Les Grands Concours - Politiques économiques - 1re - 253

Politique de stabilité financière

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disposent d'une importante gamme d'outils pour prévenir les risques et en limiter l'impact le
cas échéant. De manière préalable, les outils préventifs comprennent les taxes pigouviennes, à
l'image de la taxe Tobin 48 qui cible les transactions financières pour en réduire le volume, ou
la taxe Spahn, qui module ladite taxe Tobin en fonction du niveau de stress financier, ou les
normes - réglementations de marchés, bancaires et assurantielles - et enfin les marchés organisés et contrôlés par une autorité. En cas de matérialisation du choc, d'autres outils peuvent
être mobilisés comme la liquidation, le renflouement ou encore la nationalisation. Ces outils se
déploient sur deux niveaux ; macro et micro-prudentiels.

3. L'identification du risque systémique est complexe ce qui limite
l'efficacité des outils micro et macro-prudentielles
3.1 Le caractère systémique d'une crise est complexe à identifier
333. On considère qu'une crise bancaire est de nature systémique lorsqu'au moins trois des six
mesures d'urgentes suivantes sont prises : une injection massive de liquidité, un coût de restructuration du secteur bancaire supérieur à 3 % du PIB, des nationalisations bancaires, des garanties
publiques sur les actifs bancaires, le lancement d'un programme d'achats d'actifs bancaires, et
enfin, un gel des retraits ou une fermeture administrative d'une banque. Suivant ces critères, Laeven et Valencia (2012 49) recensent près de 147 épisodes de crises systémiques entre 1970 et 2011.
Ils remarquent que les crises bancaires arrivent par vagues et sont souvent précédées par un boom
du crédit. Les crises bancaires issues de l'éclatement d'une bulle immobilière sont quant à elles les
plus coûteuses pour l'économie dans son ensemble (FMI, 2003 50).
Une batterie d'indicateurs est utilisée pour analyser la nature des risques et l'ampleur des
vulnérabilités. Des secteurs de risques sont déterminés : le secteur extérieur, le secteur public, le
secteur des sociétés non financières, celui des ménages, et celui des banques. À chaque secteur
dépendent des indicateurs spécifiques ; l'endettement, la probabilité de défauts, l'évolution des
spreads de taux d'intérêts, etc. et des indicateurs de risques avancés en fonction de l'évolution
tendancielle usuelle de ces facteurs.
Cela étant, la plupart des indicateurs peuvent avoir une double signification. Ainsi, un
rendement des capitaux propres élevé pourra signaler une prise de risques excessive ou un
modèle d'affaires pertinent, tandis qu'un ratio prêts sur dépôts élevés indiquera soit un
secteur bancaire efficient, soit des vulnérabilités dans le financement. De même, des spreads
de taux d'intérêt faibles signalent-ils une mauvaise tarification des risques ou un faible
niveau de risques ? Afin de répondre à ces interrogations, les autorités mettent en œuvre des
« stress-tests » sur le plan micro ou macroéconomique, qui testent la résistance des banques
systémiques. Leur publication contribue effectivement à une meilleure appréciation des
risques par le marché 51.
48. Nb. voir le chapitre politique fiscale pour plus de détails.
49. Laeven, Valencia, Systemic banking crises database : an update, 2012.
50. FMI, When bubbles burst, 2003.
51. BCE, Do stress tests matter ? Evidence from the 2014 and 2016 stress tests, 2017.

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