Arts&MétiersMag - N°414 - Décembre 2019/Janvier 2020 - 13

Sur le vif
Mickaël Rivette, directeur des relations avec les entreprises
au sein de la direction générale de l'Ensam
TAXE D'APPRENTISSAGE

«La nouvelle
organisation est
l'occasion d'élargir
nos prospects»

AMMag - Les modalités de collecte de la taxe
d'apprentissage évoluent en 2020, dans le cadre
de la loi avenir professionnel, dite «loi avenir».
Quels en seront les changements majeurs ?
Mickaël Rivette - Auparavant, les entreprises versaient
leur taxe à un organisme collecteur, en indiquant ou non
une école particulière. En 2020, elles devront en verser directement une part à l'établissement de leur choix. Ce sera
plus compliqué, car elles auront plusieurs versements à effectuer à différents acteurs et à différentes échéances. Et
certaines auront du mal à faire leur choix parmi des écoles
qu'elles ne connaissent pas.
AMMag - Que représente la taxe d'apprentissage
pour Arts et Métiers ?
M. R. - En 2019, nous avons récolté près de 3 millions
d'euros grâce au travail collectif des BRE [bureaux des relations avec les entreprises, NDLR] dans les campus et l'aide
des alumni. C'est un montant non négligeable, que nous
investissons dans la pédagogie : intervenants, plateformes
technologiques, fournitures et logiciels, matériels, etc.
AMMag - Des exemples ?
M. R. - Ils sont nombreux ! À Lille, la taxe nous a permis
d'investir dans l'achat d'une gamme d'équipements portant
sur la traçabilité pour la formation Fite (1), d'un robot pince

MICKAËL RIVETTE
Après dix années passées en
bureau d'études dans
l'industrie, Mickaël Rivette
obtient en 2008 un doctorat
en mécanique, thermique et
génie civil, formation de
l'École centrale de Nantes et
de l'Institut de recherches en
communication et
cybernétique de Nantes. Le
sujet de sa thèse portait sur
la méthodologie d'obtention
d'outillage rapide par
l'assemblage de composants
élémentaires hybrides.
De 2008 à 2011, il est
professeur adjoint à l'École
polytechnique de Montréal
(Canada). Puis, à la rentrée
2011, il rejoint l'Ensam en
tant que maître de
conférences aux campus
d'Angers puis de Metz et
devient directeur adjoint du
campus de Metz en charge
des relations avec les
entreprises.
En 2018, Mickaël Rivette est
nommé directeur des
relations avec les entreprises
au sein de la direction
générale de l'Ensam.

PHOTO DR

En 2020, les modalités de collecte de la taxe
d'apprentissage évoluent. Les entreprises verseront
leur taxe d'apprentissage aux écoles, sans passer par
les organismes collecteurs. Préparée, l'École compte
profiter de la réforme pour augmenter ses ressources.
Entretien avec Mickaël Rivette, directeur des relations
entreprises au sein de la direction générale à l'Ensam.

à deux doigts pour la réalisation d'assemblages par vissage
dédié à la plateforme Usine agile et, enfin, d'une machine
virtuelle Topsolid. À Cluny, les achats se sont portés sur une
machine de découpe laser, soit 137 k€ d'investissement, des
équipements réalité virtuelle, soit 42 k€, des outils de mesure, soit 42 k€ à nouveau, une machine traction, soit 35 k€,
et, enfin, sur une presse encolleuse, soit 40 k€.
Cette taxe permet réellement de faire beaucoup de choses.
La palette est large. En 2019, le campus de Châlons-enChampagne a ainsi acquis l'équipement technique nécessaire
pour que des étudiants réalisent et mettent en ligne une
vidéo sur le recyclage du plastique (2) dans le cadre de leur
projet d'expertise. À Metz, les achats se sont concentrés sur
plusieurs imprimantes 3D de type Polyjet, qui représentaient
48 k€, Form 3, soit 4 k€, et Ultimaker 3S, à 5 k€, et sur un
écran interactif à 7 k€. À Angers, le campus a fait l'acquisition
d'un microscope optique pour des applications en >>>
Formation d'ingénieur en technologie pour l'Europe, programme
pédagogique adapté au projet professionnel du futur ingénieur.
À voir sur https://preciousplastic.com

(1)

(2)

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