NEOMA Alumni Mag - N°20 - Septembre 2019 - 27

13 % 70 %

d'écart de performance
économique entre les
entreprises qui mettent
en place des pratiques
RSE et celles qui ne le
font pas. *

des entreprises sont
conscientes qu'elles
doivent devenir
sociétales, mais seules
30 % des organisations
l'ont véritablement
effectué.**

ces sujets, non pour en faire de futurs directeurs
de la RSE ou du développement durable, mais justement parce qu'ils seront les décideurs et les responsables opérationnels de la stratégie RSE »,
démontre Sandrine Maïsano. Et cela reste tout
aussi vrai pour les postes clefs qui seront incontournables dans son soutien et sa mise en œuvre :
la direction financière, les RH, le marketing, la supply chain, etc. « Les choses vont dans le bon sens,
selon moi, estime Sandrine. Le président de Polytechnique, où je viens d'intervenir en juillet, a
décidé de rendre obligatoire la formation aux
enjeux du développement durable pour les étudiants de première année. Les directeurs de certains établissements, dont NEOMA BS, renforcent
également le nombre d'heures des cursus sur ces
sujets. »
De quoi être enthousiaste pour l'avenir (de la planète) ? Tous les intervenants ne sont pas d'accord
sur ce point. Patricia Calant reste assez pessimiste :
« Si on suit les rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), il
y a vraiment de quoi frémir. Et le réchauffement
n'est qu'une partie du problème malheureusement. » Julia Hamdi la rejoint en restant toutefois
plus nuancée : « Depuis dix ans, le greenwashing a
été laissé de côté par les entreprises et l'actualité
les pousse à agir. Une conscience s'est élevée sur
ce sujet-là, mais ce n'est, à mon sens, pas assez
suffisant et cela ne va pas assez vite. On n'est pas
prêt à faire les sacrifices nécessaires. En attendant,
on prend malgré tout le bon chemin et je reste
heureuse d'y participer. » L'optimisme vient peutêtre de la jeune génération : « Si je ne suis pas optimiste maintenant à vingt-trois ans, je ne le serai
jamais. Il faut croire que c'est possible et donner
son temps à cela », estime Céline Vienne. « Certains
experts et auteurs considèrent que la RSE est
morte et qu'il faut réinventer un nouveau modèle.
Elle aurait échoué dans sa capacité à s'imposer
dans le business. Je ne suis pas d'accord avec cette
position, mais je pense qu'effectivement, la RSE se
situe désormais à un tournant. Il y a une urgence
climatique et sociale qui la pousse de toute façon
à être efficiente. C'est maintenant ou plus jamais »,
conclut Charles Collard. ❚

123RF/ zlikovec

*Source : étude France Stratégie, 2016
**Source : Deloitte, tendances RH 2018

RSE : QUE DIT LA LOI FRANÇAISE ?
La première loi concernant la RSE en France est la loi de 2001 sur les
nouvelles régulations économiques (dite loi NRE). Elle a notamment
imposé pour la première fois aux grandes entreprises de publier un
rapport annuel extra-financier prenant en compte plusieurs objectifs de
développement durable. Plusieurs lois sont, par la suite, venues renforcer
l'arsenal législatif, comme celles issues des deux Grenelle de l'environnement, la loi sur la transition énergétique (2015) et la loi sur le devoir de
vigilance, votée en 2017. Cette dernière demande aux entreprises, non
plus un simple reporting, mais de vraies actions. Les sociétés concernées
doivent tout mettre en œuvre pour réduire les risques sociaux et
environnementaux issus de leurs activités. Enfin, la très récente loi Pacte
est venue ajouter cette année de nouvelles dispositions. Les entreprises
volontaires peuvent par exemple se transformer en société à mission
(c'est-à-dire, avec une finalité socio-environnementale). L'ensemble
de ces mesures place la France dans le haut des classements
internationaux.

Quentin Fuseau

NEOMA ALUMNI mag SEPTEMBRE 2019

- 27 -

NEOMA Alumni Mag - N°20 - Septembre 2019

Table des matières de la publication NEOMA Alumni Mag - N°20 - Septembre 2019