Cultures marines n°313 - 20

pays de la loire

Actualité

Un observatoire pour des analyses plus fines

à la Faute-sur-Mer
Lors de la tempête Xynthia, une
rupture du cordon dunaire de la
Belle Henriette avait provoqué
une submersion de la réserve
naturelle. Les services de l'État
avaient alors engagé des travaux
d'urgence en colmatant le trou à
l'aide de 2 550 big bags remplis
de sable à la Faute-sur-Mer. Le
cordon dunaire temporaire, très
sollicité au fil des années et des
tempêtes, a fini lui aussi par céder.
Conséquence : des centaines de
ces énormes sacs ont été éventrés sur la plage et répandent
leur plastique au gré des marées
faisant craindre à certains une
pollution pour les oiseaux, poissons et autres produits de la mer.
Un nettoyage a été mis en place
par la commune, mais il va durer
des mois.

Un observatoire des eaux estuariennes et marines vient de voir le
jour sous l'impulsion du département, de la région, de l'agence de
l'eau, du CRC, du syndicat mixte
pour le développement de l'aquaculture et de la pêche et de l'Ifremer.
Sa mission est de renforcer l'analyse
des eaux en milieu marin et de
mettre en place un système de vigilance et d'alerte. « Il vient en complément de toutes les mesures
existantes pour la surveillance
de la qualité des eaux », précise
Claude Roy, directeur du syndicat
mixte, car la côte vendéenne est
déjà surveillée aux estuaires des
rivières côtières, via un réseau de
46 stations réparties sur l'ensemble
du littoral qui examinent la qualité

bactériologique et les apports en
nutriments du continent. La nouveauté, c'est que les analyses se
feront directement dans le milieu
marin et ce, de façon continue à
l'aide de deux sondes.

Deux sondes pour surveiller
la qualité des eaux
Les deux sondes devaient être installées fin janvier, l'une dans la baie
de Bourgneuf et l'autre dans celle
de l'Aiguillon. Elles fourniront rapidement des indications, notamment
quant aux sources de pollution.
Techniquement, les sondes seront
immergées dans la mer et retenues
par des bouées. Munies de capteurs,

À l'issue de la séance du conseil
départemental de décembre,
qui s'est déroulée à Beauvoirsur-Mer, les conseillers ont
visité France naissain. « Nous
avons pu leur présenter notre
métier et tous étaient fiers
d'avoir un leader mondial sur
leur département », raconte
Stéphane Angeri, directeur de
France naissain. Un moyen pour
les conseillers d'avoir un regard
plus global sur la filière ostréicole,
puisqu'après France naissain, ils
sont allés voir l'ostréiculteur BMS
marée en pleine préparation des
fêtes de noël.

f Premier distributeur
d'huîtres en Pays de la Loire
L'établissement ostréicole d'Yvan
et Sarah Avril situé au port du Collet aux Moutiers-en-Retz a investi
dans un distributeur d'huîtres.
Un moyen pour l'entreprise de
proposer ses produits à la vente
24h/24 et 7j/7. « On souhaite que
ce soit un complément au magasin qui n'est pas très grand »,
précise Sarah Avril. Et le moins
que l'on puisse dire, c'est que
l'idée a séduit car, à peine installé,
le distributeur a déjà trouvé ses
adeptes. « C'est aussi un moyen
pour nous d'attirer une clientèle
plus jeune. Avec le distributeur,
ils pourront venir chercher des
huîtres même après le travail »,
poursuit l'ostréicultrice.

Cultures MARINES n°313 - février 2018

Sandrine Pelletier

f Les élus
chez France naissain

Les élus autour d'une des
deux sondes qui devait être
immergée fin janvier.

elles produiront une mesure par
heure et deux transmissions de données par jour qui seront exploitées
au sein de l'observatoire par Solène
Prieur, recrutée comme référente
qualité des eaux littorales.
Philippe Nicollet, directeur du
laboratoire de la Vendée, précise
que : « Ces sondes mesurent les
paramètres physico-chimiques en
continue, ce qui permettra à terme
d'avoir des données historiques, et
ça, c'est nouveau. Il ne s'agit plus
de mesures ponctuelles comme
on pouvait le faire jusqu'ici. »
« La qualité zoo-sanitaire est défaillante aujourd'hui, insiste Jacques
Sourbier, président du CRC. Elle
induit les mortalités des produits
conchylicoles et les modifications
des pratiques des professionnels
n'y changent rien. C'est le milieu
qui est en pleine mutation et sa
connaissance moléculaire est
essentielle car on sait que tous les
intrants ont des conséquences sur
la qualité du produit. »
Ce programme représente un investissement de 216 000 euros pris en
charge à hauteur de 55 % par le
département, 30 % par l'agence de
l'eau et 15 % par le CRC.
Sandrine PELLETIER

L'extraction de granulats marins contestée
En novembre dernier, l'État a publié
un permis exclusif de recherche
de granulats marins au large de la
Vendée. Cette zone attribuée au
GIE (groupement d'intérêt économique) Granulats nord Gascogne,
d'une superficie de 432,4 km2, est
située à 23 km des terres les plus
proches. Derrière ce GIE, ce sont
Cemex, un cimentier mexicain et
une filiale de Deme group, un opérateur belge de travaux maritimes
qui espèrent profiter du site.

« Une industrialisation
de la mer »
Le permis de recherche vise à
acquérir sur cinq ans une connaissance précise de la couverture sédimentaire de la zone concernée et
de mesurer les impacts d'une éventuelle extraction sur les ressources
halieutiques et la biodiversité. Ces
granulats marins, sables, graviers et

Élus et
professionnels
de la mer
craignent
qu'une activité
d'extraction
perturbe les
fonds marins.

maërl, intéressent particulièrement
le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Une attribution de permis remise
en cause par le secteur de la pêche,
mais également par Noël Faucher,
président de la communauté de
communes de l'île de Noirmoutier,
qui s'insurge : « L'industrialisation
de la mer telle que semble la
concevoir le gouvernement est
une vision passéiste et criminelle
à̀ la fois pour la biodiversité et

f Des big bags éventrés

les activités traditionnelles existantes. » C'est pourquoi il demande
un moratoire sur ces activités dans
l'attente de la définition d'une
stratégie claire de l'État, « posant
les enjeux, concertant les professionnels, s'entourant d'avis
de scientifiques indépendants
et préparant des alternatives à
l'extraction de granulats marins
qui est une ressource non renouvelable », s'emporte l'élu.
S. P.

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