SIGMAG - N°39 - Décembre 2023 - 42

PERSPECTIVES
VERS UNE GÉOINFORMATION RESPONSABLE
LE NUMÉRIQUE EST OMNIPRÉSENT DANS NOTRE QUOTIDIEN, RENDANT D'INDÉNIABLES SERVICES. LE DOMAINE DE LA GÉOINFORMATION
NE FAIT PAS EXCEPTION. IL EST DONC IMPORTANT D'APPRÉHENDER SON EMPREINTE ET INFLUER SUR SON IMPACT.
Basée à Lausanne, l'Association pour le Système d'Information du
Territoire (ASIT) figure parmi les principales associations du secteur
de la géoinformation en Suisse romande. Avec l'aide du cabinet
Resilio SA, elle a réalisé une excellente brochure sur le numérique
responsable et ces enjeux pour la géoinformation. De fait, les
bénéfices du numérique sont indéniables, mais il est crucial de
comprendre ses conséquences environnementales du numérique,
qui n'est pas aussi dématérialisé que cela ! Il repose sur des éléments
tangibles tels que les terminaux, les data centers et les réseaux.
Le numérique responsable émerge comme une démarche visant
à concilier l'urgence écologique et la digitalisation progressive de
la société. Il est important de se concentrer sur la sensibilisation
aux enjeux environnementaux du numérique, la question de la
soutenabilité dans la géoinformation, et réfléchir à la mise en œuvre
de bonnes pratiques pour les organisations.
Les impacts environnementaux du numérique vont au-delà de
l'empreinte carbone, touchant aux limites planétaires, quantifiées
par neuf seuils. L'épuisement des ressources, la diminution des
ressources fossiles, la consommation d'eau douce et les émissions
de gaz à effet de serre en sont des indicateurs clés. Par exemple, la
fabrication d'appareils numériques génère des impacts invisibles : un
ordinateur portable de 2 kg nécessite 600 kg de minerais, 200 kg de
ressources fossiles et des milliers de litres d'eau douce ! Le numérique
représente donc une part significative de l'impact environnemental
mondial, avec des prévisions alarmantes pour l'avenir. Les étapes de
l'ensemble du cycle de vie des équipements numériques (extraction,
fabrication, distribution, utilisation, fin de vie) contribuent à des
atteintes environnementales, sociales et éthiques considérables.
En y réfléchissant bien, la géoinformation utilise de multiples outils
numériques tels que GPS/GNSS, Smartphones, tablettes, stations
totales, drones et objets connectés, entraînant eux aussi des impacts
liés à leur fabrication et à l'utilisation des réseaux. Ensuite, le traitement
des données géographiques nécessite des logiciels puissants,
gourmands en énergie, et des besoins matériels conséquents. Le
stockage de données, qu'il soit interne ou externe, pose des défis
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en termes de sécurité, de versioning et d'infrastructures énergivores
telles que les data centers. Quant à la diffusion des géodonnées, elle
exige des moyens variés comme des e-mails, des portails de partage
et des guichets cartographiques ; chacun ayant ses avantages et
inconvénients en termes d'impact environnemental et de gestion
des données.
Mais comment rendre tout ceci concret et passer à l'action ? L'ASIT
résume 14 bonnes pratiques pour réduire l'empreinte écologique du
numérique dans la géoinformation, notamment la sensibilisation des
collaborateurs, la nomination d'un référent GreenIT, la pérennisation
des compétences et l'engagement dans une démarche progressive. Il
est également recommandé d'agir sur les équipements en allongeant
leur durée de vie, en privilégiant le reconditionné, en adaptant les
postes aux stricts besoins métier, et d'optimiser le cycle de vie
des données. La mutualisation des développements, des platesformes
et l'introduction de l'éco-conception sont des leviers pour
repenser les services numériques. L'objectif est d'agir sur la sobriété
de l'écosystème numérique pour réduire son coût écologique au
quotidien tout en préservant les avantages de la géoinformation pour
un monde plus durable. Il semble ainsi indispensable de parcourir
cette excellente brochure qui détaillera cette rapide synthèse sur
ce sujet. Elle est librement téléchargeable (en version numérique...)
sur le site de l'association. Nos conceptions et nos usages du
numériques autant logiciel que matériel peuvent inclure une réflexion
éco-responsable non négligeable. Pensons-y non seulement en tant
qu'utilisateurs, mais aussi en tant que concepteurs ! asit-asso.ch
DANIEL RIBEIRO
DIRECTEUR DE GEODATASOLUTIONS

https://asit-asso.ch/toutes-les-brochures

SIGMAG - N°39 - Décembre 2023

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