Le fil - N°1 - Avril 2023 - Le magazine emlyon alumni - 25

entretien
et dans le retail... C'est aussi une banque résiliente qui
a su traverser les crises et s'adapter : j'aime sa culture
d'entreprise et ses équipes très stimulantes.
Quelles ont été les étapes de votre trajectoire ?
Mes neuf années d'inspection générale, très axées " audit
et conseil " , m'ont donné une vision globale des métiers
de la banque. Je suis ensuite passée à l'opérationnel, à
la direction des paiements et du cash management : je
voulais être responsable d'une activité dont le chiffre
d'affaires serait le juge de paix tangible de mes actions.
Mon poste suivant de directrice de cabinet m'a permis
de suivre deux directeurs délégués dans un contexte
d'accélération de transformation de la banque de détail.
J'ai retrouvé une activité commerciale à New York sur
des opérations de leasing d'entreprise : une expérience
unique, sur le plan professionnel et personnel. Boursorama
a ensuite été mon premier " gros " poste de direction
d'une entité en forte croissance sur un axe stratégique
pour le groupe.
Vous êtes aujourd'hui numéro deux du réseau
SG en France. Quel est votre périmètre de
responsabilité ?
Je supervise les leviers de transformation de notre
banque de détail pour la rendre plus efficace, plus réactive
et encore plus experte. Le premier levier est le digital,
avec le développement de parcours sur le web et
l'appli, mais également les centres de relation client,
c'est-à-dire les plus de 700 collaborateurs de nos centres
d'appels qui soutiennent le réseau et vont de plus en
plus accompagner nos clients sur leurs parcours digitaux.
Le second levier est la data et ses nouveaux usages,
qui permettent de générer des revenus supplémentaires,
de réduire les coûts via l'automatisation des process et
d'améliorer la gestion du risque. J'ai également sous ma
responsabilité l'ensemble des back-offices, levier déterminant
de la qualité de nos traitements et donc de la
satisfaction de nos clients. Enfin, je supervise la direction
des paiements, qui constitue là encore un métier en
pleine évolution.
Quelle est votre feuille de route ?
Mon action s'inscrit dans le cadre du programme stratégique
" vision 2025 " . À très court terme, l'objectif est
de fusionner le réseau de la Société Générale avec celui
du Crédit du Nord d'ici à l'été 2023. Cela nous permet de
bâtir à l'horizon 2025 une banque plus adaptée aux
besoins des clients : plus réactive, avec 30 % des ventes
réalisées via le digital, plus disponible grâce à l'action
de nos centres d'appels, et plus experte via l'évolution
de notre front-office et la spécialisation de nos chargés
de clientèle, qui gagneront en autonomie et en rapidité
de décision. Enfin, nous accompagnerons nos clients
dans leurs démarches de responsabilité sociale, sociétale
et de transition énergétique par le déploiement d'offres
dédiées.
Quelles grandes évolutions la banque de détail
a-t-elle connues sur les 20 dernières années ?
La digitalisation a bousculé le modèle historique des
banques, qui s'est construit sur la proximité de leur
réseau de points de vente. Avec le digital, les clients ont
changé leurs habitudes : ils s'informent davantage par
eux-mêmes, réclament plus d'instantanéité. Les parcours
client sont multicanaux désormais et les agences sont
ainsi repositionnées pour réassurer et conseiller, que ce
soit en présentiel ou parfois à distance.
Dans la transformation digitale, où en est le
secteur bancaire français par rapport à ceux
d'autres pays ?
Tout dépend du point de comparaison. En Europe par
exemple, la Scandinavie est beaucoup plus avancée que
nous, les Pays-Bas et l'Espagne également, mais nous
devançons l'Italie. La France est dans le milieu du peloton
mais commence à rattraper son retard. Désormais,
faire ses opérations du quotidien en ligne est très courant
et l'enjeu est désormais de faire de l'appli et du web de
véritables canaux de vente.
Comment se positionne la Société Générale
dans ce paysage ?
Bien ! Notre filiale Boursorama, qui compte plus de 4
millions de clients, est le leader français incontesté de
la relation bancaire 100 % digitale et à distance. Quant
au réseau SG, nous poursuivons notre digitalisation -
notre appli est une des meilleures du marché - tout en
conservant la valeur ajoutée de notre réseau physique.
Comment vous projetez-vous dans cinq ans ?
Pour le moment, je suis mobilisée à 100 % par la fusion.
Mais dans cinq ans je me vois toujours œuvrer à la transformation
de la banque de détail : ce secteur qui est au
cœur de la vie des gens et qui subit des transformations
majeures me passionne.
Un souvenir, une anecdote de vos années
à emlyon ?
Je me rappelle la campagne intense de la Junior Entreprise...
Même si ma liste a perdu, cela reste un très bon
souvenir. À la fin de mes études, j'ai participé à un
concours marketing sur l'automobile et les jeunes, proposé
par Ford. Cette fois-ci, mon équipe a gagné !
Quels sont vos centres d'intérêt, vos hobbies ?
J'ai deux enfants adolescents : ils m'occupent beaucoup !
J'adore leur transmettre mes goûts, tout particulièrement
celui des voyages. Je possède un côté très épicurien :
j'aime découvrir de bonnes tables... et je contrebalance
en pratiquant la course d'endurance. n
le fil _ emlyon alumni _ avril 2023 _ 25
Le fil - N°1 - Avril 2023 - Le magazine emlyon alumni

Table des matières de la publication Le fil - N°1 - Avril 2023 - Le magazine emlyon alumni
