fait partie, évalue l'exposition
de l'entourage. Son projet combine des
© Jacoblund/iStock

Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Table des matières de la publication Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire

Couverture
Kiosque
Sommaire & Édito
TEMPS FORTS
De nouvelles préconisations pour les centrales
Des contrôles plus rapides grâce à un nouvel appareil
FAITS & PERSPECTIVES - Quels sont les nouveaux savoirs sur les transferts de la radioactivité ?
ZOOM - Ça barbote !
DOSSIER - Quelles perspectives pour le patient ?
EN PRATIQUE - Des fantômes donnent la juste dose
INTÉRÊT PUBLIC - Journées des thèses : retour sur scène
REPORTAGE - Des simulations capitales pour la sûreté
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - Couverture
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - Kiosque
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - Sommaire & Édito
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - De nouvelles préconisations pour les centrales
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - Des contrôles plus rapides grâce à un nouvel appareil
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - FAITS & PERSPECTIVES - Quels sont les nouveaux savoirs sur les transferts de la radioactivité ?
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 7
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 8
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - ZOOM - Ça barbote !
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - DOSSIER - Quelles perspectives pour le patient ?
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 11
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 12
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 13
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 14
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Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 16
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - EN PRATIQUE - Des fantômes donnent la juste dose
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 18
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 19
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - INTÉRÊT PUBLIC - Journées des thèses : retour sur scène
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 21
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - REPORTAGE - Des simulations capitales pour la sûreté
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 23
Repères - N°55 / Octobre 2022 - Le magazine de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 24
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