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France), la ligne dite du pied des monts ou la ligne de partage des eaux séparant deux
bassins hydrographiques. Autre frontière naturelle très fréquente, un fleuve, avec la
frontière à la rive, la ligne du thalweg (milieu du chenal navigable9
) ou la ligne
médiane. Un fleuve sert ainsi de frontière entre les États-Unis et le Mexique avec le
Rio Grande, entre la Mauritanie et le Sénégal avec le fleuve Sénégal, entre la République
démocratique du Congo et la République du Congo avec le fleuve Congo,
entre la Pologne et la RFA avec la ligne Oder-Neisse ou entre la RFA et la France avec
le Rhin. Et deux fleuves séparent trois États : le Paraná et l'Iguaçu délimitent la frontière
entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay. Même si les discontinuités naturelles
ne coïncident pas forcément avec les limites ethnographiques et culturelles, les frontières
naturelles ont le double avantage de préexister et donc de faciliter le travail de
démarcation. Un lac peut aussi séparer deux États, ainsi le lac Léman entre la France et
la Suisse ou le lac Titicaca entre le Pérou et la Bolivie.
119. Les frontières artificielles quand les États ne disposent pas d'obstacles naturels
: il peut s'agir de repères trigonométriques, ou de lignes astronomiques tels que
les méridiens ou les parallèles, ainsi la frontière du 49e parallèle entre les États-Unis et
le Canada, celle du 38e parallèle entre les deux Corée ou celle du 22e
l'Égypte et le Soudan.
parallèle entre
120. Le principe de l'uti possidetis juris qui fut appliqué pour les États nouveaux
issus de colonies en reprenant pour frontières les limites administratives fixées par les
anciennes métropoles coloniales. Ce principe du statu quo des frontières antérieures a
également été appliqué par la Commission d'Arbitrage de la Conférence pour la Paix
en ex-Yougoslavie en ce qui concerne les nouveaux États issus de l'éclatement de la
Fédération. De même, les nouveaux dirigeants d'Asie centrale, après le démembrement
de l'URSS se sont crispés sur les frontières établies par Staline, préférant la cohésion
de leurs États à la cohérence supposée de leur histoire et de leur géographie. La
vallée de Ferghana avec 9 enclaves réparties entre trois États (Kirghizstan, Ouzbékistan
et Tadjikistan) est l'exemple parfait d'une partition arbitraire d'un territoire
homogène10
.
121. La résurgence des murs illustre la tentation sécuritaire des frontières physiques.
Historiquement, avec le limes romain11
, comme le Mur du diable (500 km) sur la frontière
germanique et le Mur d'Hadrien (120 km) construit pour empêcher les incursions
des tribus en provenance de l'Écosse ; ou la Grande Muraille, initiée par la dynastie Qin
(221 avant J.-C.) et érigée par les Mings (entre 1368 et 1644) pour protéger l'Empire
des peuples du Nord. Aujourd'hui nombreux ont été les murs construits pour séparer
des États, voire des idéologies. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, plus d'une
soixantaine de murs ont surgi, le plus souvent pour faire face à des menaces terroristes
ou à des crises migratoires. À l'instar du mur entre les États-Unis et le Mexique, des
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9. Ainsi la frontière sur le Chatt-al-Arab entre l'Iran et l'Irak.
10. Avec notamment, Barak (village kirghize en Ouzbékistan), Sokh et Chakhimardan (enclaves ouzbèkes
au Kirghizstan), Sarvak (enclave tadjike en Ouzbékistan) et Voroukh (enclave tadjike au Kirghizstan).
Cette vallée fertile est un lieu de discorde avec ses enclaves propices aux conflits frontaliers, aux
tensions ethniques, aux trafics d'armes et de drogues, et depuis près de 20 ans à l'islamisme militant.
11. Système de fortification établi aux frontières entre l'empire romain et le monde barbare, c'est-à-dire
les peuples ne parlant ni grec, ni latin.

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