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Partie 5 - La croissance, origines et enjeux
Mais R. Solow ajoute un élément à cette réflexion : la croissance des stocks de capital et de travail d'un pays
n'explique pas l'intégralité de la croissance de ce pays. Il y a donc une part inexpliquée de la croissance,
un résidu : le « résidu de Solow ». Selon Solow, pour expliquer l'entièreté de la croissance d'un pays, il faut
ajouter un autre facteur : l'amélioration qualitative des processus de production, c'est- à-dire le progrès technique
(ou encore la productivité globale des facteurs de production).
Robert Solow développe donc, en 1956, un modèle de croissance qui démontre qu'à long terme, la croissance
économique d'un pays dépend du progrès technique. Ses analyses sont confirmées par les travaux
des économistes français Jean- Jacques Carré, Paul Dubois et Edmond Malinvaud. D'après eux, le progrès
technique expliquerait la moitié de la croissance de l'économie française pendant les Trente Glorieuses (1945-1973).
Si le modèle de Solow fait avancer la réflexion sur le progrès technique et son impact sur la croissance, il présente
une limite importante en n'expliquant pas l'origine du progrès technique. Le progrès technique explique la
croissance économique d'un pays à long terme, mais l'origine du progrès technique reste inexpliquée. C'est
une variable exogène, inexpliquée, une « manne tombée du ciel ».
Une nouvelle génération d'économistes va alors chercher à « endogénéiser la variable exogène », c'est- à-dire
à expliquer concrètement l'origine du progrès technique. Leurs analyses sont connues sous le nom de modèles
de croissance endogène.
C
Expliquer concrètement l'origine du progrès technique :
les modèles de croissance endogène
Cherchant à pallier la limite du modèle de Solow, les théoriciens de la croissance endogène vont donc s'efforcer
d'expliquer l'origine du progrès technique. Les plus célèbres contributeurs de ces modèles de croissance
endogène sont les économistes américains Robert Barro (1944-), Robert Lucas (1937-, Prix Nobel de Sciences
économiques 1995) et Paul Romer (1955-, Prix Nobel de Sciences économiques 2018).
Le point commun de leurs analyses, c'est que la croissance économique s'autoentretient : l'activité économique
génère du progrès technique, et ce progrès technique contribue, à son tour, à la croissance économique. Nous
sommes ici en présence d'un cercle vertueux.
Pour les théoriciens de la croissance endogène, la croissance économique résulte de l'accumulation de quatre
types de capitaux :
- le capital physique : il s'agit du capital au sens originel du terme. La croissance économique résulte de
l'accumulation de machines, d'outils, de locaux d'entreprises, de véhicules et autres biens de production. On
retrouve ici l'explication déjà avancée chez les économistes classiques aux xviiie
et xixe
siècles, selon laquelle la
croissance économique résulte de l'accumulation du capital, au sens de capital physique et productif ;
- le capital technologique : il s'agit des technologies, des innovations de procédés, de l'amélioration
qualitative des processus de production, du progrès technique au sens étroit du terme. Nous pouvons
mentionner, parmi la multitude d'exemples existants : l'imprimante 3D, l'usine entièrement connectée ou
« industrie 4.0 », Internet, les semi- conducteurs, les puces électroniques, etc. Les innovations technologiques
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