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HISTOIRE DE LA COMMUNAUTÉ DES SUPÉLEC
comme pour l'École, qui devra accueillir des effectifs
plus nombreux. Cette réforme importante est finalement
entérinée en 1939 mais sa mise en application différée
par le déclenchement de la seconde guerre mondiale.
Entre-temps, Paul Janet était décédé le 21 février 1937.
Ses funérailles solennelles furent célébrées au sein
même des locaux de l'École à laquelle il avait consacré
sa vie.
n 1918-1939 : UNE ASSOCIATION
QUI CÉLÈBRE SES MORTS ET SE
DÉVELOPPE, MALGRÉ LA CRISE
DES ANNÉES 1930
À partir de 1919 et pendant plusieurs années, la société
amicale déploie une intense activité mémorielle,
célébrant les cent trente-huit élèves et diplômés morts
dans les combats. Une plaque commémorative est
apposée en décembre 1919 dans l'entrée de l'École. Un
« livre d'or » est publié par la Société amicale en
septembre 1921 en hommage aux camarades disparus ;
il comporte notamment une série de notices individuelles
sur chacun d'entre eux.
La Société amicale compte huit cent cinquante membres
en octobre 1920. Elle est déclarée au titre de la loi de
1901 en décembre 1921 et reconnue d'utilité publique en
février 1924, année où elle adopte de nouveaux statuts
qui explicitent ses buts : relations amicales entre les
membres, aide au placement, organisation de réunions
régulières, publication d'un bulletin, défense des intérêts
collectifs des membres, soutien aux membres et à leur
famille.
La Société amicale avait établi très tôt des relations suivies
avec l'École. Elle siégeait au Conseil de perfectionnement
dès que celui-ci fut créé en 1909. En 1923 et en 1924, elle
milite pour une réduction drastique du nombre d'élèves
admis à l'École, compte tenu d'une offre d'emplois
insuffisante sur le marché du travail, démarche qui sera
réitérée par la suite, sans aucun succès d'ailleurs !
À partir de 1929 et jusqu'à la guerre, les difficultés
économiques obèrent fortement l'action de la Société
amicale. Néanmoins elle participe activement à la
création, au début de 1929, de la Fédération des syndicats
d'ingénieurs (ultérieurement Fédération des Associations,
Sociétés et Syndicats Français d'Ingénieurs, la FASSFI).
La défense du titre d'ingénieur, menée par la Société
amicale dès la fin des années 1920, ainsi que par de
nombreuses grandes écoles et associations d'anciens
élèves, débouche sur la promulgation de la loi du
10 juillet 1934, suivie de la création d'une Commission du
titre, dont Paul Janet est nommé membre dès l'origine.
Les premiers groupes régionaux sont créés outre-mer à
Alger (1930) et au Maroc (1932).
n LA SECONDE GUERRE MONDIALE :
UN MOMENT DIFFICILE POUR TOUS
À l'École, l'année scolaire 1939-1940 s'engage à peu près
normalement, à ceci près que le nombre des élèves est
fortement réduit. En 1940, seule la section normale est
ouverte et, en 1941, les élèves admis par recrutement
normal, peu nombreux, entament une scolarité de deux
ans aux côtés de nombreux « délégués », envoyés par
plusieurs ministères, qui suivent, eux, un « stage » d'un
an. Pendant la durée de la guerre, le nouveau directeur,
Robert Gillet de Valbreuze, s'efforce d'éviter la fermeture
de l'École et l'envoi des élèves en Allemagne au titre du
STO.
Après que les Allemands eurent fait suspendre la section
radio en 1941, le gouvernement de Vichy demande à l'ESE
de la rouvrir en zone libre, à Lyon : les cours débutent
en mars 1942 et une deuxième promotion suit à partir de
décembre 1942.
Quant à la Société amicale, ses activités sont interdites
pendant l'Occupation, comme celles de toutes les
associations. Son comité continue néanmoins de se
réunir épisodiquement dans la semi-clandestinité,
jusqu'en mars 1945 et organise même, discrètement, une
assemblée générale en juin 1942. Globalement, l'activité
de la Société amicale est très réduite pendant la guerre et
l'Occupation, le bulletin cessant de paraître.
n 1945-2015 : UNE ÉCOLE
CONFRONTÉE À DE MULTIPLES
DIFFICULTÉS ET À DES ENJEUX
FÉDÉRATEURS
Une crise existentielle
Avec la fin de la seconde guerre mondiale, l'École, dont le
succès est croissant, est confrontée au besoin de former
davantage d'ingénieurs en même temps qu'elle est tenue
de faire face au développement rapide de l'électronique,
et ce au milieu de difficultés financières croissantes.
Celles-ci sont notamment liées au bouleversement
industriel qui marque cette période (en particulier les
grandes nationalisations d'après-guerre) et rend ses
partenaires traditionnels de l'industrie plus frileux pour
son financement. C'est dans ce contexte que survient
dès la fin des années 1950 l'épisode le plus important
de l'histoire de l'École sur cette période. Faute d'une
politique clairement affirmée, le directeur démissionne
en 1958 et la SFE, toujours propriétaire de l'École, prend
en main le destin opérationnel de celle-ci, appuyé d'un
représentant du Syndicat général de la construction
électrique et d'un représentant d'EDF. Une personnalité
incontestée, l'ingénieur général Bellier, est ensuite
mandatée pour construire un projet pour son avenir.
Tiraillé entre EDF qui, montant son propre projet, pousse
à privilégier l'électrotechnique et l'énergétique au
détriment de la radioélectricité et de l'électronique d'une
part, et les tenants, menés par Bernard Gaussot, d'une
École qui doit au contraire maintenir et élargir son spectre
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