Les Grands Concours - Politiques économiques - 1re - 314

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POLITIQUES ÉCONOMIQUES

mondial. Cela conduit à une série d'attaques spéculatives qui commencent par le baht thaïlandais au printemps 1997 et se poursuivent en Malaisie, Indonésie et Corée du Sud.
Enfin, en 1998, la Russie fait défaut sur ses dettes extérieures et intérieures. Une panique
générale auprès des investisseurs est à craindre. Les États-Unis et les 11 pays européens qui
se préparent à adopter l'euro diminuent leur taux de manière coordonnée. Ces mesures permettent d'éviter un fléchissement économique global.
1.2.2. La « bulle Internet » et l'émergence des déséquilibres mondiaux

412. Après l'éclatement de la bulle internet, le gouvernement américain baisse les impôts au
moment où le taux d'épargne faiblit tandis que la banque centrale américaine abaisse massivement
son taux directeur afin de fournir en liquidité le marché monétaire. Le déficit courant des États-Unis
déjà élevé en 2000 gonfle à nouveau. Cela amène un déficit courant de 6,5 % du PIB en 2007 ce
qui est équivalent à une demande nette de capitaux d'un même montant. La demande d'investissement excède très largement la capacité d'épargne des Américains. De façon surprenante, alors que
l'augmentation du déficit courant se traduit par une augmentation de la demande nette de capitaux,
les taux d'intérêt réels à long terme diminuent. Il aurait pourtant été plus conforme à la théorie
économique que les taux d'intérêt réels augmentent afin de réduire l'investissement et d'encourager
l'épargne intérieure. Si tel n'a pas été le cas, cela tient essentiellement à la modification des comportements d'épargne dans les autres pays. Les excédents courants du reste du monde et notamment de la
Chine vont en effet venir se placer aux États-Unis, constituant de la sorte une épargne de précaution,
moins risquée que les investissements dans les pays émergents.
La crise de 2007-2008 constitue la conséquence indirecte de ces déséquilibres. Un des éléments clés à l'origine de la crise est le niveau anormalement bas des taux d'intérêt réels de long
terme qui a alimenté la hausse des prix immobiliers aux États-Unis. Avec la crise, les déséquilibres des comptes courants mondiaux se réduisent (3 % du PIB aux États-Unis) du fait de la
baisse de la demande intérieure. Mêmes réduits, les déséquilibres mondiaux continuent toutefois de poser problème et une réponse coordonnée est nécessaire, tant aux États-Unis qu'en
Chine qui dispose de certaines marges de manœuvre qui lui permettraient de dynamiser sa
demande intérieure et de laisser sa monnaie s'apprécier. Il en est de même pour l'Allemagne.
Toutefois, ni l'Allemagne, ni la Chine ne semblent désireuses de réduire leur taux d'épargne.
1.3 Il ressort de ces différentes crises que les régimes intermédiaires de change
amènent des crises plus fréquentes et plus profondes ce qui a entraîné à une
polarisation dans le choix des régimes de change même si celle-ci est depuis
la crise partiellement remise en cause
1.3.1. Les régimes de change intermédiaires ont connu de nombreuses crises coûteuses en
termes de croissance qui ont laissé penser que seules les solutions polaires étaient viables

413. On distingue trois générations de crises. Les crises de première génération, théorisées par Krugman (eg. 1995 57), surviennent lorsqu'un pays ne parvient à défendre son taux
57. Krugman, Currencies and crisis, 1995.

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