L’école aujourd’hui - n°2 - Octobre 2009 - (Page 38)

PÉDAgOgIE Le Bonheur de l’enfant handicapé Maurice Ringler, coll. Enfances, Dunod, 2009, 176 p., 19 €. l’angle par lequel l’auteur aborde le handicap est neuf et sans doute essentiel : ce psychothérapeute sait qu’il n’existe de “condition” de l’enfant handicapé que dans le regard des autres et que “l’on ne naît pas handicapé, on le devient” la . formule vaut pour la plupart des difficultés que connaissent les enfants, la force du discours de l’entourage ayant souvent valeur d’inscription dans un destin d’échec, d’incompétence ou d’absence de toute possibilité d’évolution. or, on sait bien qu’il n’en est rien et Maurice ringler le montre dans ce livre. lorsque parents et professionnels insistent sur le malheur apporté par le handicap, ils figent l’enfant dans l’anormalité ; lorsque l’enfant est respecté comme sujet et que son estime de soi est suffisante, il peut être heureux. le bonheur est un état naturel, dit qu’il soit) peut évoluer et progresser. cela rejoint les travaux les plus récents montrant que, convenablement pris en charge, les enfants handicapés sont “autrement capables” (voir la revue du GFeN, n° 128, 2008). l’auteur expose les situations d’enfants très dissemblables, non par leur handicap, mais par la qualité de l’accueil au sein de leur famille : les parents doivent d’abord être en mesure de “lutter contre leurs propres démons” pour accepter le handicap de leur enfant. on conçoit la difficulté de faire admettre aux parents d’enfants normaux un élève porteur d’un handicap : tous nous avons à lutter contre notre représentation du handicap ancrée dans la fatalité et l’impossible bonheur. une fois cela surmonté, tout devient possible. Marie-José Minassian Sélection L’Enfant et le religieux La lettre de l’enfance et de l’adolescence, n° 74, Revue du GRAPE, Érès, 2009, 118 p., 15 €. ringler, rejoignant en cela Spinoza, pour lequel l’aspiration à être ce que l’on est constitue la vertu suprême. Pourvu que les besoins fondamentaux de l’enfant soient pris en compte (en particulier le besoin de parents aimants et protecteurs), l’enfant souffrant d’un handicap (quel Apprendre et enseigner l’intelligence des langues. À l’école de Babel, tous polyglottes Joëlle Cordesse, préface Claudine Normand, postface Philippe Meirieu, Chronique Sociale, 2009, 192 p., 16 €. mes problèmes fondamentaux. Forte de cette idée, l’auteure est convaincue qu’il est possible de mobiliser les énergies des enfants dans une activité linguistique : à condition, entre autres, de leur faire admettre que la découverte d’une autre langue est une découverte émouvante de soi. les travaux logiques de charles S. Peirce, ceux de jakobson, et la démarche pédagogique du GFeN ont nourri la pensée de l’auteure qui a réexaminé ses propres pratiques pédagogiques. ainsi, à reprendre le schéma jakobsonien de la communication, on voit bien que le modèle scolaire de l’apprentissage des langues gomme les fonctions rendant compte des aspérités du langage, et notamment poétique, phatique et métalinguistique. À juste titre, l’auteure s’en prend également à l’instrumentalisation de la langue (vecteur de communication marchande), dépouillée de sa dimension culturelle et des interprétations créatrices qu’elle rend possible. enseigner les langues, c’est entrer dans une logique émancipatrice, ce que ce livre permet de percevoir. Géraldine Pluss l’amoureux des langues considère chacune d’entre elles comme des solutions aux mê38 l’école aujourd’hui n°2 alors que l’école se préoccupe de penser les conditions d’un enseignement du fait religieux, cette livraison montre la complexité de la question. ensemble de croyances transmises de façon inter- et transgénérationnelle, la religion relie l’homme à l’espace du sacré. les auteurs du dossier soulignent l’impact que la religion peut avoir sur la maturation psycho-cognitive de l’enfant. Très tôt, en “philosophe” l’enfant pose , des questions existentielles à son entourage. les parents l’inscrivent alors dans une filiation qui l’aide à grandir dans la protection et l’amour. aujourd’hui, le “regain religieux” pose un problème à notre société, notamment dans les institutions où, parfois pris dans leur histoire subjective, les professionnels sont embarrassés face au comportement des enfants et des adolescents. dans un souci de bienveillance et de neutralité, ils peuvent utiliser le religieux pour les aider à développer imagination et créativité. élément non négligeable de l’organisation et de la structuration identitaire de l’enfant, la croyance religieuse ne peut être simplement évacuée. Cemile Dalkiliç octobre 2009

Table des matières de la publication L’école aujourd’hui - n°2 - Octobre 2009

Couverture
Edito
Sommaire
ACTU - En bref - 3 questions à jean-jacques Barbot
- Le billet du médecin - Comment le cerveau mémorise-t-il ?
- Une année en IUFM - hier étudiant, aujourd’hui stagiaire
- L’école ailleurs - S’ouvrir au monde
DOSSIER - À l’école de la science
- Introduction
- Entretien Yves Quéré
- Analyse le jeux des possibles, le choc du réel
- Reportage ça ne manque pas d’air !
- Bloc-notes Former à l’esprit scientifique
PRATIQUES PEDAGOGIQUES - Langue et poésie
- Introduction : 3 questions à Bernadette Aubry
- Progressions cycles 1, 2 et 3
- Outils pour la classe
SELECTIONS - Nouvelles technologies
- Pédagogie
- Jeunesse cycle 1
- Jeunesse cycles 2 et 3
- Coin thématique
- Choix des correspondants
LA RECRE - Jeux
- Bulletin d’abonnement
FICHES PRATIQUES

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