Dix mythes du droit public C. Sauver le service public en crise grâce au SPIC Contre le socialisme ? - À quoi allait donc servir la nouvelle notion de SPIC ? La doctrine fut nombreuse à se poser la question. Si l'on s'intéressera surtout aux propositions de Louis Rolland qui chercha à sauver la notion même de service public, citons également cet autre point de vue à travers l'idée qu'exprima le prof. Benoit (in Le droit administratif français (préc.) ; p. 788) lorsqu'il expliqua que selon lui la notion de Spic fut inventée pour limiter le nombre de services exploités en régie et - autrement dit - pour freiner le socialisme municipal et la « collectivisation de ces activités ». Sauver le service public en crise(s). - Le patronyme d'un auteur doit maintenant être « loué » (comme dans la Sarthe dont il était originaire) : celui de Louis Rolland8. En effet, à la différence d'un auteur comme Roger Bonnard (1878-1944) (in RDP 1929 ; p. 5 et s.) qui voyait en la notion de SPIC une notion « fâcheuse » ou encore « malheureuse » et avec laquelle il faudrait bien travailler, puisqu'elle était consacrée par le droit positif, Louis Rolland va adopter une posture intellectuelle inverse. Au lieu de voir en la notion de SPIC celle qui va conduire le service public à sa mort et à ses crises, Rolland a développé sa fameuse théorie des principes communs ou éléments d'un régime juridique propres à tous les services publics, même industriels et commerciaux. Ces principes ou « Lois de Rolland » s'appliquent effectivement y compris au SPIC ce qui permit à leur auteur de démontrer non seulement que le service public n'était pas mort mais encore que le SPIC en était une catégorie véritable ou « à part entière » puisque 8. Sur l'auteur et son « sauvetage » du service public, on se permettra de renvoyer à : « Louis Rolland, le Méditerranéen d'Alger, promoteur et sauveteur du service public » in Revue Méditerranéenne de Droit Public ; n° 4 ; 2016 ; p. 17 et s. 298