Le fil - N°1 - Avril 2023 - Le magazine emlyon alumni - 41

Julien Song (PGE19)
Ludovic Bisot (PGE87)
Maître de son destin
" L'ouverture " de carrière de Julien est on ne peut plus
classique. Double diplôme emlyon Centrale Lyon, puis
18 mois au sein d'un grand nom du conseil. Des journées
de 15 heures et un management qu'il qualifie de
" toxique " . Fin de partie. Burn-out à la clé. Démission.
Délivrance. En période de confinement, Julien rêve au
" coup d'après " : " Vivre de ma passion : les échecs. J'avais
fait partie de l'équipe de France jeunes. " La pratique en
ligne explose, boostée par la série Netflix Le Jeu de la
dame, " inspirée de l'affrontement entre l'américain Bobby
Fischer et le russe Garry Kasparov, en pleine guerre
froide... " Maître international d'échecs, Julien rêve de
devenir grand maître, la consécration suprême. Ils sont
40 en France, comme autant d'académiciens d'un jeu
" qui recense 80 000 licenciés et plus d'un million de joueurs
dans l'Hexagone " . Ils sont 800 millions dans le monde.
Le jeune homme se donne les moyens de ses ambitions,
s'entoure de deux coachs et d'un préparateur mental.
Sponsorisé par l'entreprise de cybersécurité Quarkslab,
créateur de contenus, Julien compte aujourd'hui près
de 120 000 abonnés YouTube et TikTok et 250 membres
abonnés à son club online. Il est d'ores et déjà maître de
son destin.
Les goûts et les couleurs
Bac à 16 ans, diplômé emlyon à 21 ans à peine,
Ludovic est attiré par une carrière à l'international.
Ce sera chez d'Alstom, où il devient rapidement
responsable export de grands projets
industriels. " J'ai visité plus de 50 pays en 14 ans ! "
Marié, père de trois enfants, il range ses valises
et rejoint le siège parisien de l'entreprise, s'arrêtant
aux portes du comité de direction. " Je n'étais
pas fait pour les jeux de pouvoir. " Il retrouve sa
nécessaire dose d'adrénaline au sein d'un cabinet
de conseil en stratégie. Il y passera huit ans. " C'était
intellectuellement accaparant. " Trop même. L'épuisement,
la lassitude, " et la quête de sens " s'invitent
dans son quotidien la quarantaine venue. Classique.
La suite l'est moins. Ludovic, rugbyman et
gastronome, reprend... une fromagerie à Rambouillet,
en région parisienne et la rebaptise " Tout
un fromage " ! Mieux, retrouvant son ardeur de
sportif " et le rythme intense d'apprentissage des
années prépa et emlyon " , il prépare et réussit le
concours de Meilleur Ouvrier de France ! Ludovic
mène aujourd'hui la vie qu'il aime, pleine de goûts
et de couleurs, celles, bleu blanc rouge, du col de
sa veste de travail, symbole d'excellence, " et de
plaisirs gourmands partagés avec clients et amis " .
Virginie Delmas (PGE91)
À petites touches
" Je commence à vivre de mon art " , s'excuse presque Virginie. Elle est
pourtant aujourd'hui une peintre reconnue et exposée : Salon d'Automne
(sociétaire), Salon national des Beaux-Arts (prix Taylor 2022), Salon
" Comparaisons " , Salon des artistes français (prix Sennelier 2023). Ses toiles,
à l'huile sur fond de collage, " saisissent des postures " . La peinture a d'abord
coloré une carrière dans le marketing et la communication, mais sans
passion. Nourri de multiples influences, affermi par ses études au sein de
l'École nationale supérieure d'Art de Dijon, puis dans l'atelier d'H. Legrand,
son style prend forme par fines touches successives, au fil d'une lente
maturation. À Londres, où elle déménage pour raisons familiales, elle
approfondit sa pratique. " J'ai intégré la Heatherleys School of Art, suivi des
cours à la Royal Academy, donné mes premières conférences à l'Institut
français. " De retour à Paris en 2017, elle connaît des succès qu'elle attribue
à sa " capacité de bien communiquer, rodée à emlyon ! " Mais le talent est bel
et bien là. Sous nos yeux.
le fil _ emlyon alumni _ avril 2023 _ 41
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