L e T r a d e r p r i v é Cette déconcertante facilité avec laquelle il venait de gagner potentiellement en moins de deux heures sans se fatiguer plus que ce qu'il gagne d'habitude en deux années de labeur le plongea un instant dans un état de déstabilisante stase se demandant s'il divaguait où si tout cela était bien réel. Euphorique, tel l'alcool qui enivre très rapidement le jeune abstinent à jeun, la perspective de gagner beaucoup d'argent très rapidement grise la matière de la même couleur de celui qui d'habitude n'a ni l'un ni l'autre. La réunion du début d'après-midi fût longue, ces trois heures passées enfermé dans la seule salle, sur les six que compte pourtant l'étage, qui malheureusement ne permet de capter aucun réseau était comme se retrouver dans une grotte coupée du monde extérieur obligé à contempler les mammouths peints à la poudre soufflée magiquement sur le mur grâce au vidéo-projecteur du chef de tribu. Tandis que ce dernier estimait le nombre de bêtes que le clan allait pouvoir capturer lors des prochains mois de chasse, Selmann estimait de son côté quelle pourrait être l'étendue de sa fortune potentielle lorsqu'il sortirait de cette caverne. Au rythme du rallye entamé depuis l'ouverture de la séance il devait certainement être à près de dix ans de salaire, soit bien plus que son capital investi la veille gagné en moins de 24 heures. Les hypothèses de Selmann le réconfortèrent sur la suite de sa situation financière. La réunion s'acheva et Selmann en profita pour s'échapper sans perdre de temps car il était impatient d'aller aux nouvelles, l'horloge affichait 17 heures passé et la séance à New York avait débuté depuis plus d'une heure et demie. 36