Repères - N°43 / Octobre 2019 - Le magazine de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire - 4

TEMPS FORTS
Audit qualité

International

IODE RADIOACTIF

35 fois

C'est l'augmentation
de la sensibilité des nouveaux
pièges à grand débit d'air
aux formes gazeuses de
l'iode. Ils sont développés par
l'Institut pour la surveillance
de l'environnement.

appareils de mesure
de l'activité de l'iode 131
sont testés dans toute l'Europe
sur les mêmes fantômes - ou
copies factices - de thyroïdes
contaminées.
L'objectif est d'évaluer
leur cohérence de mesure.

Retrouvez notre dossier Iode en page 10.

Page 4 - Repères N° 43 - octobre 2019

L'IRSN obtient le renouvellement
de la certification ISO 9001 pour toutes
ses activités et sur l'ensemble de ses sites.
Sa politique qualité, qui traduit sa volonté
d'être à l'écoute de ses partenaires et de
satisfaire leurs attentes, est ainsi reconnue.
Parmi les points forts relevés par l'Afnor :
les relations de l'Institut avec ses
nombreuses parties intéressées, dont
la société civile, et la cohérence
de l'alignement stratégique de l'ensemble
des services avec le contrat d'objectifs
et de performance. Les auditeurs incitent
cependant l'établissement à clarifier les
attentes pertinentes des parties intéressées.
Certifiée depuis 2007, la démarche qualité
de l'Institut améliore la pertinence
technique de ses positionnements et
favorise l'efficacité de son fonctionnement.
La rigueur et le cadrage imposés par la
norme sont un soutien pour l'atteinte de
ses objectifs et la maîtrise des risques.
Ce cinquième renouvellement, obtenu
après un audit sans aucune nonconformité, porte sur la période 2019 à
2022. Il sera suivi de visites de surveillance.

La certification
ISO 9001 renouvelée

Une famille dépose un bouquet sur le site de sa maison,
balayée par le tsunami, près de la centrale nucléaire Fukushima.

Gestion post-accidentelle

« Il faut associer les populations
le plus tôt possible »

t si les populations n'étaient pas du
même avis que les autorités sur le devenir des territoires contaminés après
un accident nucléaire ? Pour répondre à
cette question, Christine Fassert, chercheuse en sociologie à l'IRSN, a mené avec
Reiko Hasegawa, du Medialab de Sciences
Po, plus de 120 entretiens auprès des habitants et des autorités de la préfecture de
Fukushima depuis 2012. Appelée Shinrai,
pour « confiance » en japonais, cette recherche fait apparaître une diversité de
positions qui explique le nombre relativement élevé de non-retours1, une fois levées
les mesures d'évacuation.
« Dans la doctrine de la CIPR2, l'idée qui
prévaut est que l'attachement au territoire
amènerait les populations à revenir, même
au prix de précautions contraignantes,
comme le port d'un dosimètre, ou l'arrêt
de certaines activités, comme les balades en
forêt. En réalité, les comportements varient
selon l'âge, la situation familiale et le niveau
de confiance envers les autorités. » De nombreux parents refusent d'exposer leurs enfants à un risque, même faible, de cancer.

Beaucoup d'habitants jugent mal utilisées
les sommes importantes engagées pour la
décontamination au nom de la reconquête.
Cette recherche soulève la question du rôle
de l'expert, et notamment de la légitimité
éthique de la position officielle japonaise,
visant à rassurer à tout prix. « Ce retour
d'expérience est précieux pour les autorités
qui auraient à gérer les suites d'un accident
majeur, remarque Jean-Christophe Gariel,
directeur de la santé à l'IRSN. La situation
sera forcément unique, mais elle mettra en jeu
les mêmes complexités. Nous pouvons en tirer
au moins une leçon : il faut associer populations et autorités locales à la décision le plus
tôt possible, dès les grandes orientations. »
1. Selon le journal japonais Nikkei, le taux de retours

dans les villages évacués est estimé à 23 %,
chiffre qui prend en compte les nouveaux habitants
œuvrant au nettoyage et à la décontamination.
2. C
ommission internationale de protection radiologique
(CIPR).

CONTACT
Christine Fassert :
christine.fassert@irsn.fr

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