Les Grands Concours - Politiques économiques - 1re - 169

Croissance et politique contra-cyclique

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2.1.3. L'OCDE recommande de réformer la politique éducative afin de lui permettre
de retrouver une certaine efficacité

228. Les résultats des enquêtes PISA et PIAAC de l'OCDE montrent que le niveau de
compétences est insuffisant en France dans une mondialisation où le travail non-qualifié
devient une activité privilégiée des pays émergents. Les particularités du système d'enseignement français entraînent qu'être diplômé de l'enseignement secondaire en filière
professionnel ne protège pas du chômage alors que c'est le cas dans les autres pays de
l'OCDE. Les filières professionnelles ne combinent en effet pas suffisamment études et
expériences en entreprises. La reprise d'études après 25 ans semble particulièrement difficile (1 % des 25-29 ans conte 7 % dans le reste de l'OCDE), ce qui permet de comprendre
l'écart entre le PISA et le PIAAC. Enfin, les diplômés du supérieur reçoivent en France,
en moyenne, des salaires supérieurs aux diplômés du secondaire, mais l'écart est de seulement 47 %, soit 10 points de moins que la moyenne pour l'OCDE ce qui peut limiter
l'incitation à faire des études supérieures.
Cet enseignement inadapté a des conséquences défavorables sur la croissance et l'emploi
puisque le nombre de postes vacants pour un taux de chômage donné est sur longue
période le double en France par rapport à l'Allemagne (OCDE, 2011). C'est une mesure
de l'écart entre les compétences effectives de la force de travail et les besoins des entreprises. Des mesures directes de l'inadéquation des qualifications entre le travailleur et le
poste occupé montrent que, pour l'année 2005, « la France a un taux de « surqualification »
inférieur à la Suède et aux États-Unis et un taux de « sous-qualification » supérieur à ces deux
pays » (CAE, 2014, op. cit.). La mauvaise adéquation des qualifications aux postes pourrait
en partie expliquer le faible taux d'adoption des nouvelles technologies par les entreprises.
Enfin, les réformes doivent viser l'amélioration de la qualité de la force de travail afin de
renforcer le temps passé en entreprises dans les filières du secondaire. Le nouveau Conseil
national de l'éducation en économie, créé en 2013, pourrait être mobilisé pour que la carte
des formations professionnelles évolue de manière plus réactive au niveau régional en fonction des besoins des entreprises. Par ailleurs, il semble pertinent d'accroître le nombre de
places dans les formations technologiques post-bac qui ont démontré de forts débouchés
professionnels (BTS, IUT).
Enfin, dans ce contexte, l'OCDE  formule quelques recommandations pour rendre le
système éducatif français plus inclusif 105. Les principales réformes à amplifier consistent
à lutter contre l'échec scolaire dès l'école maternelle, lieu de la formation des premières
inégalités, mais également à soutenir les élèves et établissements défavorisés, rehausser la
qualité et la valorisation des filières professionnelles au lycée, améliorer l'équité et l'efficacité dans l'enseignement supérieur et enfin assurer à chaque jeune une trajectoire sécurisée
vers l'emploi. La mise en avant des systèmes de « deuxième chance » forme un autre axe de
développement pour le système français, ainsi que la nécessité de rendre la formation initiale des enseignants moins académique et la formation continue plus axée sur les besoins
des enseignants.
105. OCDE, Vers un système d'éducation plus inclusif en France ?, 2015.
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