Cultures marines n°313 - 32

installation / transmission

Dossier

Jean Hartz : « Monsieur installation » sur le départ
maritimes de Marennes. Informations aux lycées, CFPPA, banques,
conchyliculteurs aguerris ou en
devenir... Jean Hartz développe
de nombreux services : fichier des
établissements à céder, évaluation
économique des entreprises en
vente, procédures de transferts des
concessions, études des business
plans, parrainages. Il tient aussi
l'observatoire économique régional des cultures marines.
Un poste à la belle longévité qui
lui permet de jauger les évolutions
du secteur : de 2 500-3 000 entre-

David Labardin

L'heure de la réalité a bientôt
sonné. Après des décennies de
bons et loyaux services. Depuis
1982, année où l'aide à l'installation en agriculture a été étendue
aux cultures marines, Jean Hartz,
animateur du point info cultures
marines, accompagne les conchyliculteurs à s'installer dans le
bassin de Marennes - Oléron. Le
bureau ouvre en 2001, soutenu par
l'organisme d'accompagnement
des agriculteurs et un partenariat
avec le CRC de Poitou-Charentes.
Il prend ses quartiers aux Affaires

Jean Hartz accompagne depuis 1982 les jeunes qui s'installent dans le
métier et constatent qu'ils soient moins nombreux mais plus efficaces.

prises dans les années 1980 à 1 600
en 2001 et 760 aujourd'hui. « Les
exploitants sont beaucoup plus
efficaces pour gérer les affaires »,
tempère-t-il. Mais, « on compte
une moyenne de dix installations
par an dans le bassin, ça ne se
bouscule pas ».

La reprise familiale
fonctionne bien
S'il aimerait plus de candidats,
Jean Hartz tente de bien préparer ceux qui se présentent.
« Je conseille aux jeunes d'être
d'abord salariés cinq à six ans. Il y
a trop d'éléments aléatoires. C'est
pour cela que l'on fait des parrainages de 12 à 18 mois. » Cela
permet aussi de mieux appréhender toutes les facettes du métier.
« En conchyliculture, on gère
un patrimoine terrestre et maritime : réseaux hydrographiques,
météo, règlements, concessions,
vie des coquillages, marchés,
c'est un savoir qui ne s'obtient
pas du jour au lendemain. »
Il aimerait aussi voir revenir
plus de « fils et filles de » vers
les parcs. Même s'il est témoin
de belles réussites de personnes

venues de l'extérieur, « dans les
coquillages, c'est comme en agriculture, c'est la reprise familiale
qui fonctionne le mieux, juge-t-il.
Mais il ne faut pas laisser cette
filière être victime du discours
traditionnel négatif porté par
les anciens. » Il souligne ainsi les
nombreux points positifs du bassin. « Les entreprises sont viables,
rentables et elles sont mieux
équipées. »
Le bac pro a amélioré les formations et les générations qui arrivent
sont ouvertes aux questions d'environnement, « un mot inconnu
dans les années 1980 et qui n'est
entré dans les traités européens
qu'en 1992 ! » Les néo-conchyliculteurs sont aussi plus ouverts
aux idées extérieures. Et 25 % des
installations sont le fait de femmes.
« Elles ont souvent fait autre
chose avant. Elles et leur conjoint
amènent une autre vision. »
Co m m e n t vo i t- i l l 'ave n i r ?
Pour lui, les huîtres sont « bien
valorisées, on est plutôt sur un
contexte porteur», mais l'ostréiculture peut encore évoluer :
améliorer la pénibilité en mer, faire
un usage plus complet des marais.
Hélène SCHEFFER

Romain Peyraud aux petits soins pour les nouveaux

Cultures MARINES n°313 - février 2018

poste que la chambre d'agriculture
ne souhaite pas remplacer.
Originaire de Limoges, Romain
Peyraud est arrivé dans le département il y a quinze ans, d'abord au
sein de la chambre des métiers et
de l'artisanat à La Rochelle, puis au
pays de Marennes - Oléron.

Même si toutes ces actions
doivent encore être validées par
le CRC, Romain Peyraud projette
également de jouer un rôle de médiateur entre les repreneurs et les
cédants. Il faut dire que ces derniers
trouvent parfois un intérêt financier
au démantèlement de leurs entre-

prises, ce qui inquiète beaucoup la
profession. Quand les transitions se
font dans le cadre familial, la réussite
est en tout cas au rendez-vous. Le
taux d'échec y est en effet inférieur
à 10 % au bout de trois ans d'activité.
David LABARDIN

Sensibilisation et médiation
Outre les dossiers d'aides, plusieurs actions sont à l'étude pour
relancer la dynamique. On parle
notamment de la mise en place
d'outils d'évaluation pour obtenir
des prix plus justes de la part des
cédants, de journées de sensibilisation (avec un expert-comptable,
un notaire et un banquier) pour
évoquer les différents mécanismes
de transmission, ou encore de
journées de sensibilisation dans les
collèges, voire l'organisation d'ateliers dans des agences Pôle emploi.

Romain Peyraud,
le nouveau
responsable
des créations
et reprises
d'entreprises
au sein du CRC
de PoitouCharentes.

D. L.

Pour enrayer la baisse du nombre
d'entreprises, une quinzaine chaque
année, le CRC de Poitou-Charentes
vient de créer un nouveau service
dédié aux créations et aux reprises
d'entreprises. On retrouve à sa tête
Romain Peyraud, transfuge du pays
de Marennes - Oléron où il occupait
la même fonction. L'homme se
dédie au montage des dossiers et
accompagne les futures recrues.
« Les candidats viennent ici et on
s'occupe de tout. Il faut qu'ils fournissent des éléments administratifs, des devis, mais pour le reste,
nous gérons tout en interne »,
explique-t-il.
Ce recrutement fait suite au départ à la retraite de Philippe Tessier,
l'année dernière, lequel s'occupait
du montage des dossiers et des
aides à l'installation. Il anticipe par
ailleurs celui de Jean Hartz, responsable du point info cultures marines
(lire ci-dessus), en fin d'année. Un

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