NEOMA Alumni Mag - N°32 - Septembre 2022 - 23

SIEMENS EN CHIFFRES
GROUPE :
Créé en 1847
62,3 Mds € de chiffres d'affaires : 26 % Smart
Infrastructure, 31 % Siemens Healthineers,
28 % Digital Industries, 16 % Mobility.
303 000 collaborateurs
SIEMENS FRANCE :
Depuis plus de 170 ans en France
1,9 Md€ de chiffre d'affaires
6000 collaborateurs
4 sites industriels, plus de 50 agences
régionales, 23 sites d'ingénierie
tant, nos apprentis sont notre capital pour le futur :
nous devons en prendre soin et les retenir - c'est
une de mes priorités. J'ai aussi fixé comme objectif
que la moitié d'entre eux soit des filles. Il faut commencer
à les intéresser aux métiers de l'industrie
dès le plus jeune âge. Notre partenariat avec l'association
« Elles Bougent » permet de sensibiliser
dès l'école primaire les femmes aux carrières d'ingénieures
et techniciennes.
Est-il encore possible de réindustrialiser la
France ? Si oui, sur quels leviers faut-il jouer ?
Oui absolument et il faut désormais accélérer ! Si la
French Fab pouvait égaler la success-story de la
French Tech, portée par le dynamisme spectaculaire
de ses start-ups, ce serait génial ! Pour créer
les conditions d'un rétablissement industriel,
au-delà de la simplification des aspects fiscaux et
administratifs, il faut s'appuyer sur les nouvelles
technologies, digitaliser l'industrie et développer
de nouveaux secteurs stratégiques (les batteries
et les infrastructures de recharge électriques, l'hydrogène,
etc.) afin de regagner en productivité et
compétitivité industrielle - la France ne sera jamais
un pays low cost. En parallèle il est nécessaire de
retravailler l'image de l'industrie, pour la rendre
plus attractive, pour les jeunes notamment. Débarrassons-nous
du cliché de l'usine sale et poussiéreuse
et prenons le temps de faire connaître la
réalité de nos sites industriels high tech ! Siemens
France possède 4 sites industriels en France, dont
notre site d'Haguenau labellisé Industrie du futur.
J'invite les étudiants et les Alumni de NEOMA à
venir le visiter !
La France a-t-elle à gagner de s'inspirer
du modèle de l'apprentissage allemand ?
Faire du copier-coller n'aurait pas de sens, mais du
cherry picking, oui. Le gouvernement français a
réalisé un très important travail de revalorisation
de l'apprentissage, mais cela ne suffit pas. La
France doit s'assurer que les programmes de formation
préparent les jeunes et les moins jeunes à
la réalité des besoins des entreprises. Pour développer
cette approche, Siemens France noue des
partenariats en région avec les écoles ; nous en
discutons aussi collectivement au niveau de nos
filières et fédérations professionnelles. En Allemagne,
Siemens accueille chaque année 3 700
apprentis, dont 80 % sont recrutés. Nous n'en
sommes pas encore à ce niveau en France. PourEn
quoi France et Allemagne sont-elles
complémentaires ?
La collaboration entre ces deux grandes économies
est essentielle pour l'Europe. Par-delà les
divergences, sur la politique énergétique notamment,
les points communs existent. La coopération
entre le monde de la R&D, les organismes publics
et les acteurs économiques est déjà forte. Siemens
travaille par exemple étroitement avec la Technical
University of Munich (TUM), elle-même partenaire
du pôle scientifique et technologique de ParisSaclay.
Le couple franco-allemand a le pouvoir de
rendre l'Europe plus souveraine en développant
d'ambitieux projets industriels tels que ACC, le
futur « Airbus des batteries », fruit du partenariat
entre Total, Stellantis et Mercedes et dont nous
sommes fiers d'être partenaire technologique. De
nombreuses autres filières stratégiques ont le
potentiel de se déployer au niveau européen et
l'impulsion franco-allemande sera clé pour en
assurer la réussite.
Quels souvenirs gardez-vous de vos études
à NEOMA ?
Ceux liés aux différences culturelles. Les étudiants
français faisaient beaucoup plus la fête que les
Allemands, attachés à obtenir de bonnes notes, ce
qui était un critère de recrutement (bien plus que
le nom et la renommée de l'école). Pendant la
grève de 1995, notre recherche de stage a été
épique : les lettres de candidature n'étaient plus
acheminées par la Poste, nous mettions 5h pour
aller en voiture à Paris passer nos entretiens. Autre
surprise : pour mon stage chez DMC on a réalisé
mon analyse graphologique. Visiblement, ma
piètre écriture de gauchère leur a plu ! (rires)
Vous aimez le sport, la montagne, la littérature,
le design... et le suspense sur Netflix !
Une bonne série à nous conseiller ?
Blacklist : l'histoire d'un criminel repenti qui aide le
FBI à appréhender des terroristes dangereux. Un
excellent aperçu de la complexité humaine ! Sinon,
dans la veine comique, j'adore la série française
Family Business, qui suit les aventures d'une
famille dont la boucherie fait faillite et qui se reconvertit
en coffee-shop... ❚
Interview par Marianne Gérard
Photos Philippe Bauduin
NEOMA ALUMNI mag SETEMBRE 2022 - 23 -
NEOMA Alumni Mag - N°32 - Septembre 2022

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